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1ᵉʳ-Mai - Fête du travail
Reeaz Chuttoo se demande quand l’exploitation des travailleurs étrangers prendra fin
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1ᵉʳ-Mai - Fête du travail
Reeaz Chuttoo se demande quand l’exploitation des travailleurs étrangers prendra fin
Environ 200 travailleurs bangladais endurent des conditions de vie déplorables au quotidien : une hygiène précaire, des repas pris sur un sol sale et un manque total d’intimité dans des dortoirs surpeuplés. Ils sont employés par une compagnie spécialisée dans l’excavation, entre autres activités. En ce 1ᵉʳ-Mai, Journée mondiale du travail, le président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, soulève des questions importantes.
Selon lui, toute la classe politique est responsable de cette situation. «Ces conditions existent depuis 25, voire 30 ans. Les travailleurs étrangers sont privés de leurs droits car dès qu’une enquête est ouverte sur leurs conditions de vie et de travail, ils sont expulsés la même nuit. Il est important de noter que, selon nos lois, le Passport and Immigration Office est autorisé à expulser les travailleurs sans avoir besoin d’une autorisation préalable d’une autre autorité.»
Selon le syndicaliste, ces travailleurs étrangers sont victimes de vols de salaire. Il souligne également : «Le gouvernement a pris une décision contraire à la Convention 87 sur la liberté syndicale. Désormais, un syndicat ne peut représenter un travailleur étranger que si celui-ci possède un permis de travail. En conséquence, environ 3 000 ouvriers étrangers seront exclus car lorsque cette modification de la loi a été adoptée en juillet dernier, aucune date d’entrée en vigueur n’a été précisée. Maintenant, on nous informe que cette loi sera rétroactive, ce qui affectera nos membres.» Quant aux 200 travailleurs bangladais, ils sont à Maurice depuis des années sans permis de travail. «Nous ne pouvons plus les représenter car ils n’ont plus de permis de travail.»
Le président de la CTSP affirme que son syndicat ne facture aucun frais de membre aux travailleurs étrangers. «Nous agissons par humanité car nous vivons dans un pays de migrants, étant donné que tous nos grands-parents étaient des travailleurs migrants.» Ce qui est particulièrement choquant dans cette affaire, c›est le manque d›inspection par les autorités. «Le ministère de la Santé dispose d’une équipe chargée de réaliser des visites surprises dans ce type d’établissements, mais cela ne se fait pas.»
Maintenant que cette affaire a été portée à l’attention, Reeaz Chuttoo se demande quelles seront les conséquences pour les responsables de cette entreprise. «Nous avons déjà déposé des plaintes contre cette société pour traitement inhumain, mais nous constatons qu’un certain temps après, elle parvient à faire venir d’autres travailleurs étrangers. Depuis des années, nous demandons une diligence raisonnable afin de vérifier si ces entreprises ont des antécédents. Mais rien n’est fait.»
Reeaz Chuttoo a signalé lundi le cas de maltraitance de ces ouvriers au ministère du Travail. «Nous avons compris que l’employeur cherche à renvoyer ces travailleurs dans leur pays le plus rapidement possible. Mais nous leur avons conseillé de ne pas partir tant qu’ils n’auront pas reçu leur dû. Le ministère doit également conclure son enquête car certains de ces travailleurs ont occupé des postes qui ne correspondaient pas à leur description et ont été sous-payés. Comme ces travailleurs sont membres de la CTSP, nous avons informé le ministère que toute réunion à ce sujet devra inclure notre participation car cela concerne les relations tripartites.»
Le message adressé aux employés est clair : même s’ils envisagent de partir, ils ne devraient pas le faire sans avoir été rémunérés. «Ils ne recevront pas leur salaire s’ils quittent le pays…» En ce 1ᵉʳ-Mai, de nombreuses voix s’élèveront pour dénoncer le traitement réservé aux travailleurs. Pourtant, leurs droits continuent à être bafoués.
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