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«Environment Bill» voté

Ramano remet les pendules à l’heure

16 mai 2024, 12:30

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Ramano remet les pendules à l’heure

L’Environment Bill a été voté avec des amendements mardi soir au Parlement. Ce projet de loi qualifié d’ «historique» par le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, intervient à un moment où, a-t-il dit, le monde fait face à une triple crise planétaire qui est le changement climatique, la perte de la biodiversité et l’environnement polluant.

Lors de son summing up qui a duré près d’une heure, le ministre a remis les pendules à l’heure à cause d’un «certain nombre de points de contention perçus, dont bon nombre ne sont pas pertinents pour le projet de loi sur l’environnement». Clarifiant le contentieux sur le Strategic Environmental Assessment (SEA), il a avancé que le gouvernement s’engage à montrer l’exemple en évaluant les impacts environnementaux de certaines de ses principales politiques et de ses programmes sectoriels. De plus, il a déclaré que la «bétonisation» est intégrée dans la planification et indique qu’entre autres, «les plans et programmes dans les secteurs de la pêche, de l’énergie, de l’industrie, des transports, de la gestion des déchets, de la gestion de l’eau, du tourisme, des développements immobiliers et du ravitaillement en carburant dans le port» permettront de mieux prendre en compte ce sujet dans le cadre législatif du pays. Il a également fait ressortir que les projets de développement immobilier et des Smart Cities seront aussi soumis aux exigences du SEA.

Concernant les délimitations dans la loi pour les projets de logement de moins de 50 unités ne nécessitant pas de permis d’ Environmental Impact Assessment (EIA), Kavy Ramano a souligné qu’il a le pouvoir de déclarer une activité susceptible d’avoir un impact sur l’environnement «en raison de sa nature, de sa portée, de son ampleur et de son emplacement sensible, comme une entreprise nécessitant un EIA ou une approbation du Preliminary Environmental Report». Il a avancé que les projets de logement et les appartements de 30 à 50 unités situés à moins d’un kilomètre de la ligne de haute mer devront désormais présenter un rapport environnemental préliminaire.

Maurice Île Durable : Raison de son démantèlement

Le summing up a aussi été une opportunité pour Kavy Ramano d’expliquer le démantèlement du projet Maurice Île Durable en 2015. Citant deux articles de l’express, – Maurice Île Durable : Deux ans après, le Pr de Rosnay déplore le manque de volonté politique de novembre 2021 et Constat d’échec du projet MID : l’Espoir est-il permis ? paru en mai 2014 –, il a soutenu que le gouvernement n’avait d’autre choix que de démanteler ce projet à cause de ses «résultats médiocres».

Marée noire et leçon apprise

Les incidents du MV Wakashio, mais aussi de ceux impliquant les navires MV Angel et MV Benita, responsables de déversements dans nos eaux territoriales, a dit le ministre de l’Environnement, ont été pleinement intégrés lors de l’élaboration des dispositions de ce projet de loi. De ce fait, il a soutenu que parmi les leçons apprises, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour engager des procédures visant à restreindre l’accès des navires à des zones sensibles spécifiques autour de Maurice et de Rodrigues, communément appelées Areas To Be Avoided. Ces zones contribueront à réduire les risques d’incidents et d’accidents maritimes tout en établissant une barrière de sécurité entre les voies de navigation et les côtes de la République de Maurice. Répondant aux critiques d’Osman Mahomed au sujet d’un manque de coopération internationale en cas d’une marée noire, Kavy Ramano a rappelé que le projet de loi comporte une clause entière dédiée aux demandes d’aide internationale en cas de catastrophe.

Une nouvelle loi «antigaspillage»

En vue d’éviter le gaspillage, le ministre a déclaré que son ministère est sur le point d’achever un programme de soutien avec l’Union européenne d’un montant de EUR 3,5 millions. À travers ce programme, cette dernière soutiendra Maurice dans la mise en œuvre de mesures transversales qui incluront la formulation d’une législation dédiée à l’économie circulaire, soit une loi «antigaspillage».

Manque d’intérêt du MMM dans l’hémicycle

Déplorant qu’un seul membre de l’opposition, à savoir Osman Mahomed du Parti travailliste, le seul à commenter le projet de loi au Parlement mardi, Kavy Ramano a été également critique envers le Mouvement militant mauricien (MMM). Des membres de ce parti, selon lui, n’ont pas contribué au projet de loi, mais ont limité leur contribution à «une conférence de presse» alors que ce projet de loi est «important pour la survie du pays et de l’humanité qui fait face aujourd’hui à des crises sans précédent au niveau environnemental».