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Mort de Kaya

Réouverture de l’enquête: La décision revient au DPP

5 août 2024, 10:00

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Réouverture de l’enquête: La décision revient au DPP

Joseph Réginald Topize aurait célébré ses 64 ans ce 10 août.

Le 16 février 1999, le Mouvement républicain organise une manifestation sous la forme d’un concert à Rose-Hill pour réclamer la dépénalisation du cannabis. Joseph Réginald Topize, connu sous le nom de Kaya, avoue avoir fumé du gandia lors de ce rassemblement et est traduit en justice le 18 février. Le roi du seggae décède dans une cellule à Alcatraz le 21 février. L’incertitude persistante autour de sa mort déclenche des émeutes à Roche-Bois, qui se propagent à plusieurs autres localités, entraînant des décès, des pillages, des incendies et la mise à sac de nombreux bâtiments. Ces émeutes ont marqué l’île Maurice à jamais. Dimanche dernier, un ancien détenu, Sheriff Ramzane Aubeeluck, témoin des dernières heures du chanteur, a décidé de briser le silence après 25 ans dans une vidéo de Darren Activiste sur Radio Mo Pep.mu.

Kaya, né le 10 août 1960, a été retrouvé mort dans la cellule no 6 à Alcatraz le 21 février 1999. Sheriff Ramzane Aubeeluck explique ce qu’il a entendu la nuit où le chanteur a été retrouvé mort. Bon nombre de personnes ont demandé la réouverture de l’enquête sur la mort du chanteur, dont le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, qui a exprimé sur sa page Facebook son soutien à la réouverture de l’enquète judiciaire suite aux déclarations de l’ancien détenu. Cependant, la police précise qu’une enquête a déjà eu lieu et que le jugement a été rendu. La décision de rouvrir l’enquête revient au Directeur des poursuites publiques (DPP), avance-t-elle.

Selon les témoins de cette affaire, Kaya aurait été tabassé par les policiers présents au centre de détention cette nuit-là. Sheriff Ramzane Aubeeluck confirme ce témoignage. Il affirme avoir vu deux policiers avec des matraques et avoir également entendu les coups. Avant d’entendre Kaya supplier les policiers de le conduire à l’hôpital. Plus tard, aux petites heures du matin, il aurait vu trois policiers passer devant sa cellule pour se rendre dans celle de Kaya. «Bannla rant avek li, ek bannla bat li. Nou tann li dir pa bate, pa bate. Zot inn real get li apre de-trwazer, bannla pa tann li, al get li. Apre enn sinz-dix minit, li rekomans kriye, bannla rerant ek li. Zot rebat li. Sa inn afebli li», confie Sheriff Ramzane Aubeeluck sur la page Radio Mo Pep.mu. Avec un autre détenu-témoin, il ajoute avoir reçu l’ordre des policiers de laver Kaya. «Linn pas c** lor li ek so rasta inn derasine»*, confie Sheriff Ramzane Aubeeluck. D’ajouter que plus tard, les autres détenue et lui ont cessé d’entendre Kaya et que les policiers ont tiré le corps sans vie de Kaya hors de sa cellule.

L’annonce de la mort de Kaya avait créé des émeutes dans tout le pays. L’autopsie pratiquée par le Dr Surnam révéla que Kaya était décédé d’une blessure à la tête. Les conclusions de cet examen révèlent également que le chanteur ne portait aucune contusion par pression des doigts, c’est-à-dire l’absence de preuve d’agression par violente empoignade. Cependant, le Dr Jean-Paul Ramstein, médecin légiste de La Réunion, avait pratiqué une contre-autopsie sur le corps de Kaya. Il avait conclu que le chanteur avait été immobilisé et secoué, d’où les lésions à l’hémisphère gauche de son cerveau. Le chanteur de seggae avait été violemment secoué par ses tresses. Le médecin légiste avait aussi affirmé que toutes ces lésions étaient d’origine traumatique et ne pouvaient pas avoir été causées par le chanteur lui-même.