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Assises de l’industrie

Pour redorer le blason du secteur manufacturier

14 février 2025, 18:00

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Pour redorer le blason du secteur manufacturier

Adil Ameer Meea lors des Assises de l’industrie à Balaclava, hier.

Le secteur industriel mauricien, une composante essentielle de l’économie, «a pris du retard au cours de la dernière décennie», estime le ministre du Développement industriel, des Petites et moyennes entreprises et des Coopératives, Aadil Ameer Meea. Cette analyse, partagée lors des Assises de l’industrie, organisées à l’hôtel Maritim à Balaclava hier, met en lumière la nécessité d’une réévaluation du secteur manufacturier. Ces Assises ont réuni un large éventail de parties prenantes, comprenant des opérateurs industriels, des experts, des représentants gouvernementaux et des acteurs économiques, dans le but de discuter des défis actuels et de trouver des solutions pour revigorer le secteur.

Ces Assises, a expliqué le ministre, qui avait déjà tenu plusieurs rencontres avec les parties prenantes du secteur de l’industrie avant cet événement, avaient pour objectif de mieux comprendre les problèmes auxquels sont confrontés les acteurs de ce domaine. Il a affirmé qu’après des échanges approfondis avec ces parties prenantes et son ministère, il est apparu que l’image du secteur n’est pas aussi «rose» qu’on pourrait le penser. Le ministre s’est dit particulièrement préoccupé par l’état de l’industrie manufacturière. Selon lui, au cours de la dernière décennie, le secteur s’est contracté et les exportations réelles ont chuté de manière significative. «La taille de l’industrie s’est réduite et les exportations domestiques réelles ont diminué», a-t-il indiqué. Il a également souligné que les investissements directs étrangers avaient considérablement baissé et qu’aucune nouvelle croissance n’était apparue pour nous permettre de passer au niveau supérieur de développement industriel.

Face au public, Aadil Ameer Meea a également souligné que Maurice dépend encore largement de quelques secteurs traditionnels. Cependant, il a insisté sur le fait que cette dépendance est problématique à long terme, d’autant plus que le pays fait face à de nombreux défis économiques et géopolitiques. Aujourd’hui, les opérateurs se retrouvent confrontés à des défis majeurs tels que la guerre entre l’Ukraine et la Russie, l’instabilité politique à l’échelle mondiale, les nouvelles règles des États-Unis en matière de commerce international et l’augmentation des coûts de production. Selon les chiffres révélés par Aadil Ameer Meea, le secteur manufacturier emploie actuellement 89 000 personnes. En 2022, la production de ce secteur s’élevait à Rs 1,76 milliard.

Pour que le secteur puisse être redynamisé, il croit fermement en la mise en place de nouvelles mesures adaptées aux réalités économiques actuelles. Selon lui, l’industrie manufacturière nécessite des infrastructures de haut niveau ainsi qu’une main-d’œuvre compétente et disponible au niveau opérationnel.

Patience sur le renouvellement de l’AGOA

L’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) viendra à expiration en septembre 2025. Bien qu’elle ait démontré son importance capitale pour le secteur exportateur mauricien, il faudra faire preuve de patience quant à son renouvellement. «Nous devons être patients sur cette question délicate. Nous comprenons que la nouvelle administration américaine ait d’autres priorités», a expliqué Aadil Ameer Meea face à l’importance de cet accord pour Maurice. Il a indiqué que des discussions avaient été entreprises avec le ministère des Affaires étrangères à ce sujet. «Nous poursuivrons nos efforts de lobbying», a-t-il rassuré.

Révision du recrutement des travailleurs étrangers

Aadil Ameer Meea a annoncé une révision complète du processus de recrutement de la main-d’œuvre étrangère. L’objectif ultime est de mettre en place un système transparent et facile à utiliser afin de délivrer les permis de travail dans un délai réduit, tout en garantissant que des mesures de sécurité appropriées soient en place pour éviter les cas de surexploitation et de trafic humain.

L’Economic Development Board pointé du doigt

Si le secteur manufacturier mauricien souffre, l’Economic Development Board (EDB) semble être l’un des responsables. Selon le ministre, le modèle d’investissement et de promotion pour le secteur manufacturier n’a pas répondu aux attentes. «L’EDB n’a pas réussi à remplir ses responsabilités de manière adéquate et proactive pour faire connaître Maurice comme une base manufacturière compétitive», a-t-il dit. Il regrette également que l’institution se soit plutôt concentrée sur le secteur immobilier et la production de films, au lieu de se concentrer sur l’industrie manufacturière.

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