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Metro express
Recettes en hausse, mais toujours étouffé par les coûts
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Recettes en hausse, mais toujours étouffé par les coûts

Malgré une hausse de la fréquentation et des recettes de billetterie, Metro Express Ltd (MEL) peine à échapper à une structure financière déséquilibrée. Cette hausse de fréquentation, aussi significative soit-elle, ne suffit toujours pas à compenser ses charges d’opération et son endettement.
Selon les projections pour l’année fiscale 2025- 2026, déposées au Parlement par le ministre des Transports, Osman Mahomed, les recettes de billetterie devraient atteindre Rs 510 millions. Cette estimation marque une progression de plus de trois fois par rapport aux montants enregistrés trois ans plus tôt. Pourtant, malgré cette amélioration notable des recettes, MEL prévoit un déficit de Rs 158,03 millions pour l’année 2025-2026.
Le plan financier de l’entreprise révèle que les revenus totaux, y compris Rs 34,34 millions provenant de sources non tarifaires comme la publicité, ne parviennent pas à couvrir des dépenses évaluées à Rs 813,82 millions. Ces dépenses comprennent notamment Rs 284,37 millions en salaires, Rs 163,21 millions pour l’exploitation et la maintenance ainsi que diverses charges liées à la sécurité, l’électricité, l’eau, les assurances et l’entretien des stations. À cela s’ajoutent des dépenses en capital estimées à Rs 61,81 millions, pour la poursuite des travaux d’infrastructure et de sécurité. Au-delà des coûts opérationnels, le service de la dette continue de plomber lourdement les finances de MEL.
Rs 68,30 M d’intérêts
L’entreprise doit faire face à des intérêts annuels de Rs 298,10 millions sur les lignes de crédit et obligations contractées, notamment auprès d’Exim Bank of India. Le remboursement du capital atteint lui Rs 145,45 millions. Le prêt du gouvernement mauricien, bien que considéré comme concessionnel, engendre Rs 68,30 millions d’intérêts. Au total, les obligations financières liées au service de la dette atteignent Rs 511,85 millions. Une injection en capital de Rs 525 millions par le gouvernement vise à atténuer cette pression, mais elle ne suffira pas à combler le déficit global, qui s’élèvera à plus de Rs 158 millions malgré ce soutien budgétaire.
Lors de sa mise en service en janvier 2020, la ligne enregistrait environ 17 000 passagers par jour. Ce chiffre avait chuté à 10 000 pendant la pandémie de Covid-19, mais il a repris de l’ampleur dès l’extension de la ligne vers QuatreBornes en 2021. Cette phase d’extension avait provoqué une augmentation immédiate du nombre d’usagers, avec une progression de plus de 65 % dès la première semaine, atteignant près de 85 % la suivante. En janvier 2023, la fréquentation quotidienne tournait autour de 55 000 passagers selon les données disponibles. Cette hausse de fréquentation s’est traduite par une augmentation des revenus de billetterie. Jusqu’en juillet 2022, MEL avait généré environ Rs 166,3 millions de recettes, hors transport gratuit pour les personnes âgées et les étudiants, dont la valeur était estimée à Rs 30 millions.
Les analystes du plan financier interne de MEL estiment que la pression de la dette est devenue structurellement insoutenable. Ils évoquent comme solution potentielle une conversion des dettes – notamment celles contractées auprès d’Exim Bank of India – en capitaux propres (equity), accompagnée d’une renégociation des modalités de remboursement. Le document précise que cette stratégie permettrait d’alléger la pression exercée sur la trésorerie de MEL.
Toutefois, la faisabilité de cette démarche reste incertaine à ce stade et dépendra des discussions avec les créanciers concernés, dont Exim Bank, à qui MEL doit encore plusieurs milliards de roupies à long terme. Le métro est sans conteste un succès en termes de fréquentation. Mais les résultats financiers actuels montrent qu’il reste fortement dépendant du soutien de l’État pour survivre.
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