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Campagne électorale
Quand la maman et les filles de Pravind Jugnauth «desann lor terin»…
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Campagne électorale
Quand la maman et les filles de Pravind Jugnauth «desann lor terin»…
Il a démarré sa campagne électorale en octobre en préconisant que tout se fasse dans le calme, la discipline et le respect, mais surtout en affirmant, tout comme ses colistiers, qu’il n’y a même pas lieu de faire campagne si ce n’est pour des raisons de formalité, puisque le MSM et ses alliés ont déjà remporté les élections... Raison avancée : le bilan du développement sous le régime du Mouvement socialiste militant (MSM) est suffisamment convaincant pour aboutir à un troisième mandat, car les électeurs voteront naturellement pour la continuité.
Mais la donne a changé et les candidats de Lepep ratissent le terrain depuis plusieurs semaines. Si lui ne fait pas de porte-à-porte, Pravind Jugnauth se fait un devoir de prendre la parole dans des réunions, congrès et autres rassemblements. Fait notable : cette année, alors qu’il briguera les suffrages pour la première fois sans le soutien de son père sir Anerood Jugnauth (SAJ) – qui nous a quittés en 2021 – il peut compter sur le soutien de sa mère, Lady Sarojini Jugnauth, mais également de ses filles…
Dans la soirée du 10 octobre, soit trois jours après le lancement de la campagne électorale de Pravind Jugnauth, Lady Sarojini, qui accompagnait toujours feu SAJ dans ses tournées dans la circonscription n°7 (Piton–Rivière-du-Rempart), est aperçue à des prières aux côtés de son fils ainsi que de Leela Devi Dookun-Luchoomun, Ravi Yerrigadoo et Mahen Jhugroo. Par la suite, une de ses filles, Sonali, se rend à Ste-Croix le 14 octobre, dans la circonscription n°4 et dans la circonscription n°7 le lendemain. Elle marque à nouveau sa présence le 19 octobre au rassemblement de jeunes par l’Alliance Lepep à Quartier-Militaire au n°8, la circonscription de son père.
Dans la soirée du 19 octobre, lors d’un rassemblement nocturne de l’Alliance Lepep à Solférino, dans la circonscription n°15, Lady Sarojini prend la parole. En présence des trois candidats Gilbert Bablee, Yasin Hamuth et Toolsyraj Benydin, elle rappelle les grands projets réalisés par le gouvernement sortant et commente l’accord conclu entre le régime mené par son fils et le gouvernement britannique sur la souveraineté de l’archipel des Chagos. Elle souligne que c’est son époux, SAJ, qui a plaidé en faveur de la cause et que c’est une fierté d’avoir obtenu la souveraineté. «Bientôt, nous irons nous y promener», dit-elle. Elle met également l’accent sur le fait que les personnes âgées peuvent vivre correctement désormais grâce à leur pension et qu’il faut veiller à ce qu’elles ne perdent pas leurs acquis. Il faut donc, selon elle «voter en bloc pour les trois candidats. Ce n’est pas le visage qui compte mais le parti».
Symbole du «Naari Shakti»
Nous sommes le 24 octobre. Le rôle de Lady Sarojini ne se limite pas à s’exprimer en tant que veuve de SAJ ou mère du Premier ministre sortant, mais aussi à symboliser et légitimer la notion de Naari Shakti (NdlR, expression hindi signifiant puissance des femmes) lors des réunions de l’aile féminine du MSM. Elle se retrouve parmi des femmes de tous âges réunies pour soutenir des candidats, presque tous masculins. À l’instar du congrès de l’aile féminine du MSM organisé à cette date à Belle-Mare, dans la circonscription n°9 (Flacq-Bon–Accueil) et qui compte comme candidats Sudheer Maudhoo, Rubesh Doomun et Vijaye Ramchurn. Lady Sarojini prend la parole et revient alors sur le programme électoral de L’Alliance Morisien en 2019, à savoir les 15 mesures phares devant à l’époque être mises en oeuvre sur cinq ans. Or, dit-elle, ces mesures ont été implémentées en trois ans seulement.
Le parti d’abord
Les discours des candidats du n°9 sont toutefois axés sur des mesures nationales telles que les allocations financières et les critiques de l’opposition, plutôt que sur le bilan de développement spécifique à la circonscription. D’ailleurs, dans plusieurs réunions de l’Alliance Lepep au n°9, on entend un candidat et des agents appeler le public à «voter pour [nous] non pas parce que nous sommes candidats, mais parce que c’est le MSM pour lequel vous allez voter. Votez pour nous afin que Pravind Jugnauth puisse demeurer au poste de Premier ministre».
Ce sont des propos similaires que tient Lady Sarojini, invitée surprise de la soirée du 29 octobre au congrès de l’Alliance Lepep au n°10 (Montagne-Blanche–Grande-Rivière-Sud-Est). En présence des trois candidats, Vikram Hurdoyal, Vikesh Sohodeb et Sameer Chitbahal, elle affirme qu’il ne faut pas seulement voter pour les individus mais pour le parti. Parallèlement, les filles du Premier ministre sortant, Sonika et Sonali, sont très engagées sur le terrain. Bien qu’elles ne prennent pas la parole, on les voit faire du porte-à-porte avec des candidats, notamment avec Alexandre Le Blanc, Asant Govind et Dinish Deenoo au n°16 (Vacoas-Floréal).
Pour en revenir à Lady Sarojini, ce n’est pas la première fois cependant qu’on voit la mère du chef du gouvernement intérimaire au front et à fond pour solliciter le soutien politique de la population en faveur de son fils. Même si cette fois, elle est davantage présente. Lors de la campagne électorale de 2019, Lady Sarojini Jugnauth était l’invitée d’honneur du congrès féminin de l’Alliance Morisien à Chateau-Bénarès. Elle avait tenu un discours similaire, demandant à l’électorat de faire le bon choix et de voter pour les trois candidats désignés si la population voulait que Pravind Jugnauth devienne Premier ministre.
Par ailleurs, alors que les révélations de Missie Moustass entraînent une onde de choc et des développements majeurs dans cette campagne électorale, il nous revient, selon des informations obtenues d’une source fiable, qu’alors que la totalité de la population était en proie à une restriction radicale de l’accès aux divers réseaux sociaux, l’une des filles du Premier ministre sortant se trouverait à Dubaï – accédant aisément aux réseaux sociaux – pour parler de la nécessité d’interdire l’accès des citoyens aux réseaux sociaux en raison d’une «cyberattaque terroriste», comme l’a affirmé son père…
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