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Interview
Ras Kawintseb : «L’Afrique a survécu à une agression incroyable»
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Interview
Ras Kawintseb : «L’Afrique a survécu à une agression incroyable»

Ras Kawintseb, artiste éthiopien.
La tête d’affiche du concert à l’Institut français de Maurice, samedi, était Ras Kawintseb. Connu sous le nom de Barefoot Rasta, il s’est confié à «l’express».
🟦 Qu’est-ce qui vous inspire ?
Le climat africain m’inspire beaucoup. En Éthiopie, le climat est très doux. Doux parce qu’on est proches de l’Équateur et doux aussi à cause de l’altitude. Le ciel très bleu, le vent est très doux et le soleil qui brille. J’aime beaucoup la lumière. Avoir cette occasion de vivre en Afrique est un rêve.
🟦 Quels sont vos rêves ?
Mon rêve à présent est de voyager en Afrique, de faire exactement ce que je fais, donc, je vis mon rêve. Être ici, c’est une vision et un rêve qui deviennent réalité, et j’espère continuer sur cette route, surtout en Afrique. Le message rastafari, c’est le message du soulèvement d’Afrique – le lion qui se lève, le vrai lion, le lion de Juda. C’est l’Afrique du général.
🟦 J’écoutais «Aethiopia The Promised Land». Pouvezvous expliquer la signification et le message de cette chanson ?
Lorsque je chante Aethiopia The Promised Land, je parle littéralement de la terre promise des Écritures saintes. C’est la révélation du trône de David. C’est la religion depuis le judaïsme originel de Moïse. C’est là où l’on retrouve l’arche d’alliance.
🟦 Quel est le message récurrent dans vos chansons ?
Le temps est arrivé pour l’Afrique, dans le sens de la nature prophétique et de la réalité de nos vies. Quand on parle de Sa Majesté, les écritures sont prophétiques. Pour que les gens réalisent vraiment ce qui s’est passé dans l’histoire contemporaine – l’époque de la bombe nucléaire et des avions transportant des gaz nocifs. L’Afrique a survécu à une agression incroyable, qui s’est étalée sur environ un siècle. Le message principal s’adresse à l’Afrique : reprendre en main sa dignité, son pouvoir et son destin.
🟦 Avez-vous des références musicales qui vous influencent ?
Certainement. La musique me passionne. Le tout premier concert auquel j’ai assisté adolescent, à Londres, était celui de B.B. King, le «Roi du blues». Sa puissance sur scène, sa maîtrise de la guitare, la douceur de ses mélodies… Je dirai aussi The Wailers et Bob Marley. Il y a aussi de nombreux rastamen inspirants, de véritables messagers – remarquables sur le long terme et constants dans leur engagement.
🟦 Quand vous créez une chanson, les paroles viennentelles d’abord ou la mélodie, le rythme ? Comment procédez-vous ?
Ça peut venir de n’importe où. Parfois, ce sont juste quelques paroles qui sonnent bien. Je n’écris pas forcément d’un seul trait. Mais avec une guitare entre les mains, on peut tomber sur une jolie progression d’accords, quelque chose de classique. L’inspiration peut venir de plusieurs façons. Souvent, j’improvise à la guitare en avançant, avec un sujet ou quelques lignes en tête. Parfois, on trouve une rime qui sonne bien, puis une musique qui s’y mêle et qui devient source d’inspiration. Il n’y a pas de formule unique. Être musicien aide énormément dans ce processus. On trouve des accords, des harmonies… L’inspiration peut venir de toutes les manières.
🟦 Que faites-vous avant de monter sur scène ? Avezvous un rituel particulier ?
C’est une bonne question. En coulisses, j’aime faire une véritable session d’échauffement avec des étirements et m’ancrer avant de monter sur scène. Les étirements et les exercices font partie de ma routine quotidienne. On se rassemble aussi, on chante une chanson, on prie, en reconnaissant que la musique est à la fois un message et une prière.
N.F
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