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Congestion routière
Pourquoi une enquête sur le covoiturage?
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Congestion routière
Pourquoi une enquête sur le covoiturage?
© ANDREY POPOV
Du 2 au 8 janvier 2024, un sondage a été fait à travers les réseaux sociaux par le président de Prévention routière avant tout (PRAT), Alain Jeannot. Ayant pu consulter le rapport, nous vous en présentons quelques points saillants…
La congestion routière est un problème sérieux à Maurice. Nous disposions à juin 2023 de 661 553 véhicules motorisés dont 360 717 voitures. Notre réseau routier est de 2 975 km (Ministry of Finance, 2023). En termes de véhicules motorisés par km de route, nous sommes de loin le numéro un en Afrique, avec 209 véhicules par km de route. Cependant, le problème n’est pas tant la possession de véhicules, qui facilitent le déplacement des citoyens, mais la manière dont nous les utilisons.
Par exemple, lorsque nous nous rendons tous au même endroit et en même temps, en utilisant chacun son propre moyen de transport seul à bord, cela entraîne une énorme densité de véhicules sur la route. Cette pratique solitaire de la conduite d’un véhicule motorisé, plus spécifiquement d’une voiture, est connue comme l’autosolisme. Elle concerne environ 40 % des quelque 120 000 véhicules qui entrent dans la capitale tous les jours.
L’optimisation du nombre de sièges passagers, ne serait-ce que commencer par un passager, pourrait réduire le nombre de véhicules sur la route, et donc soulager la congestion routière. Un des moyens d’optimiser ce nombre de sièges est le covoiturage qui est défini dans la loi française «comme l’utilisation en commun d’un véhicule terrestre à moteur par un conducteur et un ou plusieurs passagers, effectuée à titre non onéreux, excepté le partage des frais, dans le cadre d’un déplacement que le conducteur effectue pour son propre compte». (Bretagne, 2019)
L’impact des embouteillages à Maurice
La congestion routière a une influence néfaste sur l’environnement, la santé publique, l’économie, la santé des entreprises et des institutions et autres usures prématurées des véhicules. Les faits suivants témoignent de quelques aspects :
En 2020 la congestion routière était responsable de Rs 4 Mds de pertes pour l’État mauricien. Dans certaines régions urbaines comme Ébène, Port-Louis et Rose-Hill, le trafic est si dense que la vitesse moyenne est de 12 à 18 km/h aux heures de pointe. (Programme, 2021)
En 2004, le nombre d’heures perdues par an dans le trafic par les motoristes était estimé à 600, ce qui équivaut à 75 journées de travail (Council, 2012). Imaginez la situation présente avec une augmentation de 152 % du parc de véhicules.
Le volume d’émission de dioxyde de carbone attribué au transport routier est estimé à 1,453 giga tonnes (Ministry of Finance, 2023). La congestion routière y contribue de manière significative. 40 % des entreprises sont sévèrement touchées par la congestion routière. Il y a des retards ou absences du personnel et d’autres complications au niveau de la ponctualité des commandes et livraisons à cause de la densité du trafic routier (Council, 2012)
Conclusion
Quoique l’enquête en ligne ne concerne que le covoiturage informel ou le covoitureur est connu du covoituré, comme un voisin ou un collègue de bureau et qu’elle n’implique que les trajets pour se rendre au travail, les résultats sont très encourageants.
Avec l’accessibilité grandissante à un véhicule privé, dont le volume augmente de 4 % par an, il est impératif de s’assurer d’une utilisation durable, économique et judicieuse de cette flotte à travers l’optimisation des sièges passagers et en réduisant les perspectives qu’une bonne partie des véhicules ne se retrouvent pas au même endroit en même temps.
Méthodologie du sondage
Le sondage a été fait pour la période du 2 au 8 janvier 2024. Un questionnaire électronique a été conçu, en langue kreol, sur le site Jotform avec trois questions :
Eski ou dakor amenn dimounn ki ou kone dan ou loto kan ou kondwir pou al travay ?
Si wi, kifer ?
Si non, kifer
Des options sont proposées pour la réponse positive aussi bien que négative. Il y a aussi la possibilité de proposer d’autres raisons/solutions dans un espace prévu à cet effet. Le questionnaire électronique a été ensuite partagé sur les réseaux sociaux Facebook et WhatsApp. L’auteur du projet compte plus de 5 700 followers sur FB et 2 000 contacts WhatsApp. La demande de participation a aussi été postée sur les groupes Facebook qui comptent de nombreux abonnés. Il est estimé que plus de 3 000 personnes ont été touchées. 100 ont répondu, dont 98 questionnaires complétés.
Résultats du sondage
• 85 % se disent favorables à partager leur véhicule avec une personne connue pour se rendre au travail.
• 32 % de ceux-là sont motivés par l’allègement de la congestion routière à laquelle le covoiturage est associé.
• 25 % considèrent le partage des frais de carburant comme une incitation.
• 24 % expliquent leur démarche par un intérêt pour l’environnement.
• 14% veulent le faire pour avoir quelqu’un avec qui converser.
• 5 % sont motivés par d’autres raisons, dont «rendre service» et «aider ceux qui ont besoin d’un transport».
• 15 % n’adhèrent pas à l’idée de partager leur véhicule avec une personne connue pour se rendre au travail.
• 46 % de ceux-là sont refroidis à l’idée d’être régis par l’emploi du temps d’une tierce personne.
• 32 % disent favoriser leur tranquillité durant le trajet.
• 21 % évoquent d’autres raisons comme la propreté de leur véhicule et la proximité des personnes concernées se disant prêts à jouer le jeu seulement avec des personnes de leur cercle.
Eski ou dakor amenn dimounn ki ou kone dan ou loto kan ou kondwir pou al travay?
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