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Réfugiés Sri Lankais à Diego Garcia
Quand les diplomaties britannique et mauricienne compliquent le droit d’asile
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Réfugiés Sri Lankais à Diego Garcia
Quand les diplomaties britannique et mauricienne compliquent le droit d’asile
Les tentes dans lesquelles vivent les demandeurs d’asile à Diego Garcia.
Le sort des demandeurs d’asile sri lankais est compliqué par l’accord entre le gouvernement britannique et Maurice sur la souveraineté des îles Chagos. Bien que les Chagossiens soient autorisés à retourner sur certaines des petites îles de l’archipel, Diego Garcia, où se trouve la base militaire américaine, reste interdite d’accès aux civils pour les 99 prochaines années. Le gouvernement britannique a accepté de prendre en charge ces demandeurs d’asile dans le cadre d’un plan visant à trouver une solution à leur situation. Cependant, cette acceptation n’est pas sans conditions.
Les demandeurs d’asile devront d’abord passer six mois dans un camp en Roumanie, où des «solutions durables» leur seront proposées. Bien que les détails de ces solutions n’aient pas été clarifiés, elles pourraient inclure des propositions de réinstallation dans d’autres pays. Ce transfert concernerait 36 des 56 migrants présents sur Diego Garcia, ainsi que trois autres en traitement médical au Rwanda. Cependant, cette proposition ne fait pas l’unanimité parmi les avocats des demandeurs d’asile, qui attendent toujours un jugement de la Cour suprême du British Indian Ocean Territories (BIOT) après l’audience de septembre.
Le 16 octobre, le gouvernement de Sainte Hélène a annoncé un accord avec le Royaume-Uni pour accueillir tout nouveau demandeur d’asile arrivant sur le BIOT, dont fait partie Diego Garcia. Cependant, cet accord ne concerne pas les 56 demandeurs d’asile tamouls, bloqués sur l’île depuis octobre 2021, et s’appliquerait uniquement aux familles avec des enfants. L’administration britannique du BIOT, sous pression, semble avoir cherché à éviter que Diego Garcia devienne une voie d’accès directe pour les demandeurs d’asile vers le RoyaumeUni, en proposant la Roumanie comme solution de transit. Les avocats de certains des migrants ont déposé un recours devant la justice britannique, plaidant pour une relocalisation immédiate au Royaume-Uni. Le document soumis en cour mentionne que «six mois en détention roumaine causeraient des dommages supplémentaires et évitables», en soulignant que les migrants sont déjà dans un état de vulnérabilité critique, exacerbé par les conditions de vie à Diego Garcia.
À noter que le jugement du tribunal du BIOT est aussi attendu. Pour les réfugiés sri lankais, l’avenir reste incertain. Si certains ont exprimé leur soulagement face à la possibilité d’un transfert temporaire en Roumanie, ils restent néanmoins préoccupés par la durée de leur séjour et les conditions dans lesquelles ils devront vivre.
Alors que Maurice se prépare à reprendre le contrôle des Chagos, les décisions prises par les autorités britanniques risquent de créer de nouvelles tensions diplomatiques, tout en laissant planer des incertitudes sur le sort des migrants concernés. Selon le BIOT, le plan visant à transférer les migrants des Chagos vers la Roumanie a été présenté comme un moyen d’empêcher ces îles de devenir une route migratoire directe vers le Royaume-Uni.
Cependant, les avocats représentant les demandeurs d’asile ont remis en question la pertinence de ce plan, arguant que le transfert imminent des Chagos à la République de Maurice rend cette mesure superflue. En effet, avec la souveraineté des îles sur le point d’être rétrocédée à Maurice, la juridiction britannique sur ces territoires s’efface progressivement, ce qui rendrait peu probable leur utilisation future comme point de transit migratoire vers le Royaume-Uni. Le sort de cette communauté vulnérable, fuyant la violence et l’oppression, repose désormais sur des décisions juridiques et politiques complexes, où la question des droits de l’homme et des obligations internationales demeure centrale.
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