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PNQ: Le graphite dans la main de Ramano

26 juin 2024, 10:30

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PNQ: Le graphite dans la main de Ramano

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, voulait hier savoir du Premier ministre si le projet de raffinement de graphite à Mer-Rouge ira de l’avant malgré les risques et dangers qu’il pose à notre environnement et les riverains notamment.

Séance de Private Notice Question (PNQ) morne hier, mardi 25 juin. Le speaker n’a même pas eu à intervenir. Pour une fois que le gouvernement annonce un investissement dans un secteur de production – pour changer de l’immobilier – mais ne voilà-t-il pas qu’il s’agit d’un projet de production de graphite en paillettes, potentiellement très dangereux pour la santé et l’environnement que l’on nous propose… Et l’on se demande ce que cela apportera à Maurice à part les poussières de graphite – des émissions importantes, dit le Premier ministre –, le gaspillage d’eau – 80 000 m³ –, d’électricité – 21,4 M de kilowattheures –, les pluies d’acide et le risque dans la manipulation de ces produits. Une industrie loin d’être légère auxquelles les facilités de la Mauritius Freeport Authority (MFA) sont dédiées. Le Premier ministre (PM) promet 120 emplois directs, alors qu’il manque de main-d’oeuvre au pays. Chiffre d’affaires : $ 100 M par an. Revenus pour le pays ? Le PM ne l’a pas dit car le promoteur NextSource CSPG (Mauritius) Ltd, sera probablement le seul actionnaire. Des taxes ? Non, car les entreprises du port franc n’en payent pratiquement pas.

Le PM précise que l’usine se situera à 344 mètres du sanctuaire des oiseaux du Rivulet de Terre-Rouge et que la Mauritius Ports Authority (MPA) a jugé les conditions du bail concernant les mesures de protection contre les risques à l’environnement de cette usine inadéquates. La MPA a aussi informé le ministère de l’Environnement «that the siting of the proposed undertaking of such complex chemical and industrial project within the Freeport Zone is not in line with the recommended land use plan of the area».

À l’heure des questions supplémentaires, lorsqu’Arvin Boolell a voulu faire comprendre au PM les risques d’un tel projet, celui-ci s’est offusqué «Impress upon me ? You? I have already impressed upon you.» Et demander de laisser faire les autorités. Surtout le ministère de l’Environnement. Le projet est maintenant suspendu à la seule décision du ministre Kavy Ramano. Car c’est lui qui doit approuver ou rejeter la demande de certificat d’Environment Impact Assessment (EIA) de NextSource. Tous les regards seront donc tournés vers lui. Un membre de l’opposition de persifler : «Ce sera en tout cas une occasion pour Ramano de se refaire une santé politique. Ramano, sauveur de l’environnement ! Cela fera oublier ses frasques.»