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Manière de voir
Pinpon pinpon… Difé da lanka
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Manière de voir
Pinpon pinpon… Difé da lanka
Le mois de juillet aura été le mois le plus chaud que la planète ait connu. Personne n’a pu échapper aux images d’énormes incendies ravageurs de forêts jamais connus au Canada, en Grèce, en Chine, en Espagne, au Portugal… Du jamais-vu sur notre planète. Si ce ne sont pas des incendies, ce sont alors de gigantesques inondations à Hawaï, en Birmanie, en Inde, au Pakistan. Les eaux des océans à leur tour endurent de hauts degrés de chaleur inquiétants.
Les premiers à combattre ces incendies sans succès sont les pompiers. Même les canadairs (avions tankers d’eau) n’ont pu empêcher ces feux de dévorer tout sur leur passage. Ces catastrophes naturelles ont pris le dessus sur l’homme malgré tous les équipements modernes. Les climatosceptiques se taisent devant l’ampleur de ces incendies.
Ce ne sont que les prémices de ce qui nous attend. Malgré les grandes résolutions prises lors de rencontres internationales, les délais ne seront pas respectés. Le deadline prévu pour 2030 ne le sera pas et en 2050, la fameuse hausse de 1,5 degré sera dépassée en l’absence de mesures concrètes prises à temps. Certaines centrales de charbon dans l’industrialisation tournent encore à plein régime dans de grands pays. Produire, toujours produire, quitte à mettre l’humanité en danger.
Équipements inadaptés
Notre île n’échappera pas à l’enchaînement des catastrophes naturelles. Vont nous tomber dessus, dans les prochaines années, de violents cyclones bien plus catastrophiques que les précédents.
Une parenthèse sur l’eau au passage. Notre terre ne compte que 3 % d’eau potable pour une population qui a triplé. Dix milliards en 2050. La guerre de l’eau a déjà commencé. Actuellement, seuls deux des sept milliards de terriens ont un accès satisfaisant à l’eau potable.
Et voilà que, face à une telle situation, Maurice souffre d’un manque d’équipements aux Mauritius Fire and Rescue Services. Nos courageux pompiers dénoncent un laisser-aller puisque nous construisons de plus en plus de gratte-ciels. Nous pensions sincèrement que notre pays disposait de tout le matériel nécessaire en cas d’urgence (comme à l’aéroport) d’incendies, de sinistres et d’opérations de sauvetage. Il n’en est rien et nous marchons à côté de nos… pompes. C’est le pompon!
La presse nous apprend que des camions à pompes à eau dorment dans des entrepôts. Cinq pompes à grande échelle roupillent aussi et 13 autres sont inutilisables. Dix camions de pompiers sont hors d’usage depuis plusieurs mois. Les deux autres en circulation connaissent de gros problèmes techniques pouvant même mettre en danger la vie de nos sapeurs-pompiers. Les autorités sont conscientes de ces problèmes et avaient pris des dispositions car il s’agit de vies humaines.
L’Inde a accordé à Maurice USD 100 millions pour se procurer de nouveaux équipements. De quoi se réjouir, mais ces derniers, après acquisition, ne sont pas aux normes et sont nettement inférieurs à ce que l’on trouve ailleurs. En outre, ils n’assurent pas la sécurité des pompiers et ne peuvent être remorqués. Ces faits sont dénoncés par les pompiers eux-mêmes. Ils ne sont pas du tout à l’aise dans leurs… pompes.
Des rumeurs circulent parmi les escouades. On aurait fait appel à de mauvais fournisseurs. Des discussions… sous la table ? Elles veulent avertir l’ICAC. Elles réclament même des sanctions (les responsables des tenders étaient-ils… pompettes ?). Elles réclament de nouveaux équipements calibrés au détriment de ceux usagés qui sont encore en service. On n’attend tout de même pas que demain un pompier soit victime de ce matériel alors qu’il avait pour mission non seulement d’éteindre l’incendie, mais aussi de secourir les personnes menacées ? Noble opération de sauvetage.
