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Hippisme

Querelle PTP-COIREC : Que va vraiment faire Lee Shim en 2025 ?

25 juillet 2024, 20:00

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Querelle PTP-COIREC : Que va vraiment faire Lee Shim en 2025 ?

Au MTC, certains pensent que l’organisateur historique est le seul à pouvoir sauver les courses mauriciennes.

Il se passe toujours quelque chose avec People’s Turf Plc (PTP) ! Fini les soucis de filigrane avec la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), le dernier feuilleton en date est la relation tendue entre PTP et Côte-d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC). PTP aurait menacé d’enlever son système d’arrosage de la piste du Champ-de-Mars. Qu’en est-il vraiment ? Le brouillard autour de l’industrie hippique se dissipe-t-il à mesure que les élections approchent ? La réunion au sommet entre le président du Mauritius Turf Club (MTC), Gavin Glover, et le Premier ministre sonne-t-elle le glas pour PTP ? Des travaux sont toujours en cours à Petit-Gamin. Pourquoi continuer à investir à Balaclava si rien n’est sûr pour 2025 ? Lee Shim, en plus de son projet à Madagascar, a-t-il un autre tour dans son sac ?

Les relations sont pour le moins tendues entre la COIREC et People’s Turf en ce moment. La compagnie d’État est sans équivoque. PTP n’est pas autorisée à exploiter financièrement le Champ-de-Mars, sauf par l’organisation des courses. Par conséquent, PTP ne peut plus opérer de parking payant ni percevoir la location payée par les commerçants au Champ-de-Mars, et doit en plus payer Rs 10 000, ainsi qu’une somme de Rs 15 000 à la Mauritius Revenue Authority (MRA), pour une licence de vente de boissons alcoolisées.

Une réunion à ce sujet a eu lieu entre la COIREC et PTP mardi après-midi. Le président de l’organisateur des courses, Kamal Tapoosea, et le directeur général adjoint, Amal Luvnish Bhageerutty, ont rencontré des officiels de la COIREC. «La réunion s’est déroulée de manière très cordiale», a résumé Kamal Tapoosea. Nous n’en saurons pas plus sur les négociations et autres demandes de PTP. La COIREC devra au préalable obtenir l’approbation de son conseil d’administration pour valider les négociations en question.

Jean Michel Lee Shim (JMLS) a déclaré : «PTP ne se mêle pas de politique comme certains membres de la COIREC. PTP utilisait l’argent collecté auprès des commerçants et du parking pour assurer le nettoyage du Champ-de-Mars. Ce dernier doit être nettoyé non seulement pendant les 30 journées de courses mais toute l’année sur 365 jours. Je me souviens que le MTC avait le même processus financier pour garantir un nettoyage adéquat du Champ-de-Mars. Pourquoi cela a-t-il changé pour nous ?»

Le magnat des jeux a ajouté que «PTP continuera à maintenir la propreté des lieux même si la compagnie doit finir la saison à genoux». Il se dit toutefois circonspect quant à l’attitude adoptée par la COIREC envers People’s Turf: «Fini dir nou pa pou la lane prosenn. Kifer pe bizin met baton dan nou larou malgre sa?»

Pour le patron de PTP, «si la COIREC maintient sa décision, elle devrait peut-être envisager de nettoyer elle-même le Champ-de-Mars, étant donné qu’elle encaisse l’argent des commerçants ainsi que nos Rs 250 000 de location par semaine».

Comment expliquer ce changement de comportement envers PTP, qui jusqu’ici avait le soutien indéfectible de la COIREC, une entité satellite du pouvoir en place ? JMLS n’a pas voulu s’aventurer à répondre à cette question. Cela dit, on pourrait comprendre que Lee Shim et PTP sont devenus des boulets pour le pouvoir en place. L’alliance qui se dessine entre le PMSD et le MSM pencherait beaucoup dans la balance. «Xavier-Luc Duval trouve que le Champ-de-Mars est un bidonville. Le PMSD souhaite que le MSM abandonne son prétendu bailleur de fonds au profit de son propre bailleur de fonds proche du MTC, afin de faciliter le retour du MTC par la grande porte», déclare un observateur.

Le PMSD plaide en faveur d’une intervention de l’État sous forme de prêt au MTC. «Comment le MSM pourrait-il céder et injecter de l’argent dans les comptes du MTC alors que Jean Michel Lee Shim injecte son propre argent ?», se demandent certains partisans de PTP. Une faction proche du MTC affirme pour sa part que «le sport favori des Mauriciens doit être sauvé à tout prix et le MTC reste le seul à pouvoir relever le défi de ramener les gens au Champ-de-Mars et ainsi faire gagner des votes». Quoi qu’il en soit, des rencontres ont eu lieu entre le Premier ministre et le président du MTC. Les conditions de ce retour ont forcément été abordées par Gavin Glover.

Si ce retour potentiel pouvait entraîner un afflux de votes en faveur du MSM et de son éventuel allié, le PMSD, du moins si cette promesse figure dans le manifeste de la nouvelle alliance, il faut tout de même se demander si Pravid Jugnauth cédera en faveur d’un MTC dont plusieurs membres ont déjà montré leur couleur politique en faveur de l’opposition. «Bien évidemment, en cas de victoire de l’opposition, la question ne se pose pas. Le MTC pourrait revenir dans des conditions peut-être même plus faciles», est-il mentionné.

Jean Michel Lee Shim semble avoir fait le deuil de l’arrêt de sa compagnie en 2025. S’il se dit prêt à aider le MTC, notamment en apportant les 250 chevaux qui courent sous Global Equestrian Ltd (GEL), il a également indiqué qu’il pouvait tout aussi bien se retirer si on ne le désire pas. «Si pa le gagn zafer ar mwa, be mo ava rest dan mo lakaz trankil.» Qu’en est-il du système d’arrosage de Rs 6 millions sur la piste du Champ-de-Mars ? Va-t-il être retiré ? «On ne va rien enlever ! Il faut arrêter les spéculations et cesser de diaboliser PTP», martèle JMLS.

Si les employés de PTP comptaient sur le génie de JMLS pour assurer leur avenir, surtout au lendemain de l’annonce de l’arrêt de ses activités au Champ-de-Mars, la perspective de perte d’emploi qui se profile à l’horizon les inquiète au plus haut point. Le projet à Madagascar pourrait être leur planche de salut. Il n’est un secret pour personne que Lee Shim aurait déjà entamé des pourparlers avec L’Autorité hippique pour les courses et l’élevage de chevaux à Madagascar (AHCEL). Des employés de PTP, des jockeys, des palefreniers et bien sûr des chevaux mauriciens pourraient être envoyés dans la Grande île dès 2025. Par ailleurs, le projet de ferme de chevaux à Madagascar est également d’actualité. À noter que JMLS possède déjà deux haras en Afrique du Sud.

Il y a aussi l’option Petit-Gamin. «Les investissements à Balaclava par Lee Shim n’ont pas cessé malgré les contrecoups du pouvoir en place», a indiqué un proche de JMLS. La piste en gazon est presque prête. Le milliardaire rêve d’y organiser des courses bien que l’infrastructure soit avant tout un centre d’entraînement. «Faire des courses sans pari et émuler Dubaï», a déclaré un responsable de GEL. Utopique pour certains mais possible pour d’autres. «Arrêtons de parler de n’importe quoi ! Pou fer lekours laba me pou fer betting dan so bann agens SMS Pariaz ek PMU partou», argue-t-on. Ce qui nécessiterait inévitablement le déplacement de la logistique et du personnel du Champ-de-Mars à Balaclava.