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Face à des allégations
Ranjiv Woochit salue le professionnalisme policier mais déplore «le rôle infect de la MBC»
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Face à des allégations
Ranjiv Woochit salue le professionnalisme policier mais déplore «le rôle infect de la MBC»
Ranjiv Woochit.
Le député du Parti travailliste (PTr) Ranjiv Woochit, directeur d’Eastern Mix, entreprise ayant commandé la pompe à béton transportée par le poids lourd qui a percuté et détruit un tronçon de la passerelle de Roche-Bois samedi dernier, a été accusé par un habitant de Triolet d’avoir proféré des menaces contre lui. Grâce à des images des caméras se trouvant dans son bureau, Ranjiv Woochit a pu prouver son innocence. Dans son reportage sur cet accident, la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) avait relayé des informations «erronées», qui auraient pu faire attribuer une part de responsabilité dans cet accident à la famille Woochit. Dans l’interview qui suit, le député rouge balaie ces allégations d’un revers de main et affirme que même s’il n’a aucun reproche à faire à la police, qui s’est montrée professionnelle, il s’interroge sur le rôle de la MBC qui est sous «contrôle absolu du gouvernement».
Le 24 février peut être qualifié de samedi noir pour vous et votre famille. Il y a d’abord eu des menaces contre votre personne et dans l’après-midi, le camion transportant la pompe à béton que votre entreprise avait commandée, a percuté et détruit un tronçon de la passerelle de Roche-Bois. Parlez-nous d’abord des allégations contre vous.
Ces allégations ont été portées contre moi par Satish Maghoo, un habitant de 7e Mille, Triolet. C’est quelqu’un que je connais très bien et qui m’a aidé lors de la campagne électorale de 2019. Il y a environ deux ans, il est venu me voir pour solliciter mon aide. Il m’a confié qu’il est propriétaire d’un terrain qu’il avait besoin de le combler avant de le mettre en vente. Une fois le terrain vendu, il allait rembourser la compagnie pour les travaux de comblement effectués. Il a donc fait des arrangements pour que je lui fournisse des matériaux de comblement, notamment un type de terre précis, des grabeaux et du rock dust. J’ai accédé à sa demande et au final, la compagnie lui a livré des matériaux d’une valeur de Rs 975 000. Quand les travaux de comblement ont été terminés, il est soit venu dans mon bureau ou m’a téléphoné pour me dire qu’il avait des difficultés à vendre ledit terrain mais il m’a assuré qu’une fois qu’il aurait trouvé un client, il rembourserait ses dettes.
Vous avez dû attendre combien de temps ?
Près de deux ans. Il y a environ trois semaines, il est venu à mon bureau et je lui ai fait comprendre qu’il y a un manque à gagner dans les caisses de la compagnie et qu’un rapport d’audit interne en a fait état. Je lui ai demandé de rembourser la somme due au plus vite. Il m’a à nouveau donné l’assurance qu’il ferait le nécessaire. Le samedi 17 février, il est venu me voir et m’a demandé si je pouvais lui accorder une ristourne. Chose que j’ai accepté. Deux jours après, son épouse est venue me voir et elle m’a demandé une aide financière pour des raisons familiales que je ne souhaite pas étaler en public.
Qu’est-ce qui s’est passé entre les lundi 19 et samedi 24 février, jour où vous avez appris qu’il y a une allégation de menaces que vous auriez proférées ?
Effectivement, samedi matin, la police de Trou-aux-Biches m’a appelé pour m’informer qu’il y avait une allégation contre moi comme quoi, j’aurais proféré des menaces contre Satish Maghoo. J’ai demandé aux policiers de me laisser un peu de temps mais ils m’ont dit que c’était urgent et qu’ils étaient disposés à venir prendre ma déposition à mon bureau. Les policiers sont arrivés dans les minutes qui suivent et m’ont informé des allégations portées contre moi, notamment que j’ai menacé Satish Maghoo en lui disant que «Mo b.. toi kout bal». Les policiers m’ont dit que c’était des allégations sérieuses et m’ont demandé de les accompagner au bureau de la Criminal Investigation Division de Pamplemousses. Entretemps, j’ai appelé mon homme de loi, Me Shakeel Mohamed, qui a pu parler aux policiers. J’ai réclamé un petit délai pour obtenir des images des caméras installées dans mon bureau. Grâce à elles, j’ai pu montrer où je me trouvais à l’heure où Satish Maghoo m’accusait d’avoir proféré des menaces contre lui. J’étais tout simplement à mon bureau alors que selon mon accusateur, ces menaces ont été proférées à l’entrée de l’entreprise. Les images des caméras de mon bureau ont totalement contredit les allégations de mon accusateur.
