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Ascension jusqu’au camp de base de l’Everest

Praiyass Jugnarain remet ça avec son fils de 16 ans

5 décembre 2023, 18:00

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Praiyass Jugnarain a réussi une deuxième fois l’ascension jusqu’au camp de base de l’Everest, cette fois-ci avec son fils de 16 ans et son ami Lomus Boodhun. Purvesh Jugnarain, 16 ans, a ainsi gravi les sommets, laissant son nom parmi les plus jeunes Africains ayant atteint le camp de base de l’Everest, au Népal. Bravant les difficultés, ils ont escaladé jusqu’au Kala Patthar, qui offre une vue époustouflante sur le sommet de l’Everest. Praiyass Jugnarain nous raconte cette aventure unique.

Le camp de base de l’Everest est l’un des plus beaux treks du Népal. Il est situé à 5 364 mètres d’altitude, au pied de l’Everest, et de là, on peut enfin admirer le toit du monde ! Ce trekking de deux semaines offre une véritable immersion au cœur du pays sherpa, à la rencontre des populations et des cultures locales. Même si le trek jusqu’au camp de base de l’Everest est accessible à tous les sportifs en bonne condition physique, il n’en reste pas moins qu’il est exigeant. Pendant les 14 jours de randonnée, il faut compter au minimum 51 heures de marche, dont une bonne partie au-delà de la barre des 4 500 mètres. Des journées d’acclimatation sont prévues pour éviter de subir le fameux mal des montagnes.

En 2019, alors passionné de trail running, un ami approche Praiyass Jugnarain avec le projet de former un groupe pour partir à l’Everest Base Camp. Sans connaître ce projet, il découvre l’aventure à travers une vidéo sur YouTube. Fasciné, il rejoint le groupe malgré des doutes sur son endurance à cause de l’altitude. Courageux, soutenu par sa famille, il accepte l’invitation. L’année 2020 ne permettant pas le voyage en raison de la pandémie du Covid-19, Praiyass décide de faire l’escalade en solo en octobre 2021. Au sommet, il fait la promesse de revenir avec son fils. Cette année, son fils de 16 ans, Purvesh, accepte l’invitation avec enthousiasme. Quelques démarches administratives plus tard, l’équipe est prête. Son ami, Lomus Boodhun, se joint à leur l’aventure.

«Le périple commence le 28 octobre, passant par Delhi, puis Kathmandu. Le 30 octobre, à deux heures du matin, on quitte Kathmandu pour Lukla. Un changement cette fois-ci : on ne peut pas aller directement à Lukla, nécessitant un ‘road trip’de cinq heures. Un trajet éprouvant psychologiquement à travers des routes dégradées. Cette épreuve physique et mentale est un avantgoût des défis à venir», explique Praiyass Jugnarain. La randonnée commence de Lukla à Phakding, puis de Phakding à Namche Bazaar. Les jours deviennent plus difficiles en montant de 2 600 mètres à 3 500 mètres. Des moments d’acclimatation sont intégrés pour s’adapter à l’altitude. Les conditions de vie dans les lodges rudimentaires sont une expérience nouvelle pour la jeune génération, notamment avec les toilettes asiatiques. «Mon fils a eu beaucoup de problèmes à s’adapter et surtout, pour utiliser des toilettes.»

Le réel défi est l’altitude, l’équipe passant par des températures de -5 à -10 degrés. La région étant pauvre, les produits non-végétaux prennent du temps à être transportés. Ils maintiennent un régime végétarien pour éviter la contamination. L’équipe, fatiguée mentalement, commence à ressentir la fatigue physique. Le système immunitaire diminue et des problèmes respiratoires surviennent à cause de la poussière. «Les randonneurs doivent s’adapter à l’altitude. Impossible de s’entraîner à Maurice, qui est une île»,souligne Praiyass Jugnarain.

L’équipe, bien consciente des risques, a pris une assurance médicale pour une éventuelle évacuation par hélicoptère en cas de problème. Ils évitent les erreurs et suivent les instructions à la lettre, marchant lentement pour permettre au cœur de s’adapter au manque d’oxygène. Selon le randonneur, le moment propice pour l’escalade est début novembre, avec le temps de leur côté. «Nous avons fait l’un des plus beaux treks au monde dans des conditions difficiles», fait-il ressortir.

Purvesh Jugnarain, élève de grade 12 au collège Rabindranath Tagore, raconte que malgré les défis, l’expérience a été incroyable. Les moments spéciaux, comme à Namche Bazaar, restent gravés. «Équipés de sacs à dos, chacun portant à tour de rôle un sac de provisions, on a fait le parcours du trek de 24 kilomètres en huit jours, avec des arrêts à Gorakshep pour se reposer. Les défis physiques, notamment le froid extrême et le manque d’oxygène, sont équilibrés par des moments uniques et des paysages à couper le souffle.» Il exprime sa fierté d’avoir réussi et sa gratitude envers son père pour cette aventure mémorable.

La vue magnifique de Kala Patthar et les rencontres avec la faune locale, notamment le danphe, oiseau national du Népal, ajoutent une dimension unique à cette aventure. Le retour à Lukla, puis à Katmandou, est marqué par la satisfaction d’avoir relevé le défi. Le bain chaud à l’hôtel Nepalaya symbolise la fin d’une aventure intense. Les récits et les souvenirs capturés en photos et vidéos par Purvesh Jugnarain témoignent d’une expérience qui dépasse les simples exploits physiques, devenant un héritage familial précieux.