Alors que la campagne s’emballe, que le compte à rebours jusqu’au 10 novembre, date du scrutin des élections générales, se rétrécit, les nouvelles affluent du terrain, comme les banderoles fleurissent aux ronds-points. Suivez les infos au jour le jour.

Candidat de la Plateforme Militante à son insu ?

Abdallah Goolamallee a annoncé hier qu’il est candidat au n°2 pour la Plateforme Militante. Cela, alors que la campagne électorale a commencé depuis dix jours ! Il semble qu’au gouvernement, on accorde le ticket d’abord, puis le parti. Goolamallee n’est pas le seul candidat du gouvernement qui appartienne à un parti dont on ignore exactement l’identité. Le Muvman Patriot Morisien s’est vu imposer un candidat qui a en fait été choisi par Lakwizinn. C’était pareil en 2019. Bref, si le MSM veut bien accorder des tickets à ses petits partenaires, nous dit un membre de l’opposition, il impose parfois ses candidats. «L’essentiel pour ces petits partis, c’est de pouvoir dire qu’ils ont pu arracher plusieurs tickets de leur grand partenaire.»

Casseroles bien garnies pour un candidat parachuté

Un candidat du MSM, parachuté dans une nouvelle circonscription, traînerait bien plus de casseroles que celles énumérées dans un post Facebook qui circule. Ce post, qui étale une longue liste de frasques attribuées à celui que son entourage surnomme «baratineur volubile» et «drom vid» sur le plan scolaire, oublie une affaire bien plus grave. Une histoire qu’on aurait tenté d’étouffer lorsqu’il était à la tête d’un organisme d’État. Sa nomination, déjà très contestée à l’époque, avait provoqué la démission de deux membres du board, refusant d’apposer leur approbation. Une fois installé à son poste, le nouveau directeur aurait fait la pluie et le beau temps. L’affaire en question concernait des attouchements sur une employée, qu’il aurait tenté d’étouffer. Celle-ci, soucieuse de sa carrière et de son honneur, aurait choisi de ne pas aller plus loin. Il aurait ensuite jeté son dévolu sur une autre jeune employée, qui aurait profité de son statut pour obtenir certains avantages. Un ancien ministre, dont le ministère supervisait cet organisme, aurait même surpris le directeur et la jeune employée voyageant ensemble lors d’un vol il y a quelques années. Enfin, il se dit que ce directeur rendait souvent visite à un certain Monsieur Judas pour mener son lobby en vue d’une investiture dans une circonscription de l’Est, avant d’être parachuté dans sa nouvelle circonscription au centre du pays.

XLD boycotté par Ramano ?

Xavier-Luc Duval (XLD) semble subir lui aussi le sort de Tania Diolle face à Kavy Ramano. Ce dernier ne l’accompagne pratiquement pas et encore moins le chaperonne dans la circonscription n°18 (Belle-Rose–Quatre-Bornes). Si Ramano est souvent vu en compagnie de Shyam Khemloliva, rarement XLD est vu avec eux. À une question, un agent du MSM de cette circonscription nous répond que «XLD n’a pas besoin de notre aide puisqu’il connaît bien la circonscription». Et d’avouer toutefois que, tactiquement, Ramano et Khemloliva doivent faire bande à part. Pourquoi ? avonsnous voulu savoir. «Dans certaines régions, XLD n’est pas bien accueilli. On le laisse se concentrer sur d’autres régions.»

Le coq préfère inviter que se faire inviter

Pourquoi Xavier-Luc Duval (XLD) aime-t-il organiser des journées portes ouvertes chez lui à Grand-Gaube ? avonsnous demandé à l’agent du MSM au n°18. Explications : «XLD déteste faire du porte-àporte et n’aime pas trop assister aux cérémonies religieuses. C’est pour cela qu’il préfère inviter le public chez lui à Grand-Gaube, pour ne pas avoir à se déplacer.» Tout en reconnaissant que ce faisant, XLD vise toute la population et pas seulement les électeurs du n°18. Un Curepipien a une autre explication : «XLD aime faire comme son père, qui est déjà venu, dans les années 70, dans un meeting à Résidence Malherbes à cheval. En ouvrant constamment sa grande demeure de Grand-Gaube, il essaie d’impressionner les pauvres gens.» Pourvu que ces derniers ne viennent pas se baigner dans sa piscine sans sa permission. Comme au Sri Lanka.

Incitation à la révolte au n°15

Ilshad Munsoor, qui voulait être candidat du PMSD au n°15, sait faire les choses. Il a créé un groupe WhatsApp dans lequel il a pu réunir environ 800 Vacoassiens. Un membre de ce groupe nous a montré combien de fois l’annonce de la candidature de Munsoor a été faite puis annulée. À un moment, lorsque d’autres noms ont surgi, on a même vu le nom de la boucle WhatsApp changer de «PMSD-Team Building Circonscription n°5» pour ne devenir que «Team Building circonscription n°15», le PMSD ayant été retiré avec colère. Deux jours après, le «PMSD» est réapparu. Cependant, Ilshad Munsoor ne s’avoue pas vaincu. Il pousse les membres du groupe à voter pour lui sur un site d’analyse. Lorsque finalement c’est Yasin Hamuth du MPM qui a été choisi comme candidat, Ilshad Munsoor a explosé : «Pe ranplas zanfan landrwa par enn dimounn ki pa res isi. Anfin.» Ses agents se sont emballés. L’intervention de Praveen Kumar Ramburn, le maire MSM de la ville, pour calmer les choses n’a servi à rien, Ilshad Munsoor lui répondant : «Bro, my friends are disappointed. We have to accept their respective views.» Et s’adressant à ses agents et les incitant à la révolte comme au n°6, il leur déclare : «I understand your frustration, dear supporters.» Voilà qui promet !

Deux aides encombrantes

Deepak Balgobin comme colistier et Yogida Sawmynaden comme campaign manager. Explosif ! C’est le sort de Pravind Jugnauth au n°8. Les a-t-il choisis lui-même ou est-ce quelqu’un d’autre qui les lui a imposés ? Personne ne comprend ce choix. «Avec un entourage pareil, Pravind Jugnauth n’aura pas besoin de l’opposition pour le critiquer», nous dit un habitant de la circonscription. Dimanche, à Petit-Verger, le Premier ministre semblait visiblement mal à l’aise pendant la diatribe de son campaign manager. Et l’on n’est qu’au tout début de la campagne électorale.

Deux équipes pour l’Alliance du changement

L’Alliance du changement a mis sur pied une équipe de communication pour établir un pont avec la presse. Celle-ci est dirigée par Harish Chundunsing, un ancien journaliste, soutenu par d’autres anciens membres de la presse ainsi que des politiciens venant de différents partis. Une autre équipe, composée principalement de cadres, toujours de différents partis, élabore la stratégie politique de cette alliance.

De Sandra à Sydney

Quelques membres du MSM de la circonscription n°14 (Savanne–Rivière- Noire), qui sont également des activistes proches de Sandra Mayotte, soutiennent désormais Sydney Pierre, un candidat du PTr à Stanley–Rose-Hill. C’est leur façon d’exprimer leur déception après que l’ancienne députée du parti soleil a cédé sa place à Tania Diolle. Ces activistes avaient fait la connaissance de Sydney Pierre quand il avait commencé à labourer le terrain au n° 14 avant d’être transféré d’abord à Belle-Rose– Quatre-Bornes pour faire de la place à Véronique Leu-Govind.