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Clarifications à la suite de la lettre ouverte sur MEL
Réponse d’Osman Mahomed à Georges Chung Tick Kan
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Clarifications à la suite de la lettre ouverte sur MEL
Réponse d’Osman Mahomed à Georges Chung Tick Kan

Osman Mahomed (à g.), ministre du Transport, et l’économiste Georges Chung Tick Kan.
«Lors de ma conférence de presse sur la sécurité routière, mardi, un journaliste m’a demandé quelle était ma réaction suite aux articles et à la lettre ouverte sur Metro Express Ltd (MEL). L’économiste Georges Chung Tick Kan, ancien membre du board de MEL jusqu’à tout récemment, dans sa lettre ouverte qui m’est adressée et publiée dimanche dans l’express, a fait le tour du monde, ou presque, des pays où desserte le métro léger. Il a tout cité, sauf l’Inde. Pas une seule mention de la Grande péninsule ! De prime abord, je pense que c’est faire preuve de mauvaise foi et d’inélégance, pour n’importe qui, de parler du Metro Express et de ne pas reconnaître le soutien et la contribution, sans précédent, du gouvernement indien.
En dépit de son étroite collaboration avec les Singapouriens de la SCE et du Métro de Singapour pour la mise en œuvre de notre tram-way, connexion à laquelle il a droit de s’en vanter, il est regrettable que cela ne nous a pas permis d’éviter le gouffre financier dans lequel MEL s’est enfoncé. Je connais très bien Singapour pour avoir étudié dans ses universités, la National University of Singapore et la Nanyang Technological University. J’ai, par la suite, travaillé dans ce pays pendant six années, voyageant quotidiennement dans son métro, toujours bondé de monde, et géré avec rigueur et professionnalisme sans compter un contrôle impeccable dès sa création.
Au Conseil des ministres du vendredi 13 décembre 2024, tous les membres du gouvernement ont pris note qu’au 30 juin 2024, les emprunts de MEL se chiffraient à Rs 17,2 milliards ; que la perte à cause du forex durant ces cinq dernières années était de l’ordre de Rs 3 milliards, principalement liée à la vertigineuse dépréciation de la roupie mauricienne par ce même gouvernement qui avait nommé M. Chung comme l’un des initiateurs et directeurs du projet Métro Express ; que le déficit annuel tournait autour de Rs 300 millions, les dépenses courantes dépassant largement les revenus. Eu égard aux chiffres et au cash flow fournis par les employés de MEL eux-mêmes, recrutés au temps de l’ancien conseil d’administration comprenant Georges Chung, il était évident qu’on pouvait prévoir une perte de Rs 2,1 milliards par année pour la décennie à venir à cause des finance costs et du overhauling (c.-à-d. un examen approfondi des trams et autres équipements du système tramway qui commenceront à sentir le poids de l’usure, tout comme nos voitures, avec des réparations ou des modifications apportées, si nécessaire).
Après consultations avec le State Law Office, il a été décidé que le bureau de la Public Sector Governance (OPSG) mènera un audit financier et de gouvernance sous l’ancien conseil d’administration qui opérait au bureau du Premier ministre (PMO) jusqu’à ma nomination comme ministre du Transport terrestre. Et il n’y a pas de doute que les conclusions de l’OPSG nous feront voir plus clair sur ce qu’on a tramé derrière les opérations du tram. Sur le trajet Rose-Hill–Réduit, ô combien coûteux, des Mauriciens se posent la question sur sa rentabilité et son impact sur les finances de MEL. Il serait intéressant de savoir le pourquoi de cette politique de motus et bouche cousue des directeurs de MEL devant l’absence de comptes audités de cette compagnie d’État depuis 2021. N’était-il pas du devoir et de la responsabilité fiduciaire de l’économiste Georges Chung de faire entendre sa voix en tant que directeur du board de MEL parce qu’il n’y a pas eu d’examen des états financiers audités de cette entreprise publique depuis 2021 ? Pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui, quand il n’est plus membre du board, qu’il vient clamer qu’il faut majorer le prix du ticket du métro ? Pourquoi ce n’est que maintenant qu’il trouve que le nombre de véhicules croît sans cesse, donc, leur utilisation conséquemment, et qu’il faudra inverser cette tendance en faveur du métro léger ?
L’échec du corridor aérien Maurice-Singapour, projet cher à ce Senior Adviser du PMO de Jugnauth, va-t-il rivaliser avec celui du métro léger ? Je peux m’étendre sur d’autres interrogations à la lumière de la lettre ouverte de M. Chung, comme les embouteillages et les inondations causés par le passage du tramway, comme à St-Jean et ailleurs, et dont l’impact sur les finances publiques et la vie de la population est désastreux. Avec un nouveau gouvernement à la tête du pays, il faut mettre un frein à la gestion catastrophique et à la mauvaise gouvernance de MEL dans son ensemble.
Le défi à relever est énorme par rapport à la situation économique, financière et administrative de Metro Express Limited. L’audit de l’Office of Public Sector Governance est donc très attendu.»
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