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Droits humains
Pliny Soocoormanee, activiste mauricien, «assigné à résidence» en Inde
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Droits humains
Pliny Soocoormanee, activiste mauricien, «assigné à résidence» en Inde
Peter Tatchell et Pliny Soocoormanee quelque temps avant la levée de leur «house arrest».
Pliny Soocoormanee, activiste mauricien, s’est retrouvé en «house arrest» en Inde lors d’un voyage visant à sensibiliser le Comité olympique international sur les droits humains en vue des Jeux olympiques de 2036. Sa tentative d’organiser une manifestation contre les mauvais traitements envers diverses communautés a été contrée par les autorités indiennes. Mais après des discussions avec la police, l’assignation à résidence a été levée. «J’ai décidé de finir mon séjour simplement en touriste», confie-t-il.
Il s’est rendu dans la plus grande démocratie en compagnie du président de la Fondation Peter Tatchell pour sensibiliser le Comité olympique international sur les droits humains, en marge de la sélection du pays aux Jeux olympiques (JO) de 2036. Cependant, depuis son arrivée en Inde, Pliny Soocoormanee, activiste d’origine mauricienne, se trouve contraint de ne pas quitter sa chambre d’hôtel. La fondation a émis un communiqué pour expliquer la situation.
La Fondation Peter Tatchell, basée en Angleterre, milite pour les droits humains depuis des décennies. Pliny Soocoormanee est l’Executive Officer de l’organisation. L’objectif du voyage était d’organiser une manifestation à deux pour dénoncer le fait que pratiquement tous les pays en lice pour les JO 2036 ont un historique de mauvais traitement envers les femmes, les migrants, la communauté LGBT, les minorités religieuses et ethniques, et de distribuer des tracts en ce sens.
Cependant, vendredi dernier, trois jours avant la manifestation prévue, des policiers se sont présentés à l’hôtel des activistes. Ils ont été informés que leur visa de touriste ne leur permettait pas de mener de telles activités, et que le droit de manifester garanti par la Constitution indienne ne s’applique qu’aux citoyens indiens. La raison, selon le communiqué, est que le tract qui devait être distribué contenait des «serious accusations against India (over its human rights record). What you are proposing to do is negative towards some of India’s allies». Par la suite, des policiers ont été postés dans le hall d’entrée de leur hôtel pour une surveillance permanente.
Vendredi, alors que Pliny Soocoormanee souhaitait sortir prendre l’air, il a été accompagné de deux policiers. Puis, samedi, ils ont carrément eu interdiction de quitter l’hôtel, et samedi soir, c’était une interdiction d’être présent sur les réseaux sociaux. «Ils ont été très gentils et courtois ; nous avons discuté pendant environ deux heures au début. Mais là, cela s’apparente à de la censure», avance le Mauricien, précisant toutefois que l’attitude amicale des policiers n’a pas changé.
Des discussions ont été entamées avec la police depuis samedi. «Les officiers étaient courtois, et selon leurs conversations téléphoniques, il semble qu’ils tentaient de trouver un compromis. Mais ils semblaient avoir des ordres venant d’en haut pour empêcher toute manifestation dirigée contre le comité. Nous avons été informés que nous serions placés en détention si nous poursuivons nos actions», fait ressortir le communiqué. Finalement, la décision de ne rien faire a été prise et confirmée par les deux activistes, et leur «house arrest» a été levée hier. «Vu la situation, j’ai décidé de finir mon séjour simplement en touriste», a expliqué Pliny Soocoormane.
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