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Judiciaire
Recrutement au compte-gouttes et départ en série des «Court Officers»
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Judiciaire
Recrutement au compte-gouttes et départ en série des «Court Officers»
Depuis plusieurs mois, le système judiciaire mauricien fait face à une crise de recrutement et de rétention de ses Court Officers. Cette semaine, 18 nouveaux Court Officers ont finalement été embauchés, après une longue attente. Cependant, malgré ces efforts de recrutement, la situation reste préoccupante. L’année dernière, environ 43 Trainee Court Officers avaient été recrutés, mais près de 15 d’entre eux ont quitté leur poste en raison de conditions de travail difficiles.
Le judiciaire avait annoncé cette année son intention de recruter 33 nouveaux Court Officers, mais seulement 18 ont été embauchés jusqu’à présent. Sur ces 18, 14 ont été affectés immédiatement, tandis que quatre ont demandé un délai. Cependant, il a été signalé que deux autres Court Officers ont refusé leur affectation après avoir pris connaissance des conditions de travail, accentuant ainsi le problème de rétention du personnel.
L’on souligne qu’un des problèmes majeurs réside dans les méthodes de recrutement de la Public Service Commission (PSC). Les candidats sélectionnés sont souvent surqualifiés ou déjà employés dans d’autres services publics, ce qui les incite à quitter leur poste de Court Officer après un certain temps. Bien que la PSC ait l’opportunité d’évaluer l’intérêt des candidats pour le travail judiciaire lors des entretiens, il semble que cette étape soit négligée, d’où les départs fréquents.
En plus des problèmes de recrutement, les conditions de travail contribuent également de manière significative à cette situation. Les salaires jugés inadéquats par rapport à la charge de travail, la mauvaise gestion des ressources humaines et les conditions de travail défavorables poussent les Court Officers à quitter leurs postes. En seulement deux ans, plus de 20 agents ont démissionné.
La Court Officers Association a soumis plusieurs propositions au Pay Research Bureau pour améliorer la rémunération, accompagnées de comparaisons salariales avec d’autres fonctions similaires telles que les caissiers, les transcripteurs ou encore les greffiers. Toutefois, malgré la répétition de ces demandes au fil des ans, aucun changement concret n’a été observé. Le manque de personnel devient de plus en plus flagrant, aggravé par l’absence de mesures pour attirer et retenir ces officiers qui sont des maillons forts du système judiciaire.
Selon une évaluation récente, le système judiciaire aurait besoin d’au moins 60 Court Officers de plus pour fonctionner correctement. Lors de l’exercice budgétaire, 33 postes avaient été obtenus, mais le Budget 2024-2025 n’en a prévu que dix. Après une réunion avec la cheffe juge, il avait été convenu que 33 agents seraient recrutés, mais la réalité montre un écart important entre les promesses et les actions.
Cette crise révèle également une gestion à deux vitesses au sein du système judiciaire. Les juges et magistrats bénéficient d’une attention particulière, tandis que le personnel, notamment les Court Officers se sentent souvent négligé. Un exemple concret est la répartition de l’espace de travail et des logistiques, où le personnel subalterne se retrouve dans des conditions exiguës, notamment à la Cour suprême.
L’association des Court Officers continue d’espérer que leurs revendications seront enfin prises en compte, car la situation actuelle n’est plus tenable. «Le manque de personnel et les mauvaises conditions de travail affectent directement la qualité du service rendu à la justice», disent-ils.
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