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PNQ: Pour le PM, les «Kistnen Papers» ne sont qu’un «karne laboutik»
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PNQ: Pour le PM, les «Kistnen Papers» ne sont qu’un «karne laboutik»
Pour la deuxième semaine consécutive, la PNQ de Shakeel Mohamed, adressée à Pravind Jugnauth, était axée sur l’affaire Kistnen. Le mystère autour du meurtre de l’ancien agent du MSM plane toujours.
L’affaire Kistnen, avec ses multiples facettes, revient sur le tapis. Hier, Shakeel Mohamed voulait savoir du Premier ministre (PM) où en sont les enquêtes concernant les contrats d’achat d’équipements et autres dans lesquels feu Soopramanien Kistnen était impliqué. Toujours en relation avec Kistnen, le leader de l’opposition voulait savoir où en sont les enquêtes concernant les «Kistnen Papers» dans lesquels, on s’en souvient, étaient notées les dépenses du Mouvement socialiste militant (MSM) au n°8 lors des législatives de novembre 2019, mais aussi les contributions apportées au parti. À première vue, les chiffres du diary de Kistnen démontraient que le plafond pour les dépenses électorales était largement dépassé.
Concernant la première partie de la Private Notice Question (PNQ) ayant trait aux contrats d’achat durant le Covid, Pravind Jugnauth est revenu, sans surprise, avec le bouclier qu’il avait utilisé la semaine dernière : l’article 166 de la Financial Crimes Commission (FCC) Act qui interdit de parler de l’enquête menée par l’Independent Commission against Corruption et la FCC sur cette affaire. Tout en soulignant que l’alinéa 4 concernant les exceptions n’inclut pas le Parlement. La presse, elle, peut donc demander et obtenir en principe des informations de la FCC. Il a continué en livrant des détails sur l’affaire constituency clerk qui n’était pourtant pas incluse dans la PNQ de Shakeel Mohamed.
Pravind Jugnauth s’est aussi étalé sur l’autopsie de Kistnen, qui n’était encore une fois pas comprise dans la PNQ. Il a sans doute tenu à informer la Chambre qu’après l’enquête judiciaire, dans ses déclarations faites à la police sur la façon dont l’autopsie a été effectuée, le médecin-légiste Ananda Sunnassee «has maintained the findings contained in his autopsy report». Il a ajouté que des spécimens extraits du corps de Kistnen ont été envoyés à l’Institut de pathologie de Nantes en France, qui a corroboré le 14 octobre 2022 – chose que personne ne savait – la conclusion du médecin légiste Ananda Sunnassee. Pourquoi la police n’a jamais fait savoir que l’Institut de pathologie de Nantes a confirmé les conclusions du Dr Ananda Sunnassee ? Mystère…
Pas de contre-interrogatoire
Venant à la seconde partie de la PNQ au sujet des Kistnen Papers, Pravind Jugnauth affirmera que l’enquête policière est en cours. C’est tout ce qu’il dira, avant de se lancer dans un long discours sur la «performance de Maurice» au niveau mondial dans le combat contre la corruption.
Pour sa première question supplémentaire, Shakeel Mohamed a parlé de deux personnes interrogées par l’express, R.I. et J.M., qui ont toutes deux confirmé les détails les concernant contenus dans le carnet de campagne au n°8. La police, elle, ne l’a pas confirmé auprès de ces deux personnes. C’est alors qu’est intervenu Alan Ganoo, qui a rappelé que Shakeel Mohamed n’avait pas le droit d’invoquer des articles de presse. Le speaker, lui, ne l’avait pas remarqué et, après la déclaration de Ganoo, il a, tout confus, reconnu que ce dernier avait raison et a donc rappelé Mohamed à l’ordre.
Extraits du carnet de campagne au no8, publiés en janvier 2021.
Lorsque Shakeel Mohamed a demandé au PM s’il a été interrogé par la police ainsi que Leela Devi Dookun-Luchoomun et Yogida Sawmynaden au sujet de l’allégation concernant le fait d’avoir juré un faux affidavit, le speaker est intervenu pour lui demander s’il contre-interrogeait le PM ou–ne paraissant pas sûr de son argument–s’il lui posait la question. Devant l’incompréhension de Mohamed, le speaker a brusquement tranché : «This question is disallowed. Vous ne pouvez pas contre-interroger le PM.» Pourtant, le leader de l’opposition ne posait qu’une question supplémentaire.
Shakeel Mohamed a alors demandé au PM si l’affidavit juré par lui-même, Leela-Devi Dookun-Luchoomun et Yogida Sawmynaden ne va pas contre le contenu des Kistnen Papers. Qu’a répondu Pravind Jugnauth ? «À ce jour, personne n’est venu de l’avant pour enregistrer une déclaration concernant les dépenses du MSM. Rezistans ek Alternativ a-t-il offert des preuves pour confirmer le contenu fabriqué de ce diary ?» Pravind Jugnauth a alors cité un autre journal qui, lui, avait rapporté que Simla Kistnen ne reconnaissait pas l’écriture de son défunt mari sur l’agenda. Et de revenir sur la private prosecution lancée par Suren Dayal à propos du faux affidavit et qui a été classée sans suite par le Directeur des poursuites publiques (DPP). Pravind Jugnauth n’a pas dit si le DPP a bien fait. Et de redemander : «Pourquoi la police doit-elle m’interroger dans ces circonstances ?» Il s’en est alors pris à Navin Ramgoolam qui avait rencontré feu Kistnen avant sa mort. «Pourquoi Ramgoolam n’a-t-il pas fait de déposition à la police ? Ces Kistnen Papers, c’est de la fabrication pure et simple ! (…) Enn karne laboutik» .
Shakeel Mohamed a alors dit prendre note que la police n’a pas encore démarré une enquête sur les Kistnen Papers. Il a attiré l’attention du PM sur le fait que la police n’a pas à attendre un plaignant et qu’elle a le droit d’ouvrir une enquête de sa propre initiative. Mais Pravind Jugnuth a préféré parler des coffres-forts de Navin Ramgoolam, tout en se moquant de ce dernier, qui avait dit que les $ 3 millions qui s’y trouvant étaient en fait les économies de tous ses per diem. «Depuis quand le ministère des Finances accorde-t-il des per diem en dollars ?»
À 12 h 06, le speaker a sonné la fin des hostilités dans le brouhaha.
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