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Cyclone Belal
Quand la solidarité prime
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Cyclone Belal
Quand la solidarité prime
Que ce soit dans les rues, entre voisins ou au sein des familles, l’entraide s’est manifestée de manière significative.
De nombreux Mauriciens ont fait preuve d’une solidarité remarquable face aux ravages du cyclone Belal. Que ce soit dans les rues, entre voisins ou au sein des familles, l’entraide s’est manifestée de manière significative, avec des volontaires qui restent souvent dans l’ombre. Cette solidarité, saluée par beaucoup en ligne, souligne l’importance d’aider son prochain en difficulté. Après avoir aidé les gens à sortir de leurs véhicules pris par l’eau ou des maisons ainsi que pour le nettoyage, après le cyclone, les volontaires recueillent des dons pour compenser les pertes subies par les personnes touchées par les dégâts.
Outre l’acte héroïque de Pawan Gokool (voir texte plus bas) dans la capitale, d’autres comme Raveesh Ramsurrun, 29 ans, n’ont pas hésité à venir en aide à leurs voisins. Bien que son propre domicile ait été relativement épargné, avec seulement quelques infiltrations d’eau dans la cour, le jeune homme n’a pas hésité à courir chez son voisin dont la maison a été inondée à St-Jean lorsque le mur du cimetière s’est effondré.
«Cela fait plus de vingt ans que j’habite cette rue. Impossible de laisser tomber le voisin dans une telle situation. Cela aurait pu arriver à n’importe qui», déclare-t-il. «Lorsque le mur du cimetière s’est effondré, l’eau a atteint près d’un mètre de hauteur. C’était la panique chez le voisin.» Le banquier décrit la scène déchirante de l’eau boueuse du cimetière envahissant toute la maison. «Les meubles, les vêtements, les appareils… Tout a été abîmé, laissant presque rien derrière. C’est terrible. J’ai aidé à vider la maison et à tout nettoyer. Ceci a apporté du soulagement à la famille. Seule, elle n’aurait pas pu tout faire.»
La solidarité ne s’arrête pas là. Touché par les familles qui ont tout perdu lors de ce cyclone, Avinash Bhamee, entrepreneur, a suspendu tous les travaux de son entreprise depuis samedi dernier. Avec son équipe de vingt personnes, il offre son soutien aux victimes des inondations en mettant à leur disposition ses équipements et la logistique. D’autres groupes, tels que Hilux Lovers MRU, l’ont rejoint dans cette démarche.
Il a commencé par aider les habitants de Vallée-des-Prêtres, de Résidence La Cure et de Sainte-Croix. Après avoir assisté au nettoyage d’une quarantaine de maisons en deux jours et constaté la situation déplorable de ces familles, il a décidé de faire appel aux dons de denrées alimentaires et d’autres articles qui pourraient leur être utiles, mercredi. «Face aux dégâts considérables dans de nombreuses maisons, les habitants ont perdu des biens essentiels, tels que des produits alimentaires, des meubles et des vêtements, parmi d’autres.» Il explique qu’il ne peut rester les bras croisés devant la souffrance de tant de personnes. «Ces gens sont dans la peine. Ils sont en pleurs.»
Dans une première démarche de mobilisation sociale, le Curepipien a pris l’initiative de faire appel à la générosité du public, une première dans son engagement social. Il relate que la solidarité ne s’est pas fait attendre, avec de nombreux particuliers, restaurants, services de restauration rapide et commerces qui l’ont contacté à travers la page Facebook de l’entreprise dont il est le directeur, AAA PAINT Contracting Ltd. «Bien que l’appel initial n’ait pas visé une collecte de fonds spécifique, un numéro a été mis à disposition des donateurs qui souhaitent faire un virement d’argent pour l’achat de produits d’approvisionnement. Et en raison de la perte de réfrigérateurs de ces familles, les produits surgelés sont à éviter par précaution.»
La distribution de ces dons aux familles affectées est prévue pour ce dimanche 21 janvier dans les trois endroits susmentionnés. «Nous avons eu divers dons, notamment des produits alimentaires, tels que du riz, des grains secs, de la farine, du sel, du sucre, des biscuits, de l’eau et du thé, ainsi que des matelas, des lits, des armoires et des vêtements. Étant sur la bonne voie, grâce aux généreux dons des locaux et des Mauriciens à l’étranger également, nous allons pouvoir soulager ces personnes en difficulté.» Souhaitant pouvoir apporter de l’aide à 500 familles en difficulté, Avinash Bhamee vise, entre autres, Bambous et Petite-Rivière.
L’acte héroïque de Pawan Gokool lors des inondations éclair
Capture d’écran de la vidéo montrant Pawan Gokool brisant la vitre du véhicule piégé avec une clé anglaise.
IL n’a pas hésité à mettre la main à la pâte pour sauver des personnes, tout comme l’ont fait de nombreux autres volontaires. Beaucoup de citoyens «ordinaires» ont bravé le danger, le lundi 15 janvier, pour porter secours à des automobilistes piégés dans leur voiture, à Port-Louis, alors qu’ils rentraient chez eux. Parmi les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on retrouve celle où on voit Pawan Gokool. Muni d’une clé anglaise, il a brisé la vitre de la voiture d’un conducteur, piégé par la montée soudaine des eaux. L’automobiliste s’est retrouvé coincé, avec toutes les fonctionnalités bloquées, comme il était à bord d’une voiture électrique. Sans l’intervention rapide de ce jeune homme de 27 ans, l’automobiliste aurait été asphyxié dans sa voiture.
Pawan Gokool, employé d’un avoué dont le bureau se trouve à la Sterling Tower, à Port-Louis, rue La Poudrière, s’apprêtait à rentrer chez lui après l’ordre émis par les autorités de regagner son domicile en raison du cyclone. «Nous sommes descendus au rez-de-chaussée et nous avons constaté que le niveau d’eau montait. Mes collègues et moi avons décidé d’attendre pour nous rendre à la gare et prendre l’autobus. En même temps, nous avons vu des gens qui étaient piégés dans leur voiture. Un de mes collègues est allé chercher une clé anglaise dans le bâtiment et j’ai ainsi brisé la vitre arrière de la voiture de cet homme.» Il ajoute modestement : «Mo priorité ti o mwin li kapav respiré inpé. Mem si li pann resi sorti net, touzour li ti kapav respiré ziska inn resi tir li. So loto inn kontinié alé, divan linn bloké ek enn kolonn. An mem-tan la polis ti pé arivé. Lerla inn resi port li sekour.»
Cet habitant de Congomah relate que, pour lui, ce n’est pas grand-chose. «Monn fer seki kapav.» Le jeune homme explique que c’est la première fois qu’il se retrouve dans une telle situation alors que, lors des flash floods de 2013, il était toujours étudiant. Pawan Gokool a des blessures minimes au bras dues aux éclats de vitres. Il s’est ensuite rendu à l’hôpital pour être ausculté. C’est avec un bandage à la main qu’il a repris le travail mercredi. Saluons tous ces héros qui ont fait preuve de résilience et de solidarité au sein de la communauté, démontrant ainsi la solidarité humaine malgré les circonstances difficiles et dangereuses.
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