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Quand le ministre de l’Agro-industrie se plante…

19 juin 2024, 18:00

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Quand le ministre de l’Agro-industrie se plante…

Les réponses du ministre de l’Agro-industrie, le 13 juin, à la Private Notice Question (PNQ) sur la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) sont remplies d’imprécisions, de contradictions et de propos tendancieux, notamment à l’encontre de l’Internal Control Officer (auditeur) licencié injustement.

C’est surtout sur la partie de la PNQ concernant l’auditeur licencié par la MCIA que Mahen Seeruttun s’est planté sur plusieurs points. D’abord, il a dit qu’après avoir été licencié, l’auditeur s’est tourné vers l’Employment RelationsTribunal (ERT) et que «the tribunal gave reason to the management for the dismissal». Alors qu’en vérité, l’ERT a donné raison à l’auditeur. Seeruttun avaitil lu le jugement ou s’est-il contenté de reprendre ce que la MCIA lui aurait dit ? Dans les deux cas, le ministre a induit le Parlement en erreur et s’il l’a été par la MCIA, il devrait demander des comptes à celui qui lui a envoyé cette information. De toute manière, dit Arvin Boolell, le ministre aurait dû vérifier l’information en lisant la décision de l’ERT.

Et lors de la conférence de presse suivant la PNQ, le ministre de l’Agro-industrie répétera cette «erreur» tout en ajoutant que l’ERT a ordonné à la MCIA d’indemniser l’auditeur, sans préciser que c’était au taux punitif ! «La MCIA a obtenu gain de cause mais elle a dû payer ?» fait valoir un homme de loi. Mahen Seeruttun qui a, lors de la même conférence de presse, condamné les propos de Boolell au sujet de RSL Security Services (voir plus bas) en lançant «qu’il est inacceptable que Boolell ait fait des allégations contre des personnes qui ne peuvent pas répondre», a, lui, «condamné» une deuxième fois et injustement le pauvre auditeur licencié par la MCIA. Il affirme ainsi que c’est parce que l’auditeur ne soumettait pas de rapport d’audit qu’on l’a licencié. Or, selon le jugement de l’ERT, c’est une «poor performance» qui était reprochée à l’auditeur. En fait, selon une source au ministère de l’Agro-industrie, l’auditeur avait toujours soumis ses rapports à l’Audit Committee mais ce sont les contenus qui ont déplu en haut lieu. «C’est pour cela qu’aucun détail sur cette poor performance alléguée n’a été présenté en cour», nous dit une source.

Victime devenue coupable

Mahen Seeruttun a ajouté une autre accusation contre l’auditeur : c’est parce que ce dernier ne remettait pas ses rapports à l’Audit Committee qu’il a chômé pendant plusieurs années. Alors qu’un peu plus tôt au Parlement, le même Seeruttun affirmait que l’Audit Committee ne se réunissait pas parce que l’auditeur était suspendu ! Bref, Mahen Seeruttun contredit Seeruttun Mahen.

Et lorsqu’Arvin Boolell a rappelé que dans sa Management Letter (NdlR, le rapport d’audit pour les corps paraétatiques), le bureau de l’Audit a noté que le directeur de la MCIA, Satish Purmessur, GOSK, n’avait pas soumis sa déclaration des avoirs à l’Independent Commission against Corruption (ICAC) depuis 2020, le speaker l’a stoppé, l’accusant de faire du «bashing of public officers». Cependant, le ministre Seeruttun a tenu à répondre, prenant à contrepied le speaker surprotecteur, mais en affirmant que Satish Purmessur l’avait bien fait et que c’est écrit dans le rapport final. Rapport sur lequel Seeruttun s’appuiera plusieurs fois mais sans le déposer à l’Assemblée nationale.

Le speaker n’a rien dit alors que quand il s’agissait de Boolell, il insistait pour que les allégations soient «substantiated», mot qu’il utilise moult fois depuis qu’Alan Ganoo – en donneur de leçons – le lui a appris lundi. Seeruttun, lui, a promis de déposer le rapport plus tard car il ne serait pas prêt. «Plus tard, commente Arvin Boolell, c’est-à-dire après les élections.»

Pour rappel, l’ICAC, maintenant la Financial Crimes Commission ne rend pas publique la déclaration des avoirs des responsables des corps paraétatiques et des compagnies gouvernementales.

Fournisseur de gardiens et de Molnupiravir

Le ministre s’appuiera sur ce même rapport pour contredire Boolell sur les contrats de gardiennage accordé à RSL Security Services, appartenant aux Chuttoo, ceux-là mêmes qui avaient fourni le Molnupiravir à prix gonflé par huit. Selon Seeruttun, le rapport final – qu’il n’a pas déposé – ne mentionne aucune maldonne dans le choix de RSL au coût de Rs 70 M. Seeruttun n’est pas au courant si les Chuttoo sont parentés à Satish Purmessur.