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Rezistans ek Alternativ: une bouffée d’air frais pour l’opposition ?

11 juin 2024, 07:56

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Idéologie vs Réalisme ? Il y a les pour et les contre ! Certains, choqués et déçus, ne voient pas le koz koze de Rezistans ek Alternativ avec le tandem Ramgoolam-Bérenger d’un bon œil ! Ceux-là pensent au mieux que Subron et ses amis sont complètement naïfs, et qualifient au pire leur attitude de volte-face indécente !

D’autres, au contraire, applaudissent cette décision et estiment qu’une éventuelle alliance avec les partis mainstream leur permettra de concrétiser une série d’idées progressistes, tout en apportant une bouffée d’air frais sur un échiquier politique dont l’objectif entre les blocs traditionnels se résume à prendre le pouvoir à n’importe quel prix !

Au fond, si cette alliance se matérialise réellement, elle marquera un tournant politique d’un côté comme de l’autre ! Parce que jusqu’ici, ce sont les citoyens – qui ne se retrouvaient pas dans les partis traditionnels – qui voyaient en Rezistans ek Alternativ une force pouvant faire la différence sur le plan des idées et de la bataille pour des causes justes. Ce, indépendamment d’une place à l’Assemblée nationale, car préférant faire confiance à un groupe qui porte des valeurs et incarne des combats citoyens concrets !

Au-delà de l’opinion des uns et des autres sur la démarche de Rezistans ek Alternativ, force est de reconnaître que leur participation active en marge des prochaines élections élève le débat politique local, le rendant plus sain sinon plus intelligent.

Pendant que le gouvernement travaille nuit et jour pour retrouver le pouvoir (dont il abuse) avec bientôt, semble-t-il, l’utilisation de la Financial Crimes Commission (FCC), une arme anti-démocratique pour contrer ses adversaires ; pendant que l’alliance PTr-MMM projette l’image d’un leadership de seniors et finalise sa liste de candidatures, en gérant des querelles intestines et les caprices des uns et des autres, Rezistans ek Alternativ s’intéresse plutôt à un regroupement des forces de l’opposition incluant la société civile, tout en proposant des débats avec des travailleurs et des écologistes, entre autres !

À écouter les responsables de ce mouvement, il ne s’agit pas seulement de déboulonner Jugnauth ; l’ambition est aussi d’apporter une réforme constitutionnelle démocratique (après les consultations du 31 mars dernier), d’aller de l’avant avec le programme des travailleurs, adopté par plusieurs organisations syndicales, et de prendre la direction d’une transition écologique juste.

Est-ce que cet appel sera entendu par une opposition traditionnelle qui, outre les 20 mesures annoncées en fanfare le 1er mai dernier, ne propose toujours pas les grandes lignes de son programme ? En face, l’image renvoyée par le gouvernement n’est pas mieux. Elle se résume à une distribution de quelques allocations ici et là, qu’importe la baisse du pouvoir d’achat, l’augmentation du prix des médicaments, et à l'importante dévaluation de la roupie avec son impact négatif sur le coût de la vie des Mauriciens !

Si l’implication de Rezistans ek Alternativ fait croire à un changement dans les rangs de l’opposition, ses combats parlant pour lui, ses actions concrètes faisant foi sur plusieurs plans (juridique, écologique…), la balle est maintenant dans le camp du tandem Ramgoolam-Bérenger !

Alors que la question du nombre de tickets a provoqué le départ du PMSD de l’alliance de l’opposition, alors que les compromis imposés par une alliance électorale débouche sur des dommages collatéraux (démission de la présidente de l'aile féminine mauve, grincements au n˚1 après le choix des candidats), combien de places seront consenties aux camarades de Subron?

Est-ce qu’au final, la realpolitik avec tout ce qu’elle implique comme profils sociologiques dans les différentes circonscriptions prendra le dessus sur un futur partenariat avec Rezistans ek Alternativ, dont il faut reconnaître la qualité des probables candidats ? Ou est-ce qu’au final, Subron et ses amis se retrouveront pour la première fois sur une liste d’une alliance mainstream, en donnant gain de cause à une autre forme de réalisme politique ?