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Rugby

Questions à Kevin Venkiah : «Maurice a les capacités de figurer dans le Top 5 ou 6 africain»

26 juillet 2024, 20:00

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Questions à Kevin Venkiah : «Maurice a les capacités de figurer dans le Top 5 ou 6 africain»

Kevin Venkiah, président de la Mauritius Rugby Federation.

La 2e édition du Ciel & Total Energies Mauritius 7’s, tenue sur deux week-ends au Labourdonnais Sports Club (29-30 juin et 6-7 juillet), a été une réussite sur toute la ligne. Kevin Venkiah, président de la Mauritius Rugby Federation (MRF), revient sur cet événement avec un sentiment de fierté et de satisfaction.

La 2e édition du Mauritius 7’s fut de haute facture…

Ça a effectivement été un succès. Que ce soit sur le plan organisationnel ou sportif. Vous vous rendez compte, avoir l’Afrique du Sud, le Kenya, qualifiés olympiques et deux nations figurant parmi les meilleures mondiales du rugby à sept, dans un tournoi à Maurice, c’est tout juste fantastique. Les autres nations ont aussi beaucoup contribué à faire du Mauritius 7’s un tournoi de haut niveau. Le public, d’ici et d’ailleurs, puisque la compétition était retransmise sur des chaînes internationales, s’est régalé. Tout cela n’aurait cependant pas été possible sans l’engagement des membres de la fédération, celui de nos partenaires. Mais aussi les officiels, les arbitres, les ball boys, les agents de sécurité, les journalistes, les membres du public, etc. Du fond du cœur, je les remercie. Le succès de la 2e édition du Mauritius 7’s porte leur empreinte à tous.

Le défi était de taille d’autant plus que la compétition était étendue sur deux week-ends, ce qui était également une première dans l’histoire de la Coupe d’Afrique…

On a, à la MRF, une équipe soudée, dévouée. Et aussi l’avantage d’être soutenu par des partenaires engagés. Cela dit, ce n’est pas la première fois que l’on organise des événements de ce genre. Le succès est aussi le fruit des remises en ques- tions. Après chaque événement, on procède à un examen pour voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché pour apporter les ajustements nécessaires et au final, pouvoir présenter un prochain «produit» amélioré. Je ne vous cacherai pas qu’il y avait des petits manquements lors du 1er week-end de compétition, le 29-30 juin, on s’est concerté pour trouver et apporter les solutions.

Sur le plan sportif, cela n’a pas été aussi évident. Beaucoup d’équipes, dont la nôtre, se sont retrouvées avec un effectif amoindri lors du 2e week-end car il y a eu pas mal de blessés. On doit envoyer un rapport à World Rugby prochainement et on y fera mention. La santé des joueurs est quelque chose que l’on ne peut négliger ou ignorer.

Sinon, à travers l’organisation régulière et de qualité de ces tournois continentaux, la MRF est en train de s’affirmer comme un contributeur au concept de tourisme sportif…

Apporter notre part au développement économique de notre pays à travers notre sport a toujours été notre souhait. En effet, à chaque tournoi continental que nous avons organisé, dont les deux éditions du Mauritius 7’s, pas mal de délégations sont venues avec un certain nombre de leurs supporters. Ce qui bénéficie à notre industrie touristique. Je pense que nous allons, pour l’année prochaine, nous pencher sur l’élabora- tion d’un «package» qui encouragera encore plus la venue des supporters.

«L’année prochaine»… Donc, cela veut dire que nous aurons une 3e édition du Mauritius 7’s ?

En principe, oui. Mais, j’en aurai la confirmation prochainement. Je pars mercredi (NdlR : le mercredi 24 juillet) en Ouganda pour assister à l’assemblée générale de Rugby Afrique, prévue pour le samedi 27. La tenue de la 3e édition du Mauritius 7’s devrait y être validée. Je vais plaider pour que le Mauritius 7’s devienne un événement annuel et incontournable dans le calendrier du rugby africain.

Vous parlez souvent de votre rêve d’accueillir une manche de la World Series chez nous…

Je le chéris toujours même si je crois que, valeur du jour, la tenue d’une manche de la World Rugby Sevens Challenger Series est plus jouable. Le succès du Mauritius 7’s ne peut que jouer en notre faveur.

Justement, comment avez-vous trouvé la performance de notre sélection nationale au Mau- ritius 7’s ?

On a définitivement passé un cap. Et je ne suis pas le seul à l’affirmer. Plusieurs observateurs partagent cet avis. Notre présence en quarts lors du 1er week-end en est la preuve. En plus, il faut souligner qu’on est un petit pays avec seulement 1 200 licenciés. Un nombre insignifiant comparé aux grandes nations africaines.

Voilà pourquoi le fait d’organiser des tournois du genre Mauritius 7’s est important, car il permet à nos lo- caux de se frotter aux grosses nations du rugby continental et cela ne peut que bénéficier à nos joueurs et à notre rugby. Je crois fortement que l’on est capable de se hisser dans le Top 5 ou 6 continental.

Le programme de haut ni-veau conçu à l’arrivée de Jean-Baptiste Gobelet en 2018 porte donc ses fruits ?

À n’en point douter. Cela se voit sur les performances collectives. Mais aussi sur le plan individuel. Prenons l’exemple de Noah Gokhool, un jeune de Bel-Ombre qui a suivi notre programme et qui aujourd’hui signe un contrat avec l’équipe professionnelle de Biarritz. Notre objectif, c’est ça aussi. De pouvoir sortir des pépites. Et de faire en sorte que le rugby soit une porte ouvrant sur l’inclusion. Le meilleur est, à mon avis, à venir. De plus en plus de jeunes s’intéressent au rugby, que ce soit chez nous ou à Rodrigues. Je suis convaincu qu’avec les programmes que l’on a mis en place, on aura beaucoup plus de jeunes comme Noah Gokhool, c’est-à-dire qui évolueront en pro.

L’avenir s’annonce donc brillant selon vous ?

Définitivement. Vous savez, la progression que l’on a connue a fait que de plus en plus de Mauriciens, se trouvant dans différentes parties du monde, prennent contact avec nous, émettant le souhait de porter le maillot de l’équipe nationale. A côté, il y a, comme je vous l’ai dit, nos joueurs locaux qui haussent, de plus en plus, leur niveau grâce à nos programmes de formation et de développement. Cette évolution ne concerne pas que les garçons, on le voit chez les filles aussi. Je suis optimiste quant à l’avenir.