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BP 247
Quand des députés mauriciens ont failli être exclus de Westminster en 1992
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BP 247
Quand des députés mauriciens ont failli être exclus de Westminster en 1992

Monsieur le Directeur des publications La Sentinelle Ltd
Monsieur le Directeur,
C’est la déclaration premier ministérielle relative aux déboires de la délégation parlementaire mauricienne lors de la session du Parlement panafricain en Afrique du Sud qui me pousse à vous adresser cette correspondance.
D’emblée, je précise que cela fait 30 ans que je me suis retiré de la politique active et je n’ai, à ce jour, aucune affiliation partisane. Ainsi, je m’en voudrais de m’immiscer dans la polémique au sujet du traitement reçu par des députés mauriciens en Afrique du Sud la semaine dernière. Je souhaite, tout simplement, partager avec vous et vos lecteurs une expérience vécue, pour rafraîchir la mémoire de certains.
Les élections générales du 15 septembre 1991 avaient vu la victoire de l’Alliance MSM-MMM sur le Parti travailliste (PTr) par le score de 57-3. Les dirigeants du PTr se lancèrent alors dans une campagne visant à contester les résultats de la consultation populaire. Ils parlaient d’élections «marday» et de «massive rigging» dans les médias locaux et internationaux.
En 1992, en ma capacité de Deputy Speaker, je participai, en compagnie de feu Rivaltz Quenette, alors Clerk de l’Assemblée nationale, à un séminaire organisé par la Commonwealth Parliamentary Association (CPA) à Londres. Lors d’une session de travail, Winston Peters, alors jeune député néo-zélandais, fit une intervention pour demander l’exclusion de la délégation mauricienne de la salle. Il motivait sa demande en faisant valoir que les élections à Maurice avaient été marquées par des fraudes massives. Le député néo-zélandais avança qu’il en avait été informé par des membres de l’opposition mauricienne.
La délégation mauricienne a protesté et nous avons obtenu une suspension de séance afin de permettre au député britannique Colin Shepherd, président de la session, de consulter les parties concernées. Je dois, ici, rendre hommage à feu Rivaltz Quenette, qui, grâce à son savoir-faire et à sa crédibilité auprès des députés britanniques, put convaincre les dirigeants de la CPA que les allégations d’élections truquées à Maurice étaient infondées. Cela nous évita l’humiliation d’une exclusion de la conférence.
Cependant, en retournant dans la salle pour reprendre les travaux, grande a été notre surprise de trouver feu Joseph Tsang Mang Kin, candidat battu du PTr aux élections de 1991, et feu Siddick Chady, alors député du PTr, déambulant dans les couloirs du Palais de Westminster. Ils faisaient du lobbying pour provoquer l’exclusion de la délégation mauricienne du séminaire au motif d’élections irrégulières à Maurice.
Comme nous avions pu éviter l’humiliation d’une exclusion, nous n’avions pas fait grand cas de l’incident en rentrant à Maurice. Cependant, nous en avions fait mention dans notre rapport de mission, remis au speaker et au Leader of The House de l’époque.
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