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Justice et réinsertion
Reza Uteem plaide pour l’emploi et la justice au-delà des murs de la prison
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Justice et réinsertion
Reza Uteem plaide pour l’emploi et la justice au-delà des murs de la prison

Dans un discours empreint de compassion et d’ambition réformatrice, l’honorable Reza Uteem, ministre du Travail et des Relations industrielles, a pris la parole ce matin à la Prison Training School de Beau-Bassin, à l’occasion de la présentation des résultats de la recherche «Exploration of the Barriers to Integration of Ex-Inmates (Women and Youth) in Mauritian Society: A Grounded Approach». Cette étude, conduite avec le soutien de l’Union européenne et de l’ONG Kinouété, met en lumière les défis profonds — sociaux, institutionnels et économiques — auxquels font face les ex-détenus, en particulier les femmes et les jeunes, dans leur parcours de réinsertion.
Repenser la justice et offrir une seconde chance
S’adressant à une audience composée de hauts responsables, de représentants d’institutions publiques et d’acteurs de la société civile, Reza Uteem a lancé un appel fort à repenser notre conception de la justice et du rôle des prisons. «Rehabilitation is not a soft alternative to punishment; it is a smarter, more sustainable path to justice and social stability,» a-t-il affirmé, soulignant que l’avenir du pays dépend de notre capacité collective à offrir une seconde chance à ceux qui ont payé leur dette à la société.
Le ministre a salué le travail de Kinouété pour son engagement de longue date en faveur des personnes incarcérées et anciennement incarcérées. Il a également remercié le Mauritius Prison Service pour son ouverture à la réforme et son soutien aux programmes de réhabilitation, ainsi que l’Union européenne pour son appui à cette étude.
Reza Uteem a évoqué sans détour la stigmatisation tenace qui poursuit les ex-détenus bien après leur libération. «For incarcerated women and young people, the punishment does not end at the prison gates. It follows them through whispered judgments, denied opportunities, and shattered identities,» a-t-il déclaré, dénonçant une société prompte à juger et lente à pardonner.
Formation, emploi et réforme légale au cœur du processus
Sur le plan socio-économique, il a mis en parallèle les besoins du marché du travail mauricien et le potentiel inexploité des anciens détenus. Constatant le vieillissement de la population active et les pénuries de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs clés, Reza Uteem a plaidé pour un meilleur alignement entre les formations offertes en prison et les besoins économiques du pays.
Il s’est dit encouragé par les initiatives existantes en matière de formation professionnelle — notamment en agriculture, menuiserie, boulangerie ou encore aquaponie — et a souligné qu’elles doivent être renforcées pour avoir un réel impact à long terme.
Abordant l’épineuse question du Certificate of Character, le ministre a appelé à une réforme du cadre légal actuel. «Under the current legal framework, any conviction under the Dangerous Drugs Act — regardless of how long ago it occurred — is permanently recorded,» a-t-il regretté, estimant que cette rigidité compromet gravement les chances de réinsertion des individus ayant purgé leur peine pour des infractions mineures.
Il a également attiré l’attention sur la santé mentale des détenus et des agents pénitentiaires, insistant sur la nécessité d’un soutien psychologique accru au sein des établissements.
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