La magistrate Zeenat Cassamally de la Bail and Remand Court a ordonné, vendredi, la remise en liberté de Ritesh Gurroby au 14 décembre si aucun procès ne lui est intenté dans l’immédiat. Les conditions de son éventuelle libération sont deux cautions de Rs 500 000 chacune pour les deux accusations provisoires, soit trafic de drogue avec circonstances aggravantes – possession d’héroïne – et possession de résine de cannabis pour la distribution, dont le principal concerné fait l’objet. La magistrate est arrivée à cette décision en prenant en compte la coopération du suspect avec la police, que l’enquête dans cette affaire sera bouclée d’ici la fin de l’année, et le fait que l’enquêteur principal n’ait pu préciser la date à laquelle Ritesh Gurroby sera jugé.

En effet, l’inspecteur Jaufurally a, lors des débats entourant la motion présentée par Mᵉ Rama Valayden, avocat de Ritesh Gurroby, pour sa remise en liberté, expliqué en cour que des enquêteurs de la brigade anti-drogue avaient, le 2 mai 2021, effectué une perquisition sur un terrain privé situé à route du Club Med, à Pointe-aux-Canonniers, en présence du gardien Seewoodanand Rawoah. Perquisition qui a permis la découverte, à une profondeur de 50 cm sous le sable, de plusieurs sacs en plastique noirs qui renfermaient des sacs en raphia contenant une substance soupçonnée d’être une drogue dangereuse.

Il a ajouté que les agents ont saisi 219 colis d’héroïne ainsi que 26 colis de résine de cannabis, également appelée haschich, le poids total étant de 244 kg et la valeur dépassant Rs 3,3 milliards. De préciser que le suspect, qui avait la clé du conteneur trouvé sur le terrain où les drogues étaient dissimulées, n’est pas propriétaire du terrain et que le conteneur y a été laissé par son père pour la construction d’un bateau.

L’enquêteur a soutenu que le vigile, qui avait été confronté aux pièces à conviction sur le lieu, avait répondu : «Ladrog dan sa sak ki lapolis finn tiré la mo patron Ritesh ek so gran frer Niresh ek 2 gro béta kosto ki kapav réponn lor la. Zot ti vinn sa plas-la merkrédi ou zédi dan lazourné.» Pour le témoin, le gardien faisait référence au suspect, à son frère Niresh Gurroby et à deux autres personnes arrivées sur place les 28 et 29 avril 2021. Il a ajouté que Seewoodanand Rawoah, qui avait été arrêté, avait positivement identifié le suspect Gurroby.

«Le terrain où était dissimulée la drogue était occupé par les frères Gurroby et un mégot de cigarette trouvé sur place et envoyé à des fins d’analyses correspond au profil ADN du demandeur uniquement», poursuit le témoin. Pour étayer les raisons de son objection à la motion de liberté provisoire, l’enquêteur soutient que le suspect, qui habite dans la région côtière, possède des bateaux de pêche, et que la plupart de ses amis et employés sont des skippers.

Après avoir écouté l’enquêteur et le demandeur lui-même, la magistrate a noté que le requérant avait loué son bungalow à un autre suspect, Gros Samuel, qui a été aperçu dans le convoi filmé par les caméras de vidéosurveillance. Mais Ritesh Gurroby n’est pas vu sur les vidéos.

La cour a observé, en outre, que l’enquêteur a concédé qu’il s’agit d’une affaire complexe, d’où un retard, mais que sept suspects ont été arrêtés et qu’après avoir fait 42 statements, le directeur d’une compagnie devra donner une prochaine version des faits à la police. «Il est important de souligner que l’inspecteur a admis que le demandeur n’est pas propriétaire du terrain et par conséquent, il n’existe aucune preuve directe que le demandeur avait le contrôle des drogues retrouvées enfouies sur le terrain.»

Pour ces raisons, la magistrate Zeenat Cassamally a affirmé que Ritesh Gurroby pourrait être libéré le 14 décembre contre la signature d’une reconnaissance de dette de Rs 50 millions, et qu’il devrait par conséquent activer le système de GPS et de se munir d’un «tracking tool» sur son téléphone portable.