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Reportage
Partielle au n°10 : pou ena pa pou ena ?
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Reportage
Partielle au n°10 : pou ena pa pou ena ?
«Pou ena», «pa pou ena», ou encore «nou ava gete». Les habitants de la circonscription n° 10 (Montagne-Blanche–Grande-Rivière-Sud-Est) ne savent plus trop sur quel pied danser après l’annonce de l’élection partielle, conséquence de la démission de Vikram Hurdoyal comme député le 13 février. Dans ce contexte, le Nomination Day se tiendra au plus tard le 11 juillet et le scrutin au plus tard le 9 octobre. Ou pas du tout. Car cela dépendra de la tactique du Premier ministre, qui pourrait décider de passer directement par la case élections générales ou alors de «tat terin» avant…
Mais les Mauriciens, en particulier ceux de la circonscription n°10, ne se montrent pas convaincus. «Je ne sais pas si cette partielle aura lieu. Mais même si c’est le cas, bizin panse avan vote», affirme cet habitant de Mont-Ida. Il ajoute : «Le problème c’est le manque de transparence. Vous révoquez un élu comme ministre, il se sent obligé de démissionner de son poste de député, mais vous ne dites à personne pourquoi vous avez fait ce que vous avez fait, et maintenant vous voulez de nouvelles élections pour aligner des candidats afin que nous puissions voter à nouveau. Nou pa kone kinn arive apre dir zis al met trwa lakwra ?»
George, habitant de Bramsthan, âgé de 69 ans, estime qu’il est trop tôt pour se prononcer. «Let’s wait and see.» Il est d’avis que le scénario sera le même qu’en 2019, pour la circonscription no 7, où il n’y avait finalement pas eu de partielle mais des législatives. «Cette élection partielle, ai-je lu, coûtera bien plus de Rs 50 millions, provenant des fonds publics, pour choisir un député pour environ 40 jours (...) Je ne pense pas que cela soit raisonnable. Ici, il y a ceux qui parlent ouvertement de la politique, d’autres qui observent en silence, et les autres qui ne voient les élections qu’en termes de pensions et d’augmentations de salaires (…)»
George, un habitant de Bramsthan
Le manque de transparence est à nouveau évoqué. «Le Premier ministre est-il venu dire pourquoi il a révoqué Hurdoyal ? Jusqu’à présent, nous ne savons pas ce qui s’est passé», poursuit George. À Olivia, un habitant est lui d’avis que «l’ex-député a travaillé très dur et il est proche de la population, il est resté humble. Malgré le fait qu’il ait dû démissionner sans donner de raison à ses mandants, s’il se présente à nouveau comme candidat, je peux vous dire qu’il remportera la prochaine partielle»…
Dans le village de Caroline, Vimla (prénom d’emprunt), la quarantaine, a d’autres préoccupations. «Pa kone. Gouvernman-la tousel konn so sekre.» N.V., un trentenaire habitant Montagne-Blanche, estime que «c’est une perte de temps d’organiser une élection partielle au n°10, vu le coût. Alors pourquoi gaspiller les fonds publics alors que dans quelques mois, ce sera le temps des élections générales ?» Il ajoute : «Qui seront les candidats ? (…) Il faut qu’on sache la vérité sur la révocation de l’ex-ministre Vikram Hurdoyal avant de savoir quelle attitude adopter.»
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