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Reza Uteem : «La lutte antidrogue doit être repensée»
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Reza Uteem : «La lutte antidrogue doit être repensée»

Le ministre du Travail et des Relations industrielles estime que la problématique de la drogue à Maurice ne date pas d’hier. Dès 1934, le gandia et l’opium étaient déjà consommés, avec environ 200 usagers d’opium et 400 de gandia recensés à l’époque. Dans les années 80, sous le gouvernement de sir Anerood Jugnauth, le phénomène s’est aggravé avec l’arrivée de drogues dures, comme l’héroïne et le brown sugar, impliquant selon lui certaines figures politiques. Les années 90 seront marquées par un apaisement sous le MMM, notamment avec la création de laNatresa, structure chargée de la prévention et de la réhabilitation des usagers de drogues, en collaboration avec les travailleurs sociaux. Mais selon Reza Uteem, le retour du MSM au pouvoir en 2014 a bouleversé cet équilibre. En 2016, la Natresa a été abolie au profit de la Harm Reduction Unit, marginalisant les ONG et travailleurs sociaux alors que la drogue de synthèse commençait à faire des ravages.
Aujourd’hui, le ministre déplore l’absence d’arrestations majeures de trafiquants sous l’ancien gouvernement et des chiffres inquiétants : une enquête de 2022 fait état de 111 500 consommateurs de drogue, dont des élèves d’écoles primaires et de collèges, où des vidéos circulent sur les réseaux sociaux. Reza Uteem se dit toutefois confiant que l’introduction d’une nouvelle loi permettra de mieux structurer la lutte contre ce fléau. L’agence qui sera mise sur pied n’a pas vocation à remplacer l’ADSU, mais à collaborer avec les services de renseignement et à mieux encadrer la prévention, le traitement et la réhabilitation. Elle permettra aussi de réguler certaines ONG dont les services, bien qu’utiles, ne sont pas toujours assurés par des personnes qualifiées.
Autre enjeu : l’impact de la drogue sur la santé publique. «Plusieurs femmes ont été infectées par le VIH par des époux incarcérés», déplore Reza Uteem, qui appelle à plus de soutien et de structures d’accompagnement pour ces victimes silencieuses. Enfin, le député milite pour une réforme de la Certificate of Character Act afin de faciliter la réinsertion professionnelle d’anciens usagers de drogue, souvent exclus du marché de l’emploi.
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