Publicité
Straight to the point
Pas vini et encore moins vici*…
Par
Partager cet article
Straight to the point
Pas vini et encore moins vici*…
Il faut arrêter de tout mélanger ! Des DJs israéliens viennent à Maurice et toutes les passionarias de la cause palestinienne se soulèvent ! Ils ont réussi à faire s’unir Lalit, parti d’extrême gauche, et le Muslim Citizens’ Council, plutôt… religieux. Est-ce que ces musiciens sont au pouvoir, à la Knesset ? Certainement pas. Sinon, ils feraient de la politique, pas de la musique.
Vini Vici est parmi les plus célèbres DJs de techno au monde (27ᵉ groupe de psytrance, mais on ne va pas essayer d’inculquer des notions de musique électronique ici). Leurs titres, dont Free Tibet, font des centaines de millions de vues sur YouTube (pas sûre que ce soient tous des juifs ou des Israéliens). Ils ont fait le tour du monde des plus grands festivals de techno, ont collaboré avec «le roi» de ce style musical, Armin van Buuren (connu pour le mix Blah Blah Blah).
Mais ici qu’est-ce qu’on fait ? On importe des problèmes de l’étranger, pour lesquels on ne peut rien (le conflit israélopalestinien remonte à 1948 ; l’ONU même n’y arrive pas ; alors ce n’est pas le comité ad hoc de soutien à la Palestine qui va changer quelque chose en faisant interdire un concert à Maurice) au nom, en fonction, de la paix sociale, du multiculturalisme, de l’humanitaire, etc., et on soulève la merde en disant attention vous allez être éclaboussés.
Ces DJs sont venus là pour faire danser des Mauriciens de toutes les communautés, qui auraient passé un bon moment, unis dans la musique. Pas pour faire du prosélytisme ni de la politique. À tous ceux qui ont envoyé des lettres aux autorités pour demander d’annuler le concert ou aux DJs de prendre fait et cause contre le génocide à Gaza, vous manquez de rôle non, pour à ce point ne pas vouloir laisser des jeunes (et des moins jeunes) faire la fête tranquilles ? Jouer avec les manettes d’une console musicale n’est pas appuyer sur le déclencheur d’une bombe !
C’est comme si on avait demandé à un artiste mauricien de ne pas faire un concert à l’étranger parce que Pravind Jugnauth avait bloqué les réseaux sociaux et que le pays virait à l’autocratie, mais que c’était de sa faute parce que les citoyens avaient voté pour ce gouvernement. Lui, il allait juste chanter ses chansons… Il est patriote mais pas responsable des décisions du gouvernement.
C’est comme si on interdisait aux Russes de venir, acheter des propriétés, à cause de Poutine. Au fait, il a envahi l’Ukraine non ? Une énorme puissance qui envahit une petite ? Là, on ne fait rien contre ses compatriotes qui vivent ici, on ne leur demande pas de prendre fait et cause pour les Ukrainiens ? (Ce serait très bête de tous les mettre dans le même panier, avouez…)
Mais maintenant les autorités ont peur d’un Citadelle bis. Parce que VOUS, au nom de la paix sociale, VOUS avez provoqué la polémique. Sans vous, ces DJs seraient (re)venus, tout se serait bien passé parce qu’il y a encore des gens pour voir au-delà des nationalités, des religions. Qui peuvent communier dans la musique. Aret met problem kot pena, aret fer zot sinema, les lakiltir viv, aret get lemond ek zot zeyer, al lager kot bizin.
Pour les organisateurs du festival Mystik, c’est énorme d’avoir pu avoir ces artistes. C’est comme si des organisateurs de concerts français avaient pu faire se produire Jean-Jacques Goldman à Maurice. Ah mais non, il est juif… Sinon, savezvous que Mike Brant s’appelait en fait Moshe Brand et était Israélien ? Peut-être faudrait-il envisager un «disclaimer» à chaque fois qu’il passe dans les mariages ou à la radio pour dire que ce n’est pas parce qu’on diffuse Laisse-moi t’aimer qu’on cautionne le drame qui se déroule à Gaza ?
*Veni, vidi, vici : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu, phrase de Jules César.
Publicité
Publicité
Les plus récents




