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Blocage des réseaux sociaux
Pravind Jugnauth abat la carte de la «sécurité nationale»
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Blocage des réseaux sociaux
Pravind Jugnauth abat la carte de la «sécurité nationale»
Le Premier ministre en conférence de presse, encadré de Deepak Balgobin (à g.) et Manish Gobin, vendredi.
Si le Premier ministre (PM) a avoué que c’est bien sa voix qu’on entend sur les bandes sonores mises en ligne par Missie Moustass, il a ajouté qu’il ne peut confirmer les propos. C’est la première fois depuis le 16 septembre 2022, soit il y a plus de deux ans, que le PM animait une conférence de presse et se livrait au jeu de questions-réponses des journalistes. C’était vendredi, pour justifier le blocage de l’accès aux réseaux sociaux Facebook, Tik Tok et You Tube.
Pourquoi ce blocage ? Puis ce rétropédalage hier matin, soit dit en passant ? Selon Pravind Jugnauth, c’est une question de «sécurité nationale». La diffusion de bandes sonores par Missie Moustass le 31 octobre au soir et dans lesquelles on a pu l’entendre lui-même en conversation avec Nayen Koomar Ballah et Sooroojdev Phokeer, est une preuve que son téléphone fixe au Prime Minister’s Office (PMO) était sur écoute. Vu que c’est une secured line, a-t-il expliqué, il a toutes les raisons de penser que tout le pays a été victime d’une attaque cyberterroriste. C’est en tout cas ce qu’a conclu, dit-il, un rapport qui lui a été transmis par «les responsables de la sécurité de notre République». Tout en ajoutant que l’attaque a été effectuée «au niveau local avec la complicité de personnes en dehors du pays».
Pravind Jugnauth n’envisage pas la possibilité que ce soit le téléphone de son interlocuteur, Nayen Koomar Ballah, qui ait pu être mis sur écoute et la conversation captée à travers le téléphone de celui-ci. Pour lui, cet acte de «piratage» de son téléphone fixe au PMO est très grave puisqu’il l’utilise pour parler à des chefs d’Etat étrangers et des avocats. Bien que le PM sortant évoque la possibilité que ses propos aient pu être modifiés par de l’editing – il ne parle plus d’intelligence artificielle (IA) – lui ou les responsables de la sécurité du pays sont convaincus que son téléphone au PMO ou son téléphone personnel, mobile ou fixe sur lequel il a parlé à Phokeer, sont bien sur écoute.
Si l’on comprend bien, le fait que sa secured line ait été piratée justifiait le blocage de certains réseaux sociaux. Cela, même s’il ne confirme pas l’authenticité de ses propos. Une contradiction que ne parviennent pas à comprendre de nombreux internautes d’ailleurs. Suivant son raisonnement, il se peut donc que sa voix ait pu être enregistrée ailleurs que de son bureau, lors d’un meeting ou d’une déclaration à la presse, par exemple. Mais alors, pourquoi parler de cyber-terrorisme ?
En tout cas, pour l’opposition, Pravind Jugnauth a en fait bloqué Facebook, Tik Tok et You Tube, seulement pour que la population ne prenne pas connaissance des dernières bandes sonores de Missie Moustass «où c’est le couple Jugnauth qui tient la vedette». Rappelons que le blocage des vidéos de Moustass avaient avait déjà commencé sur Facebook et TikTok, qui ont banni ses comptes de leurs plateformes, les autorités leur ayant dit que ces bandes-sons représentaient un danger pour la paix sociale. Le problème, c’est qu’on aura beau essayé de lui couper l’herbe sous les pieds, jusqu’ici, Missie Moustass a toujours trouvé le moyen de repousser ailleurs, pour le plus grand bonheur des internautes, qui attendent ses révélations chaque jour avec impatience….
Youtube résiste
Concernant YouTube, il semble que le gouvernement n’ait pas réussi à persuader les responsables de bannir les vidéos de Moustass. Pravind Jugnauth a toutefois affirmé vendredi que le gouvernement est en contact avec cette plateforme mais que cette dernière est prise par les élections américaines. Il n’est pas à écarter que YouTube ne veuille pas suivre les directives du gouvernement sortant. Et ce serait pour cela que l’on ait décidé de bloquer l’accès aux autres réseaux sociaux, où les vidéos reprises de YouTube sont massivement partagées.
«J’agirai»
Les élections auront bien lieu, a tenté de rassurer le PM, tout en ajoutant mystérieusement qu’il veillera à ce que tout se passe comme il faut, sinon «j’agirai».
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