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Économie
Réajustement des salaires en suspens: L’attente grimpe
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Réajustement des salaires en suspens: L’attente grimpe
Que ce soit dans le secteur public ou privé, c’est la question qui préoccupe les employés. Le gouvernement en place va-t-il finalement réajuster les salaires de tous après avoir revu, il y a quelque temps, le salaire minimum ? En tout cas, c’est une annonce qui se fait attendre depuis mars, mais qui peine à se concrétiser. Ainsi, certaines entreprises attendraient même une communication officielle à cet effet pour pouvoir accorder des augmentations à leurs salariés, confie-t-on. «On ne peut pas procéder à des réajustements à notre niveau pour ensuite devoir réajuster une fois le rapport effectif. Ce ne sera pas juste pour le patronat à ce moment-là...» fait-on comprendre. Qu’en est-il au juste ?
Pour le président de la National Trade Union Confederation, Narendranath Gopee, le réajustement des salaires pourrait figurer parmi les mesures budgétaires. Car, explique-til, cela fait plus de deux mois que les employés attendent. «On nous avait promis que ce serait pour fin mars et que le rapport serait connu, mais après, de ce que j’ai compris, on a évoqué des complications à certains niveaux.» Puis, dit-il, des sources gouvernementales avaient fait comprendre que cette annonce serait faite lors du meeting du 1er-Mai, mais encore une fois, il n’en a rien été. «C’est leur dernier Budget pour ce mandat et il faudra frapper fort. Nous avons déjà fait des propositions et des discussions à ce sujet avaient déjà été entamées. Il ne reste qu’à les appliquer en attendant le rapport du Pay Research Bureau (PRB) de 2025.»
Narendranath Gopee explique aussi que le réajustement des salaires est attendu aussi bien par les fonctionnaires que par les employés des corps parapublics et ceux du secteur privé. «Et pour le secteur privé, il y a le Minimum Wage Consultative Council qui se penchait sur le dossier. Il faut aujourd’hui savoir où il en est.» Reaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé, est du même avis. «Le réajustement des salaires pourrait être une des mesures budgétaires de ce gouvernement, dans le sens où il faudra impérativement le faire avant le prochain rapport du PRB.»
Mais aussi, dit-il, parce que cet exercice comporte un aspect social. «Par exemple, il y a des cadres administratifs – des employées de la gent féminine – qui touchent toujours le salaire minimum alors qu’elles possèdent souvent le Higher School Certificate ou encore un diplôme. Et nous parlons là des riches firmes.» Il faut, souligne Reaz Chuttoo, des mesures correctives pour apporter de la stabilité à plusieurs niveaux. Selon le syndicaliste, le rapport concernant le réajustement des salaires est prêt depuis décembre 2023. «Mais Business Mauritius a demandé à ce qu’il y ait des consultations. C’est ce qui aurait tout retardé...» Pour rappel, le rapport salarial du National Wage Consultative Council (NWCC), qui devait être rendu public à la fin du mois de mars, avait pris du retard car il avait été renvoyé par le ministère du Travail au NWCC pour des amendements.
Selon le ministre Soodesh Callichurn, il avait demandé au NWCC de préparer un rapport pour corriger les anomalies faisant suite à l’augmentation du salaire minimum, qui est passé à Rs 16 500 en janvier. Néanmoins, le salaire minimum garanti est de Rs 18 500, avec les Rs 2 000 que le gouvernement puise des fonds de la contribution sociale généralisée (CSG). Cela a eu pour conséquence de provoquer le courroux de ceux qui comptent plusieurs années, voire des décennies d’expérience, et qui néanmoins se retrouvent avec la même paie qu’un nouveau qui vient tout juste de débarquer.
Le rapport vise aussi à corriger la disparité salariale pour les mêmes métiers au sein du secteur privé. En effet, le salaire d’un chauffeur, par exemple, varie d’une entreprise à l’autre. Donc, avec ce rapport, tous les chauffeurs recevront le même salaire, dépendant évidemment de leur temps de service. À noter qu’il existe une trentaine de Remuneration Orders au sein du secteur privé.
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