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Enseignement en ligne en cas d’alerte 2

Précipitation et impréparation pour les Grades 9 à 13

22 février 2024, 18:00

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Précipitation et impréparation pour les Grades 9 à 13

Le ministère a émis un communiqué mardi exigeant la mise en place de cours en ligne en cas d’alerte II.

L’enseignement en ligne continue à créer des vagues. Le ministère de l’Éducation a émis un communiqué mardi exigeant la mise en place de cours en ligne en cas d’alerte cyclonique de niveau 2, de fortes pluies ou de pluies torrentielles, ou encore lorsque le ministère décide de fermer les écoles. Cette directive a pris de court bon nombre de responsables d’établissements scolaires et a suscité des réactions mitigées parmi les enseignants. Le délai particulièrement court entre l’annonce et la tenue des cours en ligne pour les Grades 9 à 13, à moins de 24 heures de l’entrée en vigueur de l’alerte II, a semé le chaos et l’exaspération, les écoles, les enseignants et les élèves ne s’y étant pas préparés.

C’est ainsi la première fois que les enseignants sont amenés à travailler pendant la classe 2, nous explique un enseignant d’un collège de l’Est. «C’est embêtant car les élèves ne sont pas dans un état d’esprit où ils veulent se consacrer aux cours. Ils les prennent un peu à la légère, avec la précipitation qu’il y a autour», explique notre interlocuteur. «Nous n’avons eu que moins de 24 heures pour nous préparer», ajoute un autre enseignant, soulignant le manque de préparation tant du côté des enseignants que des élèves.

D’ailleurs, selon Harrish Reedoy, président de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, hier, mercredi, beaucoup d’absences ont été notées dans les classes de Grade 9. «Les Grades de 10 à 13 ont l’habitude de faire des cours en ligne, mais cela a été une première pour le Grade 9. Il est ainsi impératif que, dans le cadre de l’enseignement en ligne, les parents assument aussi leur rôle en s’assurant que leur enfant soit connecté.»

Ce dernier indique que même si le communiqué du ministère n’est sorti que mardi vers midi, les établissements scolaires ont pu faire le nécessaire pour notifier le corps enseignant ainsi que les élèves en général via des groupes WhatsApp. «Les enseignants ont tous été proactifs», soutient Harrish Reedoy. D’ajouter que la formation en ce sens a été dispensée depuis le Covid-19 et qu’elle est mise en application lors d’un cyclone ou en cas de pluie torrentielle, par exemple.

Or, d’autres enseignants à qui nous avons parlé déplorent le fait que le ministère de l’Éducation n’a jamais défini le protocole/type d’enseignement en ligne qu’ils doivent appliquer. «Dans certains collèges d’État, les enseignants envoient des notes et des devoirs par WhatsApp alors que d’autres font des classes par Zoom. Il n’y a pas de spécifications de la part du ministère à ce sujet.» Ils expliquent que dans le cas où les notes et les devoirs sont envoyés, il est difficile de savoir combien d’élèves y ont assisté. Alors que sur Zoom, il y a des interactions et ils peuvent quantifier le nombre de présences.

L’enseignant de l’Est fait ressortir deux points additionnels quant au timing de la circulaire les prévenant qu’il fallait débuter l’enseignement en ligne. Premièrement, le fait que la loi stipule qu’il faut notifier toute personne devant travailler de chez elle 48 heures avant. Mais pas que ! Les équipements pour dispenser ces cours et les recevoir posent un problème. «Les enseignants continuent à demander que les élèves soient mieux équipés puisqu’ils n’ont pas tous un smartphone ou un ordinateur portable. Par exemple, il se peut qu’une famille ait un ordinateur portable et deux enfants au collège. Que faire ?» Résultat, nous dit-on, avec les failles de l’enseignement en ligne, une fois de retour en présentiel, l’enseignant est forcé de refaire les cours pour que tous les élèves soient au même niveau.

Cette décision a engendré la confusion dès les premières lueurs du jour. Les écoles, auparavant fermées en raison des intempéries, n’avaient jamais envisagé de recourir à l’enseignement en ligne et aucune préparation n’avait été faite en ce sens. Les parents, déjà accablés par les perturbations causées par les intempéries, ont été d’autant plus agacés par cette nouvelle directive. «C’est incroyable, après tous les échecs des cours en ligne», déclare un parent manifestement frustré par le manque de clarté et de communication de la part du ministère. «Nous sommes pris au dépourvu à chaque tournant. Comment pouvons-nous garantir la continuité de l’éducation de nos enfants dans de telles circonstances ?»

Pour beaucoup de parents, trouver un équilibre entre leur travail et la garde de leurs enfants est devenu un défi. «Mon employeur s’attend à ce que je sois présent au travail. Mais comment puis-je le faire quand mes enfants sont à la maison, seuls, avec des exigences scolaires soudaines et imprévues ?», s’interroge une mère, qui souligne que les enfants ne peuvent pas être laissés à eux-mêmes.

D’autre part, bien que des directives aient été données pour les élèves des Grades 9 à 13, certains parents déplorent également le manque de considération pour ceux des Grades 7 et 8. «Le ministère semble avoir oublié que le Grade 9 se prépare à partir des Grades 7 et 8. Ces enfants n’ont toujours pas reçu leurs manuels du Mauritius Institute of Education. Quelle solution pour eux ?», souligne un autre parent. Après la diffusion du communiqué hier, le ministère de l’Éducation est resté étrangement silencieux, laissant les écoles et les familles dans l’attente de directives claires quant à la marche à suivre.