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Questions à... Sanraj Luximon
Rs 2 milliards pour financer la transition énergétique
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Questions à... Sanraj Luximon
Rs 2 milliards pour financer la transition énergétique

Sanraj Luximon, «Head of Sustainability and Corporate Strategy» à la MauBank
Le partenariat entre la MauBank et l’Agence française de développement (AFD) a permis à la banque mauricienne d’accéder à une ligne de crédit de 38,5 millions d’euros, soit environ Rs 2 milliards. Près de 70 % de ce financement seront dédiés à des projets visant à réduire les émissions de carbone, tels que des fermes solaires, des initiatives d’électrification durable ou encore la construction de bâtiments certifiés.
Quels facteurs ont pesé en faveur de la MauBank dans le choix de l’Agence française de développement (AFD) pour l’octroi de cette ligne de crédit dédiée à la transition énergétique ?
Un élément déterminant a été l’engagement de la MauBank à intégrer des critères de durabilité dans sa stratégie et ses opérations. Nous avons exigé de nos bénéficiaires de prêts qu’ils souscrivent à un modèle de développement respectueux des droits des générations futures. Concrètement, cela signifie que chaque projet financé doit concilier performance économique, impact environnemental et utilité sociale. Ce cadre guide désormais nos décisions opérationnelles, nos politiques d’octroi de crédit et notre gouvernance interne.
** En quoi cette ligne de crédit constitue-telle un levier majeur dans votre stratégie de financement durable ?**
Forte de son expérience aux côtés de la Banque africaine de développement, notamment grâce à une ligne de financement destinée aux PME, la MauBank a su renforcer ses capacités d’intervention sur les projets à vocation durable. Nous avons également consolidé nos outils d’analyse, nos processus de suivi et notre programme d’accompagnement. L’appui de l’AFD nous permettra d’élargir cette dynamique, en ciblant des secteurs à fort potentiel de transformation tels que l’agriculture, les énergies renouvelables et le bâtiment.
Vous évoquez l’accompagnement des porteurs de projets dans une démarche d’investissement socialement responsable. Quelle est votre approche vis-à-vis de l’évaluation des projets selon les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ?
La MauBank a lancé, le vendredi 16 mai, sa «Green Credit Line » pour les entreprises.
La stratégie de la MauBank repose sur une intégration transversale des principes ESG à tous les niveaux de son fonctionnement : politique de crédit, gestion des risques, innovation produit, gouvernance interne. Nous avons mis en place un modèle de notation climatique aligné sur les directives de la Banque de Maurice (2022) relatives à la gestion des risques environnementaux. Cette approche est en cohérence avec les engagements pris par Maurice dans le cadre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN).
L’accompagnement de l’AFD inclut également un programme d’assistance technique, qui renforcera l’intégration des critères ESG dans nos politiques de financement, nos outils de reporting et la formation de nos équipes. Par ailleurs, nous avons engagé plusieurs actions pour réduire notre propre empreinte environnementale : évaluation du bilan carbone, installation d’un carport photovoltaïque et d’une borne de recharge électrique à notre siège, ou encore suppression des bouteilles plastiques à usage unique. Ces initiatives, bien qu’encore modestes, s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue et de cohérence avec notre trajectoire durable.
Quels sont, à ce jour, les principaux axes d’engagement de la banque en matière de transition énergétique ? Pourriez-vous préciser le nombre de demandes de financement reçues, les secteurs concernés et les obstacles rencontrés ? Dès 2022, la MauBank a amorcé une transformation en profondeur de son modèle bancaire, en lançant une offre de financement vert dédiée aux entreprises locales développant des projets à impact environnemental. Nous avons ciblé en priorité les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture durable, de l’immobilier, de la construction, de l’industrie, du tourisme et des PME, tous identifiés comme stratégiques dans la feuille de route climatique nationale. Notre démarche s’aligne sur les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et répond aux exigences de la Banque de Maurice en matière de transparence et d’évaluation des risques environnementaux.
** Comment le partenariat avec l’AFD va-til permettre à la MauBank de renforcer son engagement dans le programme «Transforming Financial Systems for Climate» (TFSC) ?**
Le partenariat avec l’AFD dans le cadre du programme TFSC est une étape clé dans la structuration de notre transition. Au-delà du soutien financier, ce programme nous dote d’outils essentiels pour intégrer concrètement les principes ESG dans nos politiques de crédit, nos processus d’évaluation des risques, le développement de produits et nos systèmes de reporting internes.
L’assistance technique est un volet majeur de ce programme. En quoi consiste-t-elle concrètement ?
Elle permet de renforcer notre capacité à évaluer des projets à fort impact environnemental, d’adapter nos produits bancaires aux critères du développement durable, et de structurer nos dispositifs de suivi et de gouvernance ESG. Ce repositionnement s’inscrit au cœur de fonctions clés telles que l’allocation du crédit, la gestion des risques, la gouvernance interne et l’innovation produit.
Quel est le montant total engagé dans ce programme ?
Le programme TFSC mobilise une enveloppe d’environ 38,5 millions d’euros, soit près de Rs 2 milliards. La répartition est la suivante : 70 % du financement seront consacrés à des projets d’atténuation des émissions, tels que les fermes solaires, l’électrification durable ou les bâtiments certifiés. Les 30 % restants seront alloués à des projets d’adaptation, tels que l’irrigation intelligente, les infrastructures résilientes ou les dispositifs d’alerte climatique.
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