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Ruisseau du Pouce
Quatrième jour de démolition : «Travay pa marse dan Victoria Urban Terminal»
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Ruisseau du Pouce
Quatrième jour de démolition : «Travay pa marse dan Victoria Urban Terminal»
Vingt-sept marchands sommés de quitter le jardin de la Compagnie pour le Victoria Urban Terminal.
«Nou pa pe fer difisil-nou. Zis anvi zot konpran ki sa plas Victoria Urban Terminal-la, li pa korek pou nou. Nou pa bann gran komersan ek travay pa marse laba. Nou pe dimann ki zot met nou kot nou pou travay, non pa kot nou pe al ver nou prop lamor.» Ils sont 27 marchands qui travaillaient jusque-là à l’ombre du jardin de la Compagnie, à Port-Louis, soit à l’angle du ruisseau du Pouce. Mais depuis le mardi soir 3 septembre, leur quotidien s’est écroulé. La raison : les structures qui leurs servaient autrefois de lieux de travail sont en train d’être démolies sur ordre de la municipalité de Port-Louis.
Les intempéries et le danger que représente le ruisseau à chaque grosse averse sont les points avancés par les autorités pour justifier le besoin de reloger ces commerçants. Sauf que les nouvelles conditions ne conviennent pas aux principaux concernés. Ils persistent et signent, affirmant ne pas vouloir faire les difficiles. Leur unique grogne est le lieu choisi par les autorités pour les reloger, soit le Victoria Urban Terminal où se situait l’ancienne gare, en face des Casernes centrales. Selon les commerçants concernés, si au début de ce conflit qui les oppose à la mairie de Port-Louis, ils étaient au total 38 marchands, 11 d’entre eux ont été relogés dans les nouveaux stands qui ont été construits à la gare du Nord, faute de place pour tous les accommoder, leur a-t-on laissé entendre.
Ce jeudi, nous les avons rencontrés, les larmes aux yeux, manches retroussées, et marteau aux mains entre les feuilles de tôles et autres déchets qui jonchent le sol. Ils doivent déguerpir ; le message est clair. Toutefois, ils osent encore espérer car le lord-maire Isoop Nujurally, les aurait, une fois de plus, reçus afin d’écouter leurs doléances. «Le mer finn aksepte zwenn nou ankor ek linn redir li pe atann enn desizion pou dir nou.» De notre côté, nous avons vainement tenté de joindre le lord-maire au téléphone.
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