Conditions de travail
Nos pompiers découragés remettent aussi sur le tapis leurs difficiles conditions de travail et certaines nominations dont ont profité certains en faisant la… courte échelle. Parmi leurs doléances figure le non-paiement ou plutôt le retard pris dans les paiements qui leur sont dus depuis la pandémie de Covid-19 !
Un sacré coup de… pompe. Et dire que, quand nous étions enfants, nous rêvions d’accomplir ce courageux métier dans des camions rouges flambant neufs. À l’époque, beaucoup de tuyaux connaissaient de grosses fuites. Quel courage d’être disponible 24 heures sur 24 pour secourir des sinistrés qui ont tout perdu.
Même en football, la Fire Brigade était une équipe des plus populaires. Que demandent-ils ? Des équipements adéquats à un moment où le skyline de Port-Louis ou celui de grands hôtels balnéaires les rendent indispensables. C’est une priorité à moins qu’on attende une catastrophe. To be wise after the event?
Les records de température qui ne feront que s’aggraver attaquent déjà nos rivages. Le phénomène El Nino d’ouest vers l’est va suivre l’équateur, augmentant la température des eaux des océans déjà en hausse.
Où trouver de l’eau?
Nous pouvons, sans nous tromper, évoquer que, dans un proche avenir, la guerre de l’eau va s’amplifier si l’on prend en considération la sécheresse qui règne dans les pays situés dans la corne de l’Afrique. Une terre desséchée, crevassée, hostile à toute présence de l’homme. À long terme, la science étudie des solutions qui frôlent la fiction et pourtant, elles sont envisagées. Les sondes et photos satellite ramenées de la planète Mars font penser, disent les experts, que cette planète renferme de l’eau. En gros, qu’elle avait dans le passé de l’eau à sa surface. Mais comment extraire cette eau, la ramener sur terre très rapidement ? C’est vite dit, mais pas vite fait.
Autre solution. Si l’homme ne peut explorer le fond des océans, il y a envoyé des appareils sophistiqués et protégés de la pression. Oublions les animaux gigantesques qui s’y trouvent et qui n’ont jamais vu la lumière du jour. Les recherches dans les grandes profondeurs ont trouvé des gisements de précieux minéraux, autre objet de bataille entre les grandes nations à venir.
Ces équipements lourds ont aussi détecté des galeries sous-marines dans lesquelles circulent des rivières à environ 2 500 mètres de profondeur. Une révélation capitale pour les revues scientifiques et surtout pour l’humanité. Encore faudrait-il savoir comment pomper cette eau en grande quantité et à une telle profondeur. Même Jules Verne n’y avait pas pensé.
Revenons à Maurice. Depuis des décennies, on glose sur les tonnes d’eau de pluie qui dévalent de nos montagnes et vont se jeter directement dans la mer. L’idée était de construire de grands bassins de rétention, captant une partie de ces eaux. Où en sommes-nous dans ce domaine ? Le plus simple serait de dessaler l’eau de mer (déjà très polluée par le plastique), mais cela coûterait une fortune. Certains de nos grands hôtels utilisent ce procédé sur une petite échelle.
Beaucoup de pays préfèrent récupérer et traiter les eaux usées qui seraient réinjectées dans les zones agricoles et industrielles. Là également, ces usines de retraitement sont énergivores et coûtent des fortunes dont on ne dispose pas. Pour la fin de siècle, les prévisionnistes comptent sur une hausse des précipitations, mais inégalement réparties sur notre planète. Cerise sur le gâteau. Les volcans vont se réveiller, d’où de nombreuses éruptions à prévoir.
En attendant, n o s pompiers désarmés prient pour qu’aucune de nos forêts ne prenne feu puisque la pluviosité est en diminution.
Fouké pas ba.
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