Publicité

Travaux de protection côtière sur 17 plages publiques

PML réclame un moratoire sur la finalisation des rapports EIA

8 novembre 2024, 21:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

PML réclame un moratoire sur la finalisation des rapports EIA

Albion, La Preneuse, La Mivoie, Le Morne, La Prairie, Bois-des-Amourettes, Rivière-des-Galets, Bel-Ombre, Trou-aux-Biches, Pointe-des-Lascars, Riambel, St-Félix, Pointe-des-Régates, Poste-de-Flacq, Pointe-d’Esny, Blue-Bay et Flic-en-Flac sont les 17 sites concernés pour les travaux de protection côtière. Après avoir pris connaissance des huit rapports Environmental Assessment Impact (EIA) publiés entre septembre et le 23 octobre, qui présentent des similitudes, tant dans le contexte que dans le traitement, Platform Moris Lanvironnman (PML) s’est particulièrement penchée sur les cas d’Albion et de La Preneuse, considérés comme des exemples révélateurs de cette première série rendue publique.

En raison des impacts négatifs constatés, PML fait part de ses observations pour souligner les «lacunes» et «failles» dans les études de ces deux sites, des manquements également présents dans d’autres rapports, comme ceux de La Prairie, La Mivoie, Le Morne, Bois-des-Amourettes, Rivière-desGalets et Trou-aux-Biches. Pour PML, les causes de l’érosion n’ont pas été correctement identifiées, ce qui a conduit aux structures en dur, parmi des options déjà très sélectives au départ, et qui a écarté d’autres options pour lutter contre ce problème.

À Albion, «la présence de grosses structures de l’Albion Fisheries Research Centre (AFRC) sur la plage (station de pompage, puits d’adduction d’eau de mer, déversoirs massifs et mur de soutènement), causes primaires de l’érosion, ne fait pas partie de l’analyse des causes de l’érosion qui se trouve uniquement devant l’AFRC». Il est soutenu que les modélisations contiennent de nombreuses «incertitudes», rendant les travaux proposés «inefficaces» et risquent d’«aggraver» la situation de manière irréversible.

Autre point relevé est que les études de base ont négligé des «paramètres essentiels». À Albion, estime PML, les ministères de l’Environnement et de l’Économie bleue risquent de se retrouver en «situation d’illégalité de par la présence et l’opération de structures d’évacuation d’effluents émanant de l’AFRC directement dans le lagon». Car plutôt que «d’exiger l’enlèvement de ces structures et de stopper le déversement d’effluents dans le lagon, ces deux ministères qui sont des enforcing agencies se proposent d’encastrer dans une masse en dur de 390 m de long, d’une largeur de 21,5 m et d’une hauteur de 3 m ces structures illégales». Cette construction, fait ressortir PML, ferait perdre aux écosystèmes et aux usagers 390 m de cette plage de sable très fréquentée. Des recommandations spécifiques pour le cas d’Albion sont estimées nécessaires.

D’autre part, comme le ministère est à la fois le promoteur des travaux et responsable de l’Environmental Assessment Impact (EIA) pour les 17 sites, après un appel d’offres, PML soutient qu’il y a un «conflit d’intérêts» et déplore un manque de «transparence».

La plateforme indique qu’il manque également une «approche cohérente et globale» fondée sur l’évaluation d’expériences locales similaires, la prise en compte des rapports existants ou commandés par les ministères concernés, ainsi que sur des solutions de plus en plus recommandées, telles que celles fondées sur la nature ou les infrastructures bleu-vert, tout en tenant compte de l’approche Ridge-to-Reef dans le contexte du changement climatique.

Autres manquements regrettés : l’absence d’une évaluation environnementale stratégique conforme aux normes internationales, de la National Land Development Strategy (NLDS) mise à jour incluant l’adaptation au changement climatique et la résilience des côtes, ainsi que l’absence de Cultural and Heritage Impact Assessments, particulièrement pour le Morne-Trou-Chenille. «Nous demandons si l’accord de l’UNESCO a été recherché et obtenu.»

En raison de ces «défaillances techniques, institutionnelles et politiques», PML réclame un «moratoire sur les travaux et la finalisation des rapports EIA restants». La plateforme demande une analyse technique et financière indépendante par le National Audit Office car «des fonds publics» sont impliqués et le ministère de l’Environnement est «en situation de conflit d’intérêts». Cette analyse devrait, selon PML, être inclue dans une évaluation environnementale stratégique. La finalisation et la publication de la NLDS sont aussi réclamées. Outre s’assurer que les fonds publics soient utilisés de manière judicieuse, des améliorations sont estimées nécessaires pour gérer l’adaptation des zones côtières et ne pas causer d’autres préjudices.