Vous vous êtes rendu à Pamplemousses quand même ?
Oui. C’est là-bas que j’ai prouvé mon innocence en montrant aux policiers les images des caméras de mon bureau. Il y a aussi une autre allégation concernant la vente d’un terrain. Je peux prouver qu’à aucun moment, ni la compagnie ni moi n’avons eu aucun deal avec Satish Maghoo pour une quelconque vente de terrain. Je n’en dirai pas plus pour le moment mais je dévoilerai tout en temps et lieu. Et je m’abstiendrai aussi de faire des commentaires sur cette personne, qui est connue par un grand nombre d’habitants de Triolet.
Il n’y a donc plus d’accusations contre vous ?
Évidemment que non. Je suis un homme libre et cela depuis samedi. Néanmoins, j’ai dû rentrer chez moi avec des policiers qui ont voulu effectuer une fouille pour savoir si je possédais une arme à feu. Rien de ce genre n’a été trouvé chez moi. Je dois saluer le professionnalisme de la police. Mais j’ai été intrigué de la présence de journalistes de la MBC à Pamplemousses. Sans doute, qu’ils ont reçu des ordres de me filmer, menottes aux poignets. Mais devant la tournure des évènements, ils sont repartis bredouilles. Je déplore la façon de faire de la MBC également dans sa couverture de l’accident du samedi 24 février à Roche-Bois.
Qu’a fait la MBC ?
Je sais bien que de nombreux Mauriciens préféraient regarder le match de football opposant Liverpool à Chelsea, dimanche dernier, que de suivre la MBC et ses bulletins d’informations. Mais dans ses bulletins d’informations, la MBC a voulu faire croire que c’est la compagnie Eastern Mix, dont un des directeurs est mon frère Vikash, qui était concernée par cet accident. Mon frère a eu l’occasion de fournir des explications à la presse mais la MBC, bien que convoquée à cette conférence de presse, n’a rien rapporté comme précision par rapport à la non-implication de notre compagnie dans ce malheureux accident. Il y a eu un accident et comme tout le monde, notre famille est soulagée qu’il n’y ait pas eu de mort ou de blessés. Il y a une enquête en cours mais la MBC a trouvé moyen de souligner le nom de la compagnie et préciser le nom du directeur dans son reportage. C’était des informations erronées. La MBC joue un rôle infect. Comment notre compagnie pourraitelle être impliquée dans cet accident quand elle a eu affaire à un courtier et que c’est ce dernier qui a choisi le transporteur de cette pompe à béton ? C’est de l’affabulation d’un corps parapublic, qui est clairement sous le contrôle absolu du gouvernement.
Avez-vous demandé à la MBC d’apporter un rectificatif ?
Oui. Mais nous n’avons rien vu jusqu’ici. Nous attendons et si nous ne voyons toujours rien de ce côté-là, nous allons recourir à la justice. Laissez-moi ajouter que durant la semaine, je me suis rendu au Central Crime Investigation Department pour faire une déposition contre un internaute, qui passe son temps à défendre le gouvernement. Il a fait plusieurs allégations que je considère fausses contre la famille Woochit et j’espère que la police mènera bien son enquête. Et que tout comme elle m’a convoqué dans ses locaux, elle fasse de même avec cet homme.
Pensez-vous qu’il s’agisse d’une tentative de représailles contre la famille Woochit ?
Comment pourrais-je penser autrement après ce qui s’est passé récemment ? Oui, je le redis: dans mon cas, la police a bien agi. Mais je me demande encore qui a demandé aux journalistes de la MBC d’être présents au CID de Pamplemousses ?
Vous êtes député de la circonscription Pamplemousses-Triolet (no 5) et votre mandat prendra fin avec la dissolution du Parlement prochainement. Serez-vous candidat une nouvelle fois ?
Depuis que j’ai été élu et même avant, je suis très actif dans cette circonscription. Rien n’est encore défini que ce soit dans ma circonscription ou dans les autres. J’aurais souhaité être aligné une nouvelle fois comme candidat dans la même circonscription mais c’est au leader d’en décider.
Serez-vous déçu si jamais votre nom ne figurait pas sur la liste des candidats ?
Jamais. Ne pas être candidat n’est pas la fin du monde. Même si cela arrive, je continuerai à donner mon coup de main au PTr et à cette alliance de l’opposition. Je suis né Labour, je mourrai Labour.
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