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Réunion plénière du GSBF
Rapport conjoint BoM/Bank Al-Maghrib pour lutter contre l’argent sale
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Réunion plénière du GSBF
Rapport conjoint BoM/Bank Al-Maghrib pour lutter contre l’argent sale
Emmanuel Rocher, secrétaire général du GSBF,et Harvesh Kumar Seegolam, gouverneur de la BoM, présentant le rapport. © Kiranchand Sookrah
La Banque de Maurice (BoM) et Bank Al-Maghrib lancent un rapport conjoint sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) au sein des juridictions du Groupe des Superviseurs Bancaires Francophones(GSBF). Intitulé «La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au sein des juridictions du GSBF», ce rapport, le tout premier publié sous l’égide du GSBF, met en avant les retours d’expérience des banques centrales mauricienne et marocaine dans le sillage de leur gestion du dossier de retrait de leurs pays respectifs de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).
À travers ce rapport, la BoM et la Bank Al-Maghrib entendent permettre à d’autres juridictions de prendre avantage des principes fondamentaux, des bonnes pratiques et des leçons tirées en matière de lutte contre LBC/FT. L’objectif est de permettre aux membres du GSBF de renforcer leur cadre juridique et réglementaire et d’améliorer leur système de supervision et de contrôle en matière de LBC/FT.
Lors du lancement de ce rapport jeudi dernier, le gouverneur de la BoM, Harvesh Kumar Seegolam, a souligné l’importance que revêt la conformité aux normes du GAFI. «En première ligne en tant que responsable de la délégation mauricienne lors des discussions avec les évaluateurs du GAFI, j’ai tenu à permettre à d’autres banques centrales de comprendre les enjeux et les implications de la gestion des différentes étapes menant à la conformité aux normes du GAFI. Ce rapport est avant tout un outil de travail qui nous permet de partager les enseignements retenus.»
Le gouverneur de la Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a abondé dans le même sens, précisant que la Bank Al-Maghrib a joué un rôle catalyseur aux côtés des parties prenantes concernées pour renforcer le dispositif national de lutte contre le LBC/FT. L’institution a mobilisé, dit-il, ses équipes pour la mise en œuvre du plan d’action du GAFI afin d’assurer la sortie du processus de suivi renforcé du GAFI, connu sous le nom de liste grise. «Comme la BoM, la Bank Al-Maghrib met dans ce rapport ses expériences en la matière ainsi que les meilleures pratiques qui en ressortent au niveau de la gouvernance, la coopération inter-entités, le corpus légal et réglementaire ainsi que le dispositif opérationnel.» Ce qui permettra aux autres, ajoutet-il, de tirer les enseignements nécessaires au bon déroulement de ce processus.
Outre le lancement de ce rapport, la réunion plénière du GSBF a permis aux superviseurs francophones de se pencher sur les enjeux climatiques. Pour le gouverneur Seegolam, plus que jamais, le monde est à un carrefour décisif, d’où la thématique de cette réunion plénière. «Les choix que nous faisons, les politiques que nous instaurons et les mesures que nous adoptons auront des répercussions significatives. Notre responsabilité est d’assurer la survie, la prospérité et la stabilité du secteur financier en dépit des défis à relever, ce qui demande innovation, collaboration et une ouverture aux nouveaux paradigmes.»
Le patron de la BoM soutient que Maurice se trouve en première ligne face à la fragilité de l’écosystème mondial puisqu’il se trouve dans un bassin tropical de l’océan Indien. Le total des besoins financiers, selon lui, pour mettre en œuvre les objectifs des contributions déterminées au niveau national est estimé à 6,5 milliards de dollars. «Nous continuons nos engagements multilatéraux comme peut en témoigner la signature récente d’un protocole d’accord qui permettra à la Bank of Mauritius de bénéficier de l’expertise de l’Agence française de développement pour établir un plan d’action et une méthode de travail en matière de verdissement de notre système financier.»
Harvesh Seegolam rappelle, par ailleurs, que le gouvernement mauricien a mis en place, depuis août 2023, un cadre de finance ESG pour Maurice. Il régit l’émission de types spécifiques d’instruments de dette durable par le pays visant à financer la mise en œuvre de la feuille de route mauricienne en matière de durabilité. Les produits de ces instruments, ajoute-t-il, seront canalisés vers des projets ESG tels que les énergies renouvelables et l’accès aux services essentiels tels que l’éducation et la santé.
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