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Post-Belal

Ram Dhurmea contredit Husnoo et le PM

18 janvier 2024, 14:00

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Ram Dhurmea contredit Husnoo et le PM

L’ex-directeur de la météo affirme dans une lettre qu’il n’a jamais démissionné et qu’il ne veut pas être un bouc émissaire. De plus, le brief sur Belal, déposé par Anwar Husnoo au Conseil des ministres, prouve qu’il était au courant dès vendredi de l’imminence du danger que représentait le cyclone.

L’express se demandait hier si Ram Dhurmea n’est pas le bouc émissaire dans la mauvaise gestion du cyclone Belal. La déclaration d’Anwar Husnoo et celle de Pravind Jugnauth après la tempête n’ont d’ailleurs pas convaincu grand monde. Lorsque les deux ont annoncé la «démission» de Ram Dhurmea, il manquait de la cohérence et de la sincérité dans la phrase. Le Premier ministre (PM) a dit qu’il venait d’apprendre la démission de l’ex-directeur des Mauritius Meteorological Services (MMS) sans dire si Ram Dhurmea était responsable de la mauvaise communication concernant le cyclone, ni si ce dernier était d’accord, comme l’a fait Husnoo, d’en prendre la responsabilité.

Hier matin, Sunday Times a publié la lettre que Ram Dhurmea a adressée, le 16 janvier, à Premode Neerunjun, le secrétaire au Prime Minister’s Office (PMO), dans laquelle il confirme qu’il a bien été la tête de turc dans l’affaire Belal (voir fac-similé). «I was instructed to step down against my will.» Mais, il y a plus. L’ex-directeur ou toujours directeur de MMS déclare qu’il n’était pas au courant qu’il avait démissionné ! Il soutient qu’il ne l’a jamais fait ni accepté de «step down». Il explique qu’il a juste été invité, le 15 janvier, à se retirer temporairement de son poste, le temps pour le PMO ou le ministère de Husnoo d’enquêter pour savoir si, lui, Dhurmea avait bien suivi les procédures, et avait promptement émis et avec précision les avis météorologiques.

«Sa, bann-la kipé dir, pas mwa»

Ram Dhurmea souligne aussi qu’il a toujours communiqué avec la presse. On se rappelle qu’il avait déclaré – certes, à un seul titre de presse – que l’alerte 1 allait être maintenue, prenant à contre-pied Anwar Husnoo qui, lui, avait affirmé que l’alerte 1 pourrait être enlevée. On a appris dans Le Défi d’hier que Dhurmea, interrogé sur si l’alerte 1 allait être enlevée, leur avait répondu : «Sa, bann-la kipé dir, pas mwa», «bann la» se référant probablement à ces messieurs les ministres. Rappelant malicieusement les paroles de Pravind Jugnauth, «everyone should take his responsibilty», Dhurmea déclare qu’il ne veut pas être le bouc émissaire «just to ease tension and manage public opinion». Et d’affirmer qu’il a suivi toutes les procédures et fait son travail diligemment. Il demande enfin que cette enquête se fasse en deux jours pour qu’il puisse reprendre son poste. Car il rappelle à Premode Neerunjun que les bulletins émis sont déjà disponibles pour être reconsultés si nécessaire.

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Cependant, à lire les bulletins cycloniques, on constate qu’ils n’ont pas suivi les évolutions de Belal, contrairement à ce qu’Afzal Goodur par exemple, a publié. Les bulletins ne sont pas signés mais contiennent l’en-tête de MMS. Ram Dhurmea ne dit pas dans sa lettre que les bulletins ne sont pas de lui. La question qui se pose : qui a décidé de la teneur et de l’heure de l’émission de ces bulletins ?

Le brief accablant

Le communiqué du Conseil des ministres du 12 janvier ne parle même pas du cyclone Belal, ce qui démontre le peu d’importance accordée par nos ministres à ce dangereux cyclone qui rôdait pourtant dans nos régions. Encore plus incroyable, le Conseil des ministres a bien pris connaissance d’un brief sur Belal et qui vient d’être rendu public. Au paragraphe 2, on peut lire que le ministre Husnoo était au courant, dès vendredi, que Belal sera «very close» de Maurice le lundi 15.

Au paragraphe 3, Husnoo prédit que Belal passera soit très près soit carrément sur notre île. Au paragraphe 6, il est prévu que l’alerte 1 sera émise dès samedi à 10 heures, l’alerte 2 dimanche à 10 heures, l’alerte 3 lundi à 4 heures, et l’alerte 4 lundi après-midi. En réalité, l’alerte 1 a été émise dimanche à 22 heures, l’alerte 2 lundi à 10 heures, l’alerte 3 lundi à 16 heures, et l’alerte 4 mardi à une heure du matin. Soit avec un retard de 36 heures pour l’alerte 1, de 24 heures pour l’alerte 2, de 12 heures pour l’alerte 3, et d’environ 12 heures pour l’alerte 4. En fait, les prévisions de l’intensité et de la trajectoire du cyclone ne sont pas très différentes de la réalité. Toutefois, les alertes ont été considérablement retardées. Pourquoi ? En tout cas, Husnoo n’a pas respecté les prévisions qu’il a lui-même déposées vendredi. Ou est-ce quelqu’un d’autre qui a influencé à son tour Husnoo ? À noter que dans le brief, aucune mention n’est faite de pluies torrentielles qui ont causé le plus de pertes. Pourtant, tout le monde pouvait voir les énormes nuages accompagnant Belal.