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Quel compromis politique ?
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Quel compromis politique ?
La forte poussée des partis populistes, particulièrement à droite, est un fait politique marquant de ces derniers temps.
Ce populisme de droite radicale est incarné par divers acteurs en Europe, comme en attestent, outre le Brexit en 2016, les succès récents de ces partis en Italie, en France et en Autriche, mais aussi aux États-Unis.
Pourquoi le populisme émerge autant ? Quels en sont les contours idéologiques ? Peut-on identifier des facteurs explicatifs communs du succès de ce populisme de droite radicale en Europe et en Amérique ? Ce sont autant de questions qui alimentent les chroniques politiques de nos confrères. Selon plusieurs d’entre eux, le développement des droites populistes radicales fait partie d’une évolution structurelle des sociétés contemporaines, sous l’effet de profondes transformations économiques, culturelles et politiques. Désormais de nombreux acteurs populistes occupent une place centrale au sein du jeu politique national, posant un défi croissant à la stabilité des démocraties libérales.
À force de ressasser, ici ou ailleurs, la même rengaine, de chanter la même litanie, de critiquer les mêmes sans faciliter le renouveau, nous risquons surtout d’amplifier le phénomène de rejet envers la chose politique. Les indécis, qui seraient proches des 40 % chez nous, ne solutionnent pas les équations, même quand vient l’heure, chaque cinq ans, d’aller dans l’isoloir. Au contraire, les indécis, ceux qui votent blanc ou qui s’abstiennent, baissent la garde citoyenne et permettent à des populistes de polluer l’espace public réservé au débat et à la réflexion citoyens.
Le phénomène dépasse Maurice, et est bien plus complexe qu’on pourrait le décrire en quelques mots/ formules, ou en quelques mois.
Regardez vers la France, le pays qui avait voté pour le changement, en portant au pouvoir le jeune Macron, qui, souvenez-vous, n’était ni à gauche, ni à droite, mais au centre. Aujourd’hui tout le monde est désillusionné, y compris lui-même, au centre de tout et de rien. Cela fait des mois que des milliers de manifestants martèlent leur rejet d’un «système bloqué depuis plus de cinquante ans». Là-bas comme chez nous, le grand débat national ne débouche toujours pas sur «un compromis démocratique». Et les mots, les manifs, les saccages, ne suffisent plus.
Dans le cadre du Brexit, les politologues dénonçaient «ce piège historique de la démagogie politicienne» – soit les fausses promesses.
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Et concrètement que peut-on reprocher au populisme – ou au discours-politicien-pour-attirer-des-votes? Primo, le populisme a un sacré problème avec la réalité. Il fait avancer des promesses fausses (démagogie) et de fausses hiérarchies et occulte les vraies difficultés. Deuzio, le populisme peut aussi nourrir des passions égoïstes, narcissiques, nationalistes (peur de l’étranger, évocation de la pureté ethnique, suprématie basée sur la couleur de la peau ou la religion), mais pas que. Enfin, le populisme peut s’imposer comme un «style» (une expression d’André Taguieff), plus qu’un projet politique; par exemple un leader gueulard qui affiche sa vulgarité. Bref le populisme, à la Trump ou à la sauce de chez nous, ce sont des leaders authentiques, ou des faux prophètes qui émergent quand le pouvoir piétine, et s’avère incapable de matérialiser ses dires.
À Maurice, en France et en Grande-Bretagne, l’on a réussi à dramatiser les questions politiques comme étant à la fois très graves, très urgentes, et qui seraient très simples à résoudre.
Quand l’on examine ces formes variées de populisme, il faudrait que l’on jette aussi un regard critique sur les médias. Plusieurs médias n’arrivent plus à jouer leur rôle de contre-pouvoir : ils sont devenus au contraire les vecteurs des pouvoirs politiques, leur assurant un relais de taille pour leur communication. Les manifestants en France dénoncent le gros des journalistes parisiens : «Si dans la couverture médiatique de la crise des gilets jaunes, il est criant de voir à quel point une partie des médias est incapable de penser la détresse sociale et humaine qui résulte d’un bilan économique et politique...»
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