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National Empowerment Foundation

Participation de la conjointe d’Ashok Subron au panel d’interview : la neutralité remise en question

22 mai 2025, 14:00

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Participation de la conjointe d’Ashok Subron au panel d’interview : la neutralité remise en question

■ Ashok Subron, dont le parti ReA a été à l’initiative de l’appel à candidatures pour le conseil d’administration de la NEF, lors d’une célébration du 20 mai 1975, mardi.

La participation de Dany Marie, conjointe du ministre Ashok Subron et leader du parti Rezistans ek Alternativ (ReA), au panel d’entretiens pour la reconstitution du conseil d’administration de la National Empowerment Foundation (NEF) soulève d’importantes questions éthiques et politiques.

Cette reconstitution, présentée comme un exercice d’ouverture, de transparence et de méritocratie, a été lancée par le ministère de l’Intégration sociale, de la sécurité sociale et de la solidarité nationale via un appel à manifestation d’intérêt, publié le 16 janvier, pour le recrutement des membres du conseil d’administration.

La Constitution mauricienne encadre les responsabilités ministérielles. L’article 62 stipule : «Le Président, agissant conformément à l’avis du Premier ministre, peut, par directives écrites, attribuer au Premier ministre ou à tout autre ministre la responsabilité de la gestion (sous réserve des dispositions de la présente Constitution et de toute autre loi) de toute affaire du gouvernement, y compris la responsabilité de l’administration de tout département gouvernemental.» Ainsi, le ministre de l’Intégration sociale dispose légalement d’une marge de manœuvre pour nommer les membres du conseil d’administration de la NEF. Cependant, la participation d’un proche du ministre – en l’occurrence sa conjointe – au processus de sélection soulève des interrogations sur la neutralité, un principe fondamental rappelé dans le Code d’éthique des fonctionnaires publics, qui proscrit tout conflit d’intérêts. Cette situation met aussi en lumière l’importance d’une frontière claire entre décisions politiques et fonctionnement administratif, afin de garantir une gouvernance fondée sur la méritocratie, l’équité et la confiance du public.

Le junior minister Kugan Parapen précise que la nomination des neuf membres du conseil d’administration relève entièrement de la discrétion du ministre. Pour rendre le processus plus transparent, il explique que l’appel à manifestation d’intérêt a été préféré à une nomination directe, comme c’était le cas auparavant, notamment sous l’ancien régime. Toutefois, il reconnaît que cet exercice était de nature politique, mené par Rezistans ek Alternativ, avec la participation active de plusieurs membres du parti, dont Dany Marie, membre fondatrice du parti. «C’était un exercice politique, et non un processus de recrutement comme ceux menés par la PSC (NdlR, Public Service Commission), la fonction publique.»

Cette explication n’a pas convaincu, notamment le leader de l’opposition, Joe Lesjongard. Il a réagi fermement sur sa page Facebook : «Un ministère ne peut pas devenir l’otage d’un parti politique, et la gestion des fonds publics ne peut être confiée aux proches d’un ministre.»

Il souligne que l’exercice d’expression of interest pour reconstituer le board a été financé par l’argent public, et non par un parti politique. Il interpelle aussi sur plusieurs points : «Qui a choisi les membres du panel d’interview ? Est-ce le ministère ou le ministre ou Rezistans ek Alternativ ?»

«Selon l’honorable Kugan Parapen, c’est Rezistans ek Alternativ. Si c’est le cas, cela démontre l’ingérence et une mainmise totale d’un parti politique sur une institution. Est-ce cela, le changement ? Si on suit la logique de ce parti, demain le MMM ou le Parti Travailliste pourront dorénavant choisir les membres d’un panel d’interview?» s’interroge-t-il, avant d’ajouter : «Le choix du panel d’interview a-t-il été avalisé par le ministre ? Est-ce que les membres du panel ont été rémunérés pour cet exercice de recrutement ? Le processus de sélection des membres du nouveau conseil d’administration de la NEF va à l’encontre de la bonne gouvernance prônée par ce gouvernement.»*

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