Activiste de longue date et directeur artistique, Percy Yip Tong s’est exprimé ce soir sur la dépénalisation du cannabis, une question qui refait surface dans l’actualité à Maurice. Co-fondateur du Collectif Urgence Toxida et pionnier des programmes de réduction des risques, il estime que la dépénalisation pourrait contribuer à limiter les effets dévastateurs de la drogue synthétique sur l’île.

«La drogue synthétique se vend aujourd’hui moins cher qu’un pain ou une bouteille de bière», affirme-t-il, décrivant une situation alarmante qui touche toutes les couches de la population.

Pour Percy Yip Tong, la criminalisation du cannabis pousse les consommateurs vers le marché noir, où ils sont exposés à des substances plus dangereuses. «C’est parce que le gandia est illégal que les gens se tournent vers les dealers du marché noir, où ils découvrent ce qui leur fait vraiment du mal», déplore-t-il.

L’activiste pointe également du doigt une certaine hypocrisie politique, dénonçant des promesses électorales récurrentes sur la dépénalisation qui ne sont jamais suivies d’actions concrètes.

«Quand un politicien dit qu’il va éradiquer complètement la drogue, je dis que c’est un menteur. C’est impossible», tranche-t-il.

En conclusion, Percy Yip Tong rappelle le message laissé par Kaya, figure emblématique de la musique engagée mauricienne, dont il fut le producteur.

«Le dernier message de Kaya, c’était : Legaliz gandia. Si aujourd’hui on continue d’écouter ses chansons, pourquoi ne pas entendre ce dernier message aussi ?», lance-t-il.