Avec le retrait du président démocrate Joe Biden de la course à la Maison Blanche, après une semaine inouïe marquée par la tentative d’assassinat contre son prédécesseur républicain Donald Trump, la vice-présidente Kamala Harris, quasi assurée d’être désignée candidate par son camp, s’est d’ores et déjà lancée dans la bataille électorale. Que signifie tout ce développement pour le scrutin présidentiel du 5 novembre ? Les deux camps devraient-ils repenser leur stratégie de campagne ? Quelles sont les répercussions internationales ? Nad Sivaramen, journaliste et directeur des publications de La Sentinelle Ltd, était l’un des invités de l’émission Washington Forum de VOA Afrique du jeudi 25 juillet, animée par notre compatriote Jacques Aristide, pour aborder ces thèmes.

Alors que Joe Biden faisait déjà face à une pression croissante au sein de son parti pour prouver qu’il est apte à exercer ses fonctions en raison de son âge, les préoccupations quant à sa candidature se sont accrues après sa performance lors du premier débat du 27 juin contre Donald Trump sur la plateforme de CNN, où il a semblé perdre le fil de ses idées et a eu du mal à articuler ses mots.

Nad Sivaramen, qui était à Washington D. C. le dimanche 21 juillet lorsque la décision du retrait du président Biden de la prochaine course à la présidence est tombée, affirme : «Cela a été accueilli avec surprise pour beaucoup, puisque Joe Biden avait maintenu qu’il était en forme, et qu’il pouvait commencer et terminer la bataille contre Donald Trump. À mon avis, les tournants majeurs ont été le débat sur la plateforme de CNN et la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet, qui a transformé ce dernier en une icône d’invincibilité et en un symbole d’immortalité.» D’autre part, la santé de Joe Biden a été un sujet de préoccupation majeur puisqu’il a été testé positif au Covid-19, ce qui a perturbé un événement clé de la campagne qui était censé consolider le soutien des électeurs latinos à un moment crucial de l’élection.

«Beaucoup, y compris les démocrates et ceux à travers le monde, ont salué le courage de Trump après la tentative d’assassinat. Il était évident que Biden ne faisait pas le poids. Vu de l’Afrique et de l’océan Indien, ce n’est pas vraiment une question d’âge car il ne faut pas oublier que Donald Trump est âgé de 78 ans, soit seulement trois ans de moins que son adversaire. C’est une question d’apparence, de force et de vigueur, qui a justifié le remplacement de l’octogénaire Joe Biden par Kamala Harris», souligne Nad Sivaramen.