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Rocco Zardinoni: Un agent immobilier opérant dans les règles de l’art
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Rocco Zardinoni: Un agent immobilier opérant dans les règles de l’art

Rocco Zardinoni, directeur de Propertymauritius et d’Assist Invest Mauritius
Que l’on soit Mauricien ou étranger, trouver un lieu de vie qui corresponde à 100 % à ses attentes peut se révéler un parcours du combattant. À moins de passer par un courtier ou une agence immobilière. Mais là encore, si on ignore à quelle porte frapper, on peut aisément se faire gruger par des courtiers sans scrupules, voire des individus qui s’improvisent agents immobiliers. Il faut donc trouver la personne providentielle. Dans le domaine des agents immobiliers à Maurice, Rocco Zardinoni fait figure de professionnel sérieux, qui vous livre la villa ou la maison de vos rêves clé en main, avec zéro tracas.
On n’a qu’une vie mais lorsque l’on prend connaissance du Curriculum Vitae de Rocco Zardinoni, qui fait presque la longueur d’un bras, on se rend compte que ce Vénitien de 62 ans, issu d’une des plus vieilles familles de la Cité des Doges, en a eu plusieurs. Il perd ses parents alors qu’il était encore très jeune. Lorsqu’il quitte le lycée avec son diplôme de fin d’études classiques, pour rester fidèle au vœu de son père, qui voulait qu’il soit avocat, il suit un cours de droit pendant cinq ans auprès de l’université de Bologne. Mais au final, il ne prend pas part à l’examen car il sent le besoin de s’orienter vers une profession libérale.
Porté par la culture
Très porté pour la culture, il suit des cours de théâtre au centre de théâtre et de recherche Giudecca-Venise, fait de la mise en scène et organise des expositions artistiques avant de prendre la direction de Round Midnight, centre culturel nocturne où des spectacles sont organisés. Ce touche-àtout est aussi journaliste à ses heures perdues, collaborant notamment avec La Gazzetta di Venezia. Il fonde la compagnie Wake-Up et la Compagnia della calza degli Accesi. Lui et ses amis, des jeunes aussi passionnés que lui par la vie culturelle, obtiennent un contrat de la mairie de Venise pour l’organisation de spectacles et d’évènements, notamment le Carnaval de Venise en 1987. Pari qu’ils relèvent au cours de trois années consécutives. «J’ai toujours accepté tout ce que l’on me proposait car j’étais guidé par mon enthousiasme.» Lorsqu’il y a des changements à la mairie de Venise, la culture devient le parent pauvre et les subventions lui sont retirées, ainsi que ses fonctions.
Ça, c’était, dans les grandes lignes, sa vie d’avant. En 1992, un de ses parents éloignés, Nino Palmarin, propriétaire de la discothèque Le Palladium à Maurice, qui connaît son parcours, lui propose de reprendre en main cette boîte de nuit de Trianon. Il accepte et dès qu’il pose le pied dans l’île, il est conquis. Rocco Zardinoni forme le personnel et relance Le Palladium par l’organisation de magnifiques soirées à thème et parvient même à détrôner la mythique Sam’s Disco. L’aventure Palladium dure huit ans. «J’ai adoré cette époque car elle m’a permis d’affiner mes contacts avec le public mauricien. Mais cela demandait beaucoup d’efforts pour des retours limités.»
Sachant qu’il ne pourrait continuer éternellement ainsi, il repart pour l’Italie où il suit deux cours professionnels, un en gestion de restaurants et d’endroits publics et un autre d’agent immobilier auprès de la Chambre de Commerce de Venise. Pour devenir agent immobilier qualifié, il doit suivre 150 heures de cours et connaître tous les rouages du métier. Sur une soixantaine de personnes à prendre part à l’examen final, il est parmi les 20 à être reçus.
Il regagne Maurice et ouvre en 2001, son agence immobilière qu’il nomme Propertymauritius à la Pointeaux-Canonniers. À l’époque, il y a peu d’agences immobilières dans l’île. Sa spécialité est de prendre en consigne un projet et de le mener à bien jusqu’à la fin. Ses débuts sont pourtant difficiles, surtout que son agence est excentrée. Mais c’est par choix. «Je suis un peu old style dans ma tête. Je n’ai pas voulu de vitrine car je considère que l’immobilier n’est pas un supermarché». Et puis, il estime qu’il doit aussi faire ses preuves.
Arnaques
Autant il exécute un travail professionnel, autant il voit des «aventuriers» inexpérimentés s’improviser agents immobiliers et des courtiers malhonnêtes. Et ce sont toujours les clients qui trinquent. «J’ai rencontré des tas d’étrangers qui m’ont dit qu’ils ne remettraient jamais les pieds à Maurice tant ils se sont fait arnaquer. Quand on perd sa maison ou que l’on fait un mauvais investissement commercial, on a tout perdu. Et cela fait du mal à notre corps de métier, ainsi qu’à l’image du pays. Pendant les 14 premières années, je me suis tu car je n’avais pas encore obtenu la nationalité mauricienne et je crois que je n’avais pas trop le droit d’avancer des critiques ou des suggestions, mais aujourd’hui, je pense qu’il faudrait commencer à résoudre les problèmes.»
Propertymauritius s’est progressivement fait sa clientèle, qui comprend environ 60 % de Mauriciens et 40 % d’étrangers. Les plus gros projets sur lesquels Rocco Zardinoni a travaillé et excellé c’est la gestion du marketing des villas de Port-Chambly et elles sont 241 au total, et plus récemment, il a vendu aux Mauriciens la quasi-totalité des 62 lots du Morcellement Alexandra à Pointe-aux-Biches où tout y est «state of the art».
Il trouve dommage que le secteur de l’immobilier à Maurice ne soit pas mieux réglementé car «cela laisse la place aux charlatans. Il faudrait limiter le nombre d’agences immobilières en opération. Dans l’objectif positif d’encourager les étrangers à venir s’installer à Maurice, l’Economic Development Board pourrait consulter les spécialistes sur le terrain. Certains secteurs de la gouvernance sont trop fermés et n’encouragent pas la collaboration et au final, c’est mauvais pour la réputation du pays.»
Assainir les secteurs
Il poursuit en disant que lorsqu’il s’est installé à Maurice, l’île était connue comme une destination exclusive. «Ouvrir l’île aux retraités est une bonne chose d’un point de vue social mais pas si Maurice veut conserver son cachet de destination exclusive. Je suis pour l’ouverture mais j’estime qu’elle doit être ciblée.»
Il ne comprend pas comment lui peut se conformer aux règlements de la Financial Intelligence Unit, «et je peux vous dire que les procédures sont fastidieuses mais je les respecte», alors que d’autres promoteurs immobiliers travaillent clandestinement, parfois sans s’acquitter de la taxe sur la valeur ajoutée. «Nous suivons les règles et nous sommes pénalisés par un marché parallèle illégal. Il faut assainir le secteur car certains font tout et n’importe quoi. Je connais des vendeurs de pizzas, qui aujourd’hui, vendent des immeubles. Il faut vraiment y mettre bon ordre pour montrer que Maurice n’est pas un pays de voleurs.»
Pour mieux aider les étrangers à s’installer et investir à Maurice, Rocco Zardinoni a ouvert Assist Invest Mauritius. Il a aussi réussi à trouver une assistante de direction modèle en la personne de Natacha Goorye, ce qui lui permet de déléguer beaucoup des tâches et d’ajouter à son agence un élément supplémentaire de professionnalisme et de bienveillance. «Dans bien des cas, nos clients sont presque devenus des amis.»
Les villas les plus demandées par le marché étranger coûtent entre 250 000 et 350 000 euros. «Par rapport à la préparation, la rédaction et la présentation des permis d’acquisition pour les étrangers, je coûte un peu plus cher que les autres certes mais je suis le dossier de A à Z, en sachant que le propriétaire n’aura aucun souci à se faire car tout aura été fait dans la manière.»
Suggestions aux autorités pour régir les agences immobilières
Pour que les promoteurs de projets immobiliers respectent leurs promesses de vente, Rocco Zardinoni conseille aux autorités, «en toute humilité et avec tout le respect voulu», de :
🔴 Constituer une commission qui délivre le permis d’opération aux agents immobiliers après un examen approfondi de leurs qualifications professionnelles et de leur curriculum vitae
🔴 Limiter le nombre de permis pour faciliter le contrôle des transactions. «Par exemple, vu qu’il y a 20 circonscriptions, chaque conseil de district devrait se limiter à dix permis. Je crois que 200 agences immobilières bien contrôlées sont suffisantes pour une île comme Maurice.»
🔴 N’accorder de permis qu’aux entrepreneurs mauriciens pour des raisons évidentes de connaissance du territoire et des institutions car en cas de litige, les agents mauriciens sont sur place et sont légalement tenus d’assumer leurs responsabilités.
🔴 Mettre en place une association d’agences immobilières reconnue par le gouvernement et fonctionnant selon un code de déontologie.
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