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PKJ imbattable sur le plan de la démagogie électorale

6 janvier 2024, 09:00

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Attendre la démonstration de force des meetings du 1ᵉʳ-Mai et l’effet labous dou d’un prochain Budget avant de dissoudre le Parlement et aller vers des élections générales? C’est ce que de «grands observateurs politiques», mais surtout les brillants spin-doctors des partis de l’opposition, devinent de la stratégie politique et électorale de Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) pour la dissolution obligatoire du Parlement au plus tard en novembre 2024. D’après la Constitution, PKJ pourrait rester au pouvoir jusqu’en avril/mai 2025.

Mais si PKJ décide de hang-on to power jusqu’en mai 2025, il s’exposerait à deux dangers de vulnérabilité politique et électorale majeurs. Tout d’abord, les Mauriciens ne manqueraient pas de réaliser que PKJ craindrait d’affronter l’électorat, d’où sa décision de rester au pouvoir jusqu’au dernier moment. Ensuite, le chef du MSM prendrait un énorme risque avec une calamité politique et électorale de dernière heure qui pourrait se présenter sous la forme d’un cadavre à la Kistnen ou d’une stag/koson maron party dans le voisinage de Grand-Bassin.

Donc, si on écarte le scénario de PKJ s’accrochant au pouvoir jusqu’en 2025, quel moment choisirait-il pour des élections ? Ce qu’il a déjà investi en termes de démagogie politique en décembre 2023 serait suffisant pour entamer une campagne électorale. Chercherait-il une démonstration de force à l’occasion du 1er-Mai pour démantibuler l’opposition? On a aussi évoqué la possibilité qu’il exploite un prochain Budget à des fins électorales. Or, les différentes décisions prises en décembre 2023 et au tout début de 2024 indiquent amplement que PKJ dispose d’une large marge de manoeuvre pour jouer avec les institutions et ne pas se fier uniquement au discours du Budget pour prendre des mesures.

Il est fort possible que PKJ cherche à exploiter en sa faveur les élections générales en Inde en avril 2024 avec Narendra Modi donné pour… imbattable. Fort du feel-good factor généré à partir de l’Inde et en se positionnant pour exploiter le destin commun de Modi et PKJ, le MSM en tirerait le maximum de bénéfices électoraux. Assuré d’ailleurs d’une large couverture sur la MBC avec le soutien actif et efficace de bhai Anooj Ramsurrun qui ne se sépare jamais de son tika au front.

En analysant les données et le comportement politique de PKJ, il est clair que l’opposition ne parviendrait pas à le battre en annonçant de mesures plus démagogiques encore, comme le voyage payé des seniors à La Réunion. L’opposition devrait nécessairement trouver des armes électorales pouvant contribuer à créer le wow factor en sa faveur. Il faudrait impérativement que les Mauriciens disent «bravo» face à certaines propositions. En Grande-Bretagne, pour pouvoir battre les Conservateurs, les Travaillistes élaborent déjà un programme radical et fort attrayant appelé à impressionner l’électorat.

Dans le contexte mauricien, parler de corruption, de scandales, de népotisme, de perte de pouvoir d’achat, d’insécurité, ne suffirait pas pour déloger PKJ. Le wow factor côté opposition pourrait aussi être déclenché par l’alignement de candidats-vedettes et la présentation d’un gouvernement futur avec des responsabilités bien définies. Il est question des responsabilités qui pourraient être confiées à une femme technocrate venue d’un village prestigieux et appelée à devenir un household name.

Enfin, en tenant compte de la pauvreté des ressources de l’opposition sur les médias sociaux, PKJ sort largement gagnant dans l’exploitation de ces nouveaux et universels moyens de communication. De nombreux guerriers sont actifs sur la Toile pour faire les louanges de PKJ appelé affectueusement «piti-la» et descendre tout dirigeant de l’opposition à la moindre déclaration publique.

Imbattable sur le plan de la démagogie, contrôlant la MBC et l’appareil d’État, en mesure de pouvoir faire jouer en sa faveur toute la machinerie électorale à être mise en branle, PKJ reste un obstacle majeur sur la route de la conquête du pouvoir par l’opposition. Qui croirait que ce même PKJ, alors ministre des Finances sous Paul Bérenger, avait décidé d’abolir l’universalité de la pension de vieillesse, de ne l’accorder qu’à ceux qui le méritent vraiment suivant un means test, et pas à tout le monde ? L’homme a grandi depuis.