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Right to recall...

23 mai 2025, 13:48

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Et si le right to recall n’était pas seulement un outil de gouvernance, mais une nécessité morale ? Une soupape démocratique face à l’arrogance des élus, lorsque le politicien oublie qu’il est là pour servir et non pour imposer ses proches. Le cas d’Ashok Subron et de Kugan Parapen, pris dans une tempête éthique autour de la reconstitution du conseil d’administration de la National Empowerment Foundation (NEF), remet brutalement en lumière cette tension entre mandat public et militantisme partisan.

La participation de Dany Marie – conjointe d’Ashok Subron et cofondatrice de Rezistans ek Alternativ (ReA) – à un panel d’interviews pour sélectionner les nouveaux membres d’un organisme financé par des fonds publics n’est pas une anecdote. C’est un révélateur. On nous parle de transparence, d’ouverture, de méritocratie. Mais derrière les slogans et l’expression of interest, l’ombre du parti pèse lourd. La frontière entre l’État et le parti se brouille dangereusement.

Depuis quand un ministère devient-il un appendice d’un parti ? Depuis quand une institution publique peut-elle servir de laboratoire à des expérimentations partisanes, sans rendre de comptes au peuple ? La question n’est pas de savoir si les nouveaux membres de la NEF sont compétents (aux yeux de qui ?). Elle est de savoir qui décide, comment et au nom de quoi.

C’est ici qu’intervient la pertinence du right to recall. Cet outil, défendu par ReA lui-même, pourrait bien s’appliquer… à ceux qui le revendiquent. Car le droit de révoquer un élu ne vise pas seulement les «autres». Il s’applique surtout quand l’élu détourne les institutions pour ses propres stratégies politiques. Le peuple doit pouvoir trancher lorsque la confiance est rompue, lorsqu’un élu franchit la ligne floue entre représentation et instrumentalisation.

Ashok Subron aime invoquer les grands combats historiques – droit de vote, indépendance, amendement de 1982 – pour justifier une transformation radicale. Mais la transformation commence par l’exemplarité. Par le respect des principes. Le right to recall est un miroir. Et ce miroir, aujourd’hui, renvoie à ReA le reflet d’un double discours.

Car pendant que certains évoquent la lutte contre les inégalités et le pouvoir de l’argent dans notre démocratie, d’autres, au sein du même camp, reproduisent les mêmes mécanismes de captation de l’État que ceux qu’ils dénonçaient hier. Le peuple, qui a voté le changement, n’a pas besoin d’un recyclage politique.

Alors, oui, ouvrons ce débat. Que le right to recall soit gravé dans notre Constitution. Non comme une arme de vengeance, mais comme une promesse de reddition de comptes. Et s’il doit s’appliquer demain à Subron, Parapen ou n’importe quel élu, qu’il le soit avec la même rigueur que pour leurs adversaires. Car la démocratie n’a pas d’amis. Elle n’a que des principes.

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