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Inondations à Tranquebar
Ordre d’éviction: La maison et la vie de Wendy Andoo s’effondrent
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Inondations à Tranquebar
Ordre d’éviction: La maison et la vie de Wendy Andoo s’effondrent
Elle vit dans l’incertitude depuis le 21 avril dernier, lorsque les maisons de ses voisins se sont effondrées à Tranquebar – on a tous encore ses images incroyables en tête. Depuis, Wendy Andoo vit avec ses parents malades dans une maison fissurée. Après des semaines passées à naviguer entre les différents bureaux qui gèrent ce dossier, elle n’est toujours pas au bout de ses peines et est désormais menacée d’éviction.
«J’ai grandi ici. Mes parents se sont installés à Tranquebar il y a 60 ans. Je connais le quartier depuis que je suis petite, et il n’y a jamais eu de tels problèmes. Jusqu’aux récents travaux», déplore-t-elle d’emblée. Cette consultante en éducation est catégorique. Ce n’est pas une «natural disaster». Quelqu’un a fauté, et le résultat est catastrophique. «Je ne sais pas qui, et je ne veux pas savoir non plus. Je veux simplement une solution.» La maison, qui est désormais zébrée, menace de s’effondrer à tout moment, et cela lui fait de la peine. Le terrain est un lopin familial qui a été acheté par ses cinq frères et sœurs et elle. *«Nous avons travaillé et avons construit cette maison à la sueur de notre front pour que nos parents puissent se reposer. Mais aujourd’hui, c’est impossible.»*D’autant plus que les parents ne sont plus en bonne santé. Sa mère est atteinte d’une tumeur au cerveau, et son père vient de subir une intervention chirurgicale la semaine dernière.
Va-et-vient entre bureaux
Son calvaire a débuté avec les grosses pluies du 21 avril. À un moment, Wendy Andoo était sur le toit de sa maison. De là, elle a vu le mur d’enceinte de sa maison se fissurer. Au début, elle a cru que les voisins avaient cassé leur mur pour éviter que l’eau ne s’accumule. Mais très vite, elle se rend compte de la gravité de la situation. Elle voit les parois des maisons devant chez elle se lézarder. Les voisins se sont réfugiés ailleurs et tous ont assisté impuissants à la triste scène dans un bruit sinistre de béton qui se fend et de vitres qui explosent. Son frère, qui n’est pas à Maurice, la met en garde. *«Il m’a dit qu’il est impossible que l’eau n’ait pas atteint nos fondations.»*Elle explique que sa maison, située derrière celle de ses voisins, fait toute la longueur des maisons effondrées. Le lendemain, il y a eu un défilé de ministres, députés et techniciens. Les géotechniciens ont confirmé les craintes de son frère. La fondation est abîmée par les eaux. «Le ministre des Infrastructures nationales est venu effectuer un constat. Lorsque je lui parlais de mon cas, il a continué à marcher et a simplement répondu ‘c’est noté’.» Le même jour, elle a accompagné ses voisins, dont les maisons n’étaient plus que des amas de béton, à la police pour sa déposition. Puis, le mardi, elle se rend à la municipalité pour expliquer le problème, et un employé lui demande de venir voir le lord-maire. Mais le secrétaire de ce dernier la renvoie vers la National Development Unit (NDU). Là-bas, elle apprend qu’elle n’est pas sur la liste des sinistrés, alors que les démarches ont été faites auprès de la police. Un employé du ministère confirme la nouvelle. Il n’y a pas de rapport pour son cas, mais affirme qu’il enverrait quelqu’un pour s’enquérir de la situation. S’ensuit un autre défilé de techniciens chez elle, qui confirment tous l’évidence. Le bâtiment a été impacté par les eaux.
Flou persistant
Autre date, autre choc. Le 2 mai, elle reçoit un ordre d’éviction de la mairie. Lorsqu’elle appelle pour demander ce qui se passe et où elle doit aller, la réponse est laconique. «Ils ont dit qu’ils ne s’occupent pas du relogement et que si quelque chose arrive, ils ne seront pas responsables.» Elle retourne aux Collectivités locales, qui lui disent de retourner à la NDU. Encore des visites de techniciens. Au début, elle apprend qu’une partie de la maison est sûre. «On m’a conseillé d’y laisser mes affaires et de trouver une maison, même plus petite.» Puis, autre version. Toute la maison n’est pas habitable, et elle doit déménager.
L’affaire n’est pas simple. Tout d’abord, trouver une maison qui sied à ses besoins dans la capitale n’est pas gagné d’avance. Wendy Andoo avance que déjà, elle doit être à Port-Louis, à proximité de l’hôpital, pour les soins de sa mère. «Elle arrive à peine à marcher. Donc, cela doit être un logement de plain-pied. Et il faut avoir le temps de chercher aussi. Entre le travail, les courses, les rendez-vous médicaux de mes parents, chercher une maison n’était pas évident. Ma sœur a dû prendre des congés pour m’aider.» Et il y a la question du loyer. Wendy Andoo affirme qu’elle n’a pas fait de provisions pour cette dépense, surtout que c’est une somme qu’elle doit débourser tous les mois, car à ce moment-là, il n’était pas question d’aides de l’État. «Et j’ai même été rabrouée par une employée lorsque j’ai fait part de tout cela», fustige-t-elle.
À force d’insister, vendredi dernier, les autorités lui ont fait savoir que son loyer serait pris en charge pendant un an. Mais il faut encore trouver la demeure qui convient aux besoins de ses parents. «Depuis ce moment, je ne dors plus», soupire-t-elle. Ce qui la tracasse encore plus, c’est le flou. «Qu’est-ce qui se passera après ? Où irai-je ? Qu’est-ce qui se passera pour ma maison ? C’est un suspense intenable !»
Selon une source proche du dossier, une solution a été trouvée. Les autorités prendront en charge la totalité du loyer de Wendy Andoo lorsqu’elle trouvera une maison, où elles se chargeront de lui en trouver une et paieront le loyer. Cependant, cette décision doit être avalisée par le conseil des ministres.
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