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National Wholesale Market
Planteurs, encanteurs et l’opposition pas convaincus par Hurdoyal
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Planteurs, encanteurs et l’opposition pas convaincus par Hurdoyal
Xavier Duval rencontrant des planteurs lundi dernier à Wooton.
La polémique continue après l’entrée en opération du National Wholesale Market (NWM) de Wooton à la fin de juillet de cette année. Vu qu’il existe des marchés en gros parallèles, le ministère de l’Agro-industrie vient avec des amendements à la Mauritius Agricultural Marketing Act pour que toutes les ventes au gros se fassent uniquement dans les nouveaux locaux de Wooton. Le coup d’envoi du projet de loi a été donné mardi soir par le ministre de l’Agro-industrie, Vikram Hurdoyal. Ce dernier, pendant environ une heure, a fait l’historique de la vente à l’encan à Maurice et a indiqué que ce marché en gros sera plus avantageux aux planteurs, maraîchers, encanteurs entre autres.
Mais les explications du ministre ne convainquent pas du tout. L’opposition, des planteurs et des encanteurs estiment que le gouvernement doit revoir sa décision. L’association des encanteurs, dès qu’elle a appris que le projet de loi était à l’agenda du mardi 7 novembre, a envoyé une correspondance à tous les parlementaires et a demandé que le gouvernement revienne sur sa décision. Dans cette correspondance, les encanteurs écrivent : «The proposed amendment to the Mauritius Agricultural Marketing Act discourages the existence of parallel markets and does not exclusively focus on wholesale through auction. Instead it should address wholesale including auction outside the NWM and not solely in markets and fairs.»
Des planteurs estiment qu’ils seraient inquiétés par la Mauritius Revenue Authority (MRA), car toutes les transactions sont notées. Sur ce point, le ministre Hurdoyal a voulu être rassurant. «Il n’est pas question que les données fournies par les planteurs le soient à des fins fiscales.» Au contraire, a-t-il souligné, il n’y avait pas de transparence auparavant, mais aujourd’hui, un planteur sait très bien à quel prix se vend ses légumes à l’encan. Le ministre a parlé de l’amélioration des conditions du stockage avec l’aménagement d’une chambre froide et la mise sur pied d’un «information desk» pour que les planteurs puissent obtenir plus de renseignements.
Le leader de l’opposition, Xavier Duval, s’apprêtait à donner la réplique au ministre mardi dernier, mais comme les débats ont été renvoyés, c’est mardi prochain qu’il fera entendre ses arguments. Interrogé, il nous a référé à une Private Notice Question (PNQ) qu’il avait adressée à l’ancien ministre de l’Agro-industrie, Mahend Seeruttun, le 4 juillet 2017. Dans sa réponse, le ministre avait indiqué que personne ne sera forcé à vendre leurs légumes au NWM. «We are not going to force everyone to go to the wholesale market to sell his products.» «Or, que voyons-nous aujourd’hui ? C’est un U-turn que fait le gouvernement. Et ce projet de loi vise à faire payer une lourde amende et une peine de prison à ceux qui refusent de se rendre à Wooton pour vendre leurs légumes en gros.»
Xavier Duval dit avoir rencontré des planteurs et des encanteurs lundi dernier à Wooton. «C’est un inconvénient qu’un planteur du Nord ou de l’Est soit obligé de se rendre au WNM. En sus du coût du transport qui va augmenter et qui entraîne une hausse du prix des légumes, les planteurs de ces régions font face à des embouteillages.» Il estime que ce projet n’est complété qu’à 50% «On avait parlé d’une chambre froide, d’un entrepôt, d’un espace commercial, d’une succursale bancaire, mais tout cela n’existe pas.» Un encanteur, qui dit que dès qu’il proteste il est menacé des représailles, explique que le travail est devenu difficile pour eux. Un des 43 encanteurs n’opère plus selon lui et d’autres pensent mettre fin à leur activité. Il soutient que leur commission a été réduite par deux pour cent passant de dix à huit pour cent. Ils paient plus cher leurs étals.
Il déplore le niveau des conditions sanitaires, notamment aux toilettes. Les balances, selon lui, ne sont pas «user friendly» et ils continuent à utiliser leurs anciennes. «Le ministre a parlé des lieux insalubres où se tenaient les ventes à l’encan. C’est vrai, mais ce sont les autorités locales qui ont failli dans leur tâche en nettoyant pas ces lieux.»
Notre interlocuteur affirme que c’est faux de dire qu’il n’y avait pas de transparence auparavant. «Qu’est-ce qui est plus transparent quand un planteur qui est sur place peut constater à quel prix s’écoulent ses légumes ?» Il ajoute que les ventes à l’encan parallèles ont vu le jour surtout pendant le Covid, quand certains encanteurs ont acheté et vendu des légumes chez eux.
Hassen Auleear, planteur de Triolet, parle, lui, de l’augmentation du coût du transport, surtout avec le prix du diésel.
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