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Cinquante-unième rapport annuel de l’«Ombudsman»
Quand l’administration oublie les citoyens
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Cinquante-unième rapport annuel de l’«Ombudsman»
Quand l’administration oublie les citoyens

■ Le 51ᵉ rapport annuel de l’«Ombudsman» a été présenté jeudi.
Le 51ᵉ rapport annuel de l’Ombudsman rappelle que derrière les procédures, il y a des vies en suspens. Il a été présenté le jeudi 10 juillet. Ravi Shankar Sonea, Permanent Secretary à la Human Rights Division, a réaffirmé l’engagement de Maurice à protéger les droits humains ancrés dans la Constitution et les traités internationaux. Il a rappelé la candidature du pays à un siège au Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (2026– 2028), symbole d’une volonté de défendre la dignité humaine «pour tous, partout, en tout temps». «Human rights are the bedrock of a just and equitable society, where the inherent dignity of every person is safeguarded», a-t-il ajouté.
Cependant, le constat de l’Ombudsman, Harry Ganoo, est plus sombre. Citant son homologue maltais, il a rappelé : «Public trust is neither inherited nor permanent – it must be earned and renewed every day.» Il a donné quelques exemples de plaintes, indicatrices des failles et des lacunes des systèmes administratifs du pays: une fonctionnaire handicapée privée de son salaire pendant huit ans ; des irrégularités dans des recrutements jamais corrigées; des détenus étrangers maintenus en préventive pendant plus de trois ans – ce qui coûte plus de Rs 60 millions par an à l’État ; un système d’archives faible face aux demandes, notamment celles des retraités; et des constructions illégales sur des terrains réservés, aggravant les inondations.
«If our recommendations carry no weight, how can we truly be guardians of administrative justice?», a-t-il lancé, car malgré des recommandations claires de l’Ombudsman, beaucoup restent ignorées. Il a rappelé le rôle de son institution : «The Ombudsman is the voice of those who may otherwise have no means to defend their rights.» En un an, près de 1 380 plaintes ont été traitées, dont 71 % ont été résolues, majoritairement à l’amiable. Mais fin juin, 395 dossiers restaient en suspens, soulignant la lenteur de certaines administrations et un déficit d’écoute. Pour Harry Ganoo, ces histoires ne sont pas des anecdotes : elles touchent à la confiance des citoyens envers l’État.
L’Ombudsman a souligné qu’il n’est pas pas là pour critiquer, mais pour rappeler aux institutions leurs devoirs: «Transparency, fairness and accountability are not abstract ideals but binding obligations.»
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Rapport 2023–2024: quelques données clés
Au début de l’exercice (juillet 2023), 696 plaintes étaient en cours, dont 213 contre des institutions bancaires et 483 contre des institutions non-bancaires.
Entre juillet 2023 et juin 2024, le bureau a reçu 684 nouvelles plaintes, portant le total de cas traités à 1 380.
Sur cette période, 985 plaintes ont été résolues, soit un taux de résolution d’environ 71 %.
Au 30 juin 2024, il restait 395 plaintes en cours, dont 97 contre des banques et 298 contre des institutions non-bancaires.
Sur la nature des résolutions :
Dans 3 % des cas, la décision a été en faveur des consommateurs.
Dans 39 %, elle a été en faveur des institutions financières.
Dans 58 % des cas, les plaintes ont été réglées à l’amiable entre les deux parties.
Ces chiffres montrent à la fois l’ampleur du travail accompli (près des trois quarts des cas résolus) mais aussi la lourdeur de certaines procédures, puisqu’environ 30 % des plaintes restent pendantes en fin d’exercice.
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