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Quels objectifs visés par l’intense Ramgoolam-bashing ?
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Quels objectifs visés par l’intense Ramgoolam-bashing ?
Cotomili, coffres-forts, Albion, djembé, Roches-Noires, macarena : les noms de code intrigants et les épithètes injurieuses sont amplifiés avec le soutien actif du mitrailleur nommé Anooj Ramsurrun, le patron de la MBC. Une seule et unique cible est visée. Il s’agit de Navinchandra Ramgoolam, leader du Parti travailliste et Premier ministre de 1995 à 2000 et de 2005 à 2014.
Pour les détracteurs de Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), ce dernier éprouverait un immense complexe d’infériorité par rapport au leader rouge, d’où ses incessantes attaques personnelles sur toutes les estrades disponibles y compris celles des organisations socioculturelles. En effet, tout sépare les deux hommes. Alors que PKJ se contente d’une modeste Golf de quelque 1000 cc. pas même du modèle GTI vraiment puissant, Navin Ramgoolam se plaît au volant d’une Aston Martin DB9, équipée d’un moteur de douze cylindres (V12). La différence ne se résume pas à une question d’argent. Le Sun Trust avec son bâtiment de dix étages et ses millions existait déjà quand la petite Golf fut acquise en 1996.
Rien de comparable entre les deux hommes et il ne s’agit pas seulement du talent à jouer de la guitare ou à la batterie. En effet, alors qu’on associe Navin Ramgoolam davantage à la culture de ‘lafaya’, PKJ est perçu comme un père de famille sans histoire.
Pour les Mauriciens opposés à PKJ et au MSM, les fréquentes attaques personnelles contre Navin Ramgoolam seraient contreproductives car elles susciteraient plutôt des réactions de sympathie envers le leader rouge. Mais PKJ aurait bien calculé sa stratégie car il compte en récolter des dividendes déterminants pour le choix d’un futur Premier ministre. Premier objectif : en s’acharnant contre Navin Ramgoolam à chaque occasion qui se présente, PKJ cherche surtout à demander à son auditoire de faire le contraste entre les deux hommes, entre le père de famille et l’amateur de macarena. Mais il y a aussi d’autres objectifs bien cadrés dans le contexte des élections générales devant être tenues au plus tard mai 2025.
En s’attaquant avec une telle hargne à l’ancien Premier ministre, PKJ cherche aussi à stopper tout mouvement de vire mam auprès de ses propres partisans. En effet, on recueille bien d’indices qu’il existerait un profond mécontentement dans les rangs du MSM surtout dans les régions rurales. Le remaniement ministériel conduit en catastrophe avait pour but d’atténuer des contestations. D’ailleurs, ces derniers jours on assiste à des heurts entre chatwas, avec même le recours à la police pour calmer les ardeurs.
Le message adressé aux mécontents du MSM chercherait surtout à les dissuader d’aller soutenir le Parti travailliste. On sait qu’une composante bouge d’élections en élections entre le Labour et le MSM dépendant des enjeux. Un revirement vers le PTr serait fatal pour le MSM qui n’avait pas réussi à tout enlever dans les régions rurales en 2019. PKJ cherche à dire aux frustrés dans ses propres rangs que cela ne vaudrait pas la peine d’aller soutenir Navin Ramgoolam, un homme à multiples défauts – du moins ce qu’il tente de décrire. Évidemment, un partisan MSM déçu de PKJ ne voterait pas pour Bruneau Laurette ou Roshi Bhadain ou encore Nando Bodha. Son choix logique, c’est Navin Ramgoolam.
Les attaques personnelles sans répit contre le leader travailliste et cela avec le soutien actif de la MBC ont aussi pour but de créer des doutes chez les dirigeants et les partisans du MMM et du PMSD. PKJ croit pouvoir créer une situation où les meneurs de ces deux partis commencent à éprouver des doutes sur la justesse de leurs dirigeants à s’allier à Navin Ramgoolam et à donner à ce dernier et aux Travaillistes la grosse part du gâteau à venir, c’est-à-dire le poste de Premier ministre et une majorité de sièges au Parlement. Le moindre signe de mécontentement à l’intérieur de l’alliance PTr-MMM-PMSD serait fatal à la démarche de l’opposition de ravir le pouvoir au MSM.
Autre aspect de la stratégie anti-Ramgoolam du MSM, c’est tenter de créer du mécontentement à l’intérieur du Parti travailliste, ce qui porterait un rude coup à la prestation même de l’ancien Premier ministre comme leader de l’alliance de l’opposition. On a quand même constaté quelques signes de contestation de la part d’éléments comme Satish Faugoo. Dans le meilleur des cas pour le MSM, il serait souhaitable de voir un mouvement de révolte contre le leadership même de Navin Ramgoolam à la tête du Parti travailliste.
Enfin, parmi les objectifs anti-Ramgoolam concoctés, le plus sinistre serait un conditionnement de l’opinion publique débouchant sur une future action de la toute nouvelle Financial Crimes Commission (FCC). En effet, que dirait-on si la FCC procède à l’arrestation et à la détention de Navin Ramgoolam relativement à l’affaire des coffres-forts, le temps d’une campagne électorale ? Comment fonctionneraient le Parti travailliste et l’alliance PTr-MMM-PMSD pendant que l’aspirant Premier ministre est détenu et que l’actuel Premier ministre tient des meetings publics sur la MBC jusqu’à la veille des élections générales ?
Avec PKJ, ce qui compte vraiment, c’est le résultat. Il l’a démontré en plusieurs occasions. Dans la classe politique mauricienne, PKJ reste l’opérateur le plus productif et le plus efficace et il a déjà mis en branle la machine ravageuse qui lui permettrait de remporter les élections et se maintenir au pouvoir.
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