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Éducation

Rencontre entre l’UPSEE et le ministre de l’Éducation : Vers des réformes concrètes dans le privé

30 juillet 2025, 11:00

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Rencontre entre l’UPSEE et le ministre de l’Éducation : Vers des réformes concrètes dans le privé

■ Le président de l’UPSEE, Arvind Bhojun (à g.), et le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, ont pu échanger quelques mots lors d’une réunion tenue au ministère à Phoenix, hier.

Une réunion importante s’est tenue hier au ministère de l’Éducation à Phoenix entre le ministre Gungapersad, ses cadres et les représentants de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). À l’issue de cette rencontre, le président de l’UPSEE, Arvind Bhojun, se dit satisfait des échanges : « Nous avons pu aborder de nombreux problèmes que traverse actuellement le secteur de l’enseignement secondaire privé.»

Parmi les sujets clés : les deux enquêtes indépendantes récemment annoncées par le Conseil des ministres concernant le New Educational College à Bel-Air-Rivière-Sèche et l’Alpha College à PortLouis. L’UPSEE dit avoir pris connaissance des terms of reference qui encadreront les travaux de ces comités. «Nous avons été rassurés que tout se déroulera dans les règles et avec transparence», souligne Arvind Bhojun.

Pour rappel, le New Educational College est au cœur de graves accusations liées à sa gestion interne, avec des témoignages évoquant une direction controversée. À l’Alpha College, ce sont les infrastructures qui font scandale : fuites, moisissures, fils dénudés, plafonds en ruine… Autant de situations que l’UPSEE dénonce depuis des mois.

Mais au-delà de ces deux cas emblématiques, le syndicat a profité de la rencontre pour tirer la sonnette d’alarme sur d’autres dérives observées dans plusieurs établissements. En cause, notamment, l’attitude de certains cadres de la Private Secondary Education Authority (PSEA), jugés «déconnectés de leur responsabilité» selon Arvind Bhojun. «Ils interprètent mal leurs propres règlements, ce qui crée des blocages dans la gestion des collèges. Certaines décisions sont injustes et ce sont les enseignants et les élèves qui en paient le prix», insiste t-il. Il évoque aussi des traitements inéquitables entre institutions, pointant un système où certains seraient «protégés au détriment d’autres».

Malgré ce constat préoccupant, l’UPSEE mise sur la créativité et la transmission pour faire bouger les lignes. Ce vendredi, le syndicat lance la première édition de Storytelling, au Lecture Theatre du Mahatma Gandhi Institute. Ce projet inédit, en collaboration avec le ministère et le Mauritius Institute of Education (MIE), propose des master classes pour enseignants autour de l’art du conte. Objectif : préserver le patrimoine oral mauricien et le faire entrer dans les salles de classe. «Nous avons collaboré avec des Réunionnais qui l’ont déjà intégré à leur système éducatif», souligne Arvind Bhojun. Une deuxième phase est déjà en réflexion, axée sur la réhabilitation des bibliothèques scolaires.

Autre grand chantier que l’UPSEE porte avec conviction : faire reconnaître le kreol morisien comme langue officielle d’enseignement. «Nous présenterons un projet formel au ministère et allons solliciter l’UNESCO comme partenaire stratégique pour son implémentation.»

En somme, cette rencontre marque un tournant : celui d’un dialogue relancé entre le ministère et les syndicats du privé, avec des dossiers urgents à traiter, mais aussi des initiatives ambitieuses à concrétiser. L’UPSEE entend bien rester une force de proposition.

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