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Projet de Smart City à Roches-Noires
Rezistans ek Alternativ demande une «compulsory acquisition» par l’État
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Projet de Smart City à Roches-Noires
Rezistans ek Alternativ demande une «compulsory acquisition» par l’État
Avec le projet immobilier de Smart City de Roches-Noires, prévient David Sauvage de Rezistans ek Alternativ (ReA), il y a danger que les lagons de l’endroit soient pollués, que les terrains soient rendus incultes et que les moustiques prolifèrent, entre autres. Cette réflexion a été faite dans le cadre des commentaires soumis par ReA à la nouvelle demande d’EIA de PR Capital.
C’est un véritable cours en environnement que les militants écologistes David Sauvage et Teejvin Woodun de ReA ont donné, hier, sur les lieux mêmes où PR Capital se propose de construire une Smart City. «Savez-vous pourquoi certains lagons ont ce bleu turquoise et d’autres non ?», a demandé David Sauvage. «C’est parce que les zones humides et les dunes de sable agissent comme des filtres et laissent s’écouler vers la mer une eau pure, qui ne détruira pas les organismes vivants des lagons et les mangroves. Alors que des endroits côtiers comme Blue-Bay et Grand-Baie sont tellement remplis de constructions que l’eau de pluie ruisselle directement dans le lagon.» Les deux écologistes ont expliqué qu’avec la construction de villas, de chemins et de drains, l’eau de pluie ira directement à la mer sans être purifiée naturellement. Ces observations seront-elles entendues par certains ministres, qui ne jurent que par les drains ? Reste à voir...
Cycle de l’eau
David Sauvage a aussi expliqué comment, en l’absence du ruissellement souterrain de l’eau douce filtrée, ce sera une ouverture directe pour l’eau salée, qui a tendance à remonter vers les terres. «L’envahissement du sous-sol par l’eau salée provoquera l’appauvrissement des terres agricoles adjacentes et par conséquent, l’impossibilité pour les habitants de pratiquer l’agriculture.» Bref, ce sera une sorte de désertification. «Il est important de considérer le cycle hydrologique. Et de s’assurer que l’équilibre entre l’eau douce, l’eau saumâtre et l’eau salée ne soit pas perturbé car autrement, beaucoup d’organismes disparaîtront.»
Teejvin Woodun a parlé aussi de l’importance des caves, qui stockent l’eau de pluie. David Sauvage a rappelé que ces caves ou lava tubes sont relativement récentes et pourraient être étudiées. Il se demande comment ces bâtiments seront construits sans endommager celles-ci. «La demande d’EIA de PR Capital ne concerne que l’impact sur les villas et autres projets immobiliers, et pas sur l’environnement. C’est à se demander comment leurs fondations résisteront au sol instable.»
Menace directe pour l’homme
David Sauvage et Teejvin Woodun ont parlé également de l’importance de la préservation des petites hirondelles et chauve-souris appelés petits molosses. «Avec la disparition de leurs habitats, elles disparaîtront aussi. Ces petites bêtes régulent la population d’insectes, qui autrement, détruiraient les cultures et emmèneront aussi des épidémies comme le chikungunya, le zika ou la dengue.» Ce sera donc une menace directe pour l’homme.
À Teejvin Woodun de souligner que cet écosystème est rattaché à d’autres écosystèmes du pays. D’où l’importance, disent ces deux militants écologistes que l’État songe à faire une compulsory acquisition de ces terres en vertu de l’article 8 de la Constitution pour protéger notamment la santé publique.
David Sauvage a signalé que la forêt se trouvant au-dessus de ces caves est peut-être la plus grande forêt sèche côtière des Mascareignes. «Les touristes n’aimeraient-ils pas visiter ce lieu ?» Il se souvient qu’avant l’an 2000, il existait un projet de déclarer cette zone parc naturel. «Les habitants allaient obtenir du travail en guidant les touristes.» Et cela, en sus de procurer aux villageois les moyens de vivre comme la pêche ou les loisirs.
L’écologiste s’en est pris également aux banques ABSA et BCPE, qui détiennent ces terres depuis 2014. «Elles parlent de développement durable matin, midi et soir. Mais depuis 2014, rien n’a été fait à Roches-Noires. Sauf du greenwashing.» Il s’est demandé par la même occasion «d’où provient l’argent qui a servi à s’emparer de ces terres ? Une investigation serait la bienvenue. Il y aurait même l’offshore derrière ce projet de Smart City».
Le festival des terres continuera- t-il ou protègera-t-on le «festival des vies dans cet écosystème» ?